L’aube de la Côte d’Ivoire est en gestation. Depuis le 28 novembre dernier, elle devait se lever et éclairer tout le pays. Mais par la faute du mauvais perdant de l’élection présidentielle, l’accouchement n’a pas encore eu lieu. Trois mois que cela dure ! Tout le monde a parlé au vaincu qui affirmait naguère que « quitter le pouvoir n’est pas une infamie ». A présent, il a oublié ses belles professions de foi. Plus grave, il s’est oublié. La communauté internationale, sous régionale et l’opinion nationale ont entrepris de faire entendre raison au « Seplou ». L’homme a décidé de n’écouter personne mais uniquement les discours enflammés et encenseurs de sa cohorte de courtisans et de missi dominici. Depuis quelques jours, le pays connait un regain de violence parce le camarade socialiste ne veut pas céder les rênes du pouvoir. Le spectacle est vraiment désolant de voir de nombreuses familles quitter leur domicile parce que le feu fait rage. Et pourtant, il aurait plus simple d’accepter le verdict des urnes. Une élection, on la gagne ou on la perd. Quand le peuple, dans sa grande majorité, a décidé de vous retirer son suffrage, pour la raison essentielle qu’il demeure le seul et unique détenteur du pouvoir, il faut se soumettre. Quand on est démocrate, c’est la première donne à accepter. Au Bénin, le Président Mathieu Kérékou l’a inaugurée. Il a accepté sa défaite et est revenu après pour remporter le scrutin. Nous démontrant ainsi qu’il y a bel et bien une vie après le pouvoir. Aujourd’hui, le peuple ivoirien est en souffrance et en errance parce qu’un homme se croyant investi d’une mission divine, a choisi de bloquer le fonctionnement et la quiétude d’une nation. Ses compatriotes pleurent et versent toutes leurs larmes. Il n’en a cure ! Il veut demeurer aux affaires en dépit de la désapprobation populaire. Et pourtant, l’aube en gestation, arrivée à terme, doit accoucher. Le jour nouveau annoncé avec le second tour de la présidentielle, doit forcément se lever, afin que la Côte d’Ivoire renaisse à la vie et reprenne sa place dans le concert des nations
Bakary Nimaga
Bakary Nimaga