Le mouvement des populations fuyant les combats à Abobo s'est intensifié, hier.
Une véritable atmosphère de guerre : baluchons sur la tête, sacs sous le bras, bébés au dos, déplacements à pied… L'exode des populations qui fuient les combats à Abobo s'est intensifié, hier. Très tôt le matin, les habitants du Plateau-Dokui ont été surpris de voir défiler une file interminable de piétons.
Venant de PK 18, d'Akékoi, du camp commando et d'autres sous-quartiers d'Abobo, ils ont décidé de fuir les combats. Il est 8h 30. Dame Hadja M. assure : « ce n'est rien ce que vous voyez-là. Ils défilent depuis 5h30 et ils étaient plus nombreux que cela ». Décidément ! Le nombre de personnes qu'il lui est donné de voir est pourtant impressionnant. Lunettes fumées, pantalon jeans, chemise retro noire, J.F. habite à la périphérie d'Abobo. A l'arrêt Dokui où certains des fugitifs attendent les quelques véhicules de transport en commun appelés Gbaka, il attend, avec son père, sa mère et ses sœurs, un parent qui doit venir les chercher en voiture. « La situation est intenable.
On ne peut pas dormir à cause des crépitements des armes. Des balles tombent sur le toit. On ne va quand-même pas attendre tranquillement que la mort vienne nous trouver », confie-t-il, anxieux. Ceux qui n'ont pas la chance de la famille de J.F. doivent continuer à pied ou se battre pour prendre place à bord des rares Gbaka qui tournent. Et, comme il est de coutume en pareille circonstance, le prix du transport flambe. « Liberté, montez avec les 300 », crie l'apprenti Gbaka. Payer 300 Francs au lieu de 150 francs habituellement à pareille heure ou marcher jusqu'à destination. Selon les déplacés, ils vont, pour la plupart à Yopougon, à Adjamé, ou à Abidjan-Sud.
« On a appris que lorsque tout le monde sortira, les Fds iront nettoyer le quartier », lâche une déplacée qui vient de terminer une conversation téléphonique avec sa sœur. A en croire un témoin, le cliché est identique sur l'autoroute qui relie Adjamé à Abobo. « Des habitants ont commencé à fuir ce matin. Hier, vers une heure du matin, des Fds qui montaient la garde au secteur Banco ont été attaquées par des inconnus. Ceux qui partent, craignent la violence de la riposte », confie un riverain d'Anador.
Pourquoi fuient-ils ?
D'autres fugitifs ont également été aperçus sur le boulevard Latrille. Selon des témoins, ils ont transité par Angré. Alors qu'il y en a qui s'étaient regroupés sur une esplanade devant l'école privée, Victor Lobad. Sans qu'on ne sache s'ils voulaient simplement se reposer ou en faire un camp. La paroisse Saint Ambroise du Jubilé sise à Angré a également été envahie par des populations en quête de refuge. «C'est tout là l'image de la guerre. J'ai l'impression d'être dans la fiction», s'est exclamé, G.F.
Bamba K. Inza
Une véritable atmosphère de guerre : baluchons sur la tête, sacs sous le bras, bébés au dos, déplacements à pied… L'exode des populations qui fuient les combats à Abobo s'est intensifié, hier. Très tôt le matin, les habitants du Plateau-Dokui ont été surpris de voir défiler une file interminable de piétons.
Venant de PK 18, d'Akékoi, du camp commando et d'autres sous-quartiers d'Abobo, ils ont décidé de fuir les combats. Il est 8h 30. Dame Hadja M. assure : « ce n'est rien ce que vous voyez-là. Ils défilent depuis 5h30 et ils étaient plus nombreux que cela ». Décidément ! Le nombre de personnes qu'il lui est donné de voir est pourtant impressionnant. Lunettes fumées, pantalon jeans, chemise retro noire, J.F. habite à la périphérie d'Abobo. A l'arrêt Dokui où certains des fugitifs attendent les quelques véhicules de transport en commun appelés Gbaka, il attend, avec son père, sa mère et ses sœurs, un parent qui doit venir les chercher en voiture. « La situation est intenable.
On ne peut pas dormir à cause des crépitements des armes. Des balles tombent sur le toit. On ne va quand-même pas attendre tranquillement que la mort vienne nous trouver », confie-t-il, anxieux. Ceux qui n'ont pas la chance de la famille de J.F. doivent continuer à pied ou se battre pour prendre place à bord des rares Gbaka qui tournent. Et, comme il est de coutume en pareille circonstance, le prix du transport flambe. « Liberté, montez avec les 300 », crie l'apprenti Gbaka. Payer 300 Francs au lieu de 150 francs habituellement à pareille heure ou marcher jusqu'à destination. Selon les déplacés, ils vont, pour la plupart à Yopougon, à Adjamé, ou à Abidjan-Sud.
« On a appris que lorsque tout le monde sortira, les Fds iront nettoyer le quartier », lâche une déplacée qui vient de terminer une conversation téléphonique avec sa sœur. A en croire un témoin, le cliché est identique sur l'autoroute qui relie Adjamé à Abobo. « Des habitants ont commencé à fuir ce matin. Hier, vers une heure du matin, des Fds qui montaient la garde au secteur Banco ont été attaquées par des inconnus. Ceux qui partent, craignent la violence de la riposte », confie un riverain d'Anador.
Pourquoi fuient-ils ?
D'autres fugitifs ont également été aperçus sur le boulevard Latrille. Selon des témoins, ils ont transité par Angré. Alors qu'il y en a qui s'étaient regroupés sur une esplanade devant l'école privée, Victor Lobad. Sans qu'on ne sache s'ils voulaient simplement se reposer ou en faire un camp. La paroisse Saint Ambroise du Jubilé sise à Angré a également été envahie par des populations en quête de refuge. «C'est tout là l'image de la guerre. J'ai l'impression d'être dans la fiction», s'est exclamé, G.F.
Bamba K. Inza