Suite à l'appel du Premier ministre SORO Kigbafory guillaume, invitant les Ivoiriens où qu'ils se trouvent, à opérer leur propre révolution en vue de chasser Laurent GBAGBO du pouvoir qu'il tente d'usurper depuis le 28 novembre 2010, les populations de Daoukro sont sorties par milliers pour occuper les rues. Ainsi plusieurs meetings sont tenus en divers endroits de la ville, et de nombreux barrages érigés à travers les rues. Ces manifestations se sont déroulées sans heurts les deux premiers jours, les FDS ayant choisi de rester à l'écart en position d'observateurs. Malheureusement, le troisième jour, soit le jeudi 24 février aux environs de 10h, les choses allaient se gâter. En effet, au moment où un accord avait abouti sur la suspension des manifestations, suite à une rencontre entre la hiérarchie militaire et les manifestants en présence du chef de village Nanan KOFFI Eugène, aux environs de 10h, le commandant en second de l'Ecole Nationale des Sous Officiers d'Active (ENSOA) accompagné de certains éléments à sa solde, se rendent en ville où ils procèdent à plusieurs tirs à balles réelles. Il n'en fallait pas plus pour provoquer le courroux des manifestants qui décident de s'en prendre aux gendarmes, croyant à tort qu'ils étaient les auteurs de ces tirs. Jusque là, la situation est tendue dans la ville, mais sans qu'il n'y ait aucun dégât véritable. Mais à 14h30mn, les premiers tirs se font entendre.Le quartier Sosorobougou enregistre les premiers morts. Aux dires des jeunes rencontrés sur les lieux, cinq individus suspects assimilés à des miliciens y avaient été capturés. C'est donc logiquement qu'ils cherchaient à en savoir plus sur leur identité. A ce moment précis, arrivent un groupe de gendarmes parmi lesquels le MDL ZADI Gohourou qui ouvrent le feu à bout portant sur la foule. Deux jeunes, KOUAME Kouakou Stéphane et ZIDAS Souleymane décéderont quelques minutes plus tard à l'hôpital général de Daoukro des suites de leurs blessures, respectivement à la cuisse et à la tête. Quant au lieutenant HIEN Jacques qui était venu calmer les ardeurs des uns et des autres, il a aussi essuyé un tir du même MDL ZADI et s'est écroulé. Transporté à l'hôpital par des gendarmes aidés par des manifestants, puis transféré sur Abidjan, ses jours seraient hors de danger.
Comme une traînée de poudre, la nouvelle se répand à travers la ville. La rumeur enfle, et les jeunes décident de s'en prendre aux domiciles des gendarmes, dont plusieurs sont systématiquement mis à sac, y compris les domiciles de ceux reconnus comme proches du RHDP. « Gendarme, c'est gendarme », entend-on. Le lendemain vendredi 25 février, les manifestations continuent, mais baissent en intensité. Les négociations ayant repris entre les protagonistes. Toutefois, la ville connaît encore des morts, trois en tout et de nombreux blessés. La nuit, une pluie s'abat sur la ville. Les populations poussent un ouf de soulagement, voyant en ce signe la fin du calvaire. Mais elles déchanteront très vite. Le samedi 26 février, elles sont réveillées par des tirs nourris à l'arme automatique. Chacun se barricade comme il peut. On n'essaie d'étouffer au mieux les cris et les pleurs des enfants. Plusieurs gendarmes occupent les rues armes aux poings. Ils tirent à souhait. Le quartier Sosorobougou est particulièrement visé. On lui reproche d'abriter en majorité les jeunes Dioula qui ont pris une part active aux manifestations, et aux saccages des domiciles des gendarmes. Beaucoup de violences sont exercées sur les populations de ce quartier : des maisons pillées et brûlées, des habitants molestés et rackettés… Tout y passe. Excédées et dans un ras-le-bol soudain, les femmes de tous les quartiers de la ville sortent et marchent sur l'ENSOA. Certaines sont nues quand d'autres le sont à moitié. Il s'en suit des pourparlers avec les officiers et le mouvement s'estompe. Notons qu'une patrouille blindée de l'ONUCI aura également participé à l'apaisement des esprits. Apeurés, les riverains quittent le quartier et même la ville en masse. Certains se refugient à l'église catholique, quand d'autres gagnent les villages environnants. La nuit tombe sur la ville qui observe un silence de cimetière. A quelle sauce sera-t-on mangé avant le lever du jour ? S'interrogent les populations. Comment en est-on arrivé là, si ce n'est par le sieur OKOU Diby, commandant en second de l'ENSOA. Le dimanche 27 février, les populations sortent de leur torpeur. Les femmes se précipitent au marché pour se ravitailler. Ca et là des petits groupes commentent encore l'évènement. On lit dans leurs regards la colère et la révolte. Leurs faits et gestes ne traduisent point le découragement. A moment où nous mettions sous presse, on nous signalait encore la découverte de deux corps dans la ville.
AGNES KOUAO
Comme une traînée de poudre, la nouvelle se répand à travers la ville. La rumeur enfle, et les jeunes décident de s'en prendre aux domiciles des gendarmes, dont plusieurs sont systématiquement mis à sac, y compris les domiciles de ceux reconnus comme proches du RHDP. « Gendarme, c'est gendarme », entend-on. Le lendemain vendredi 25 février, les manifestations continuent, mais baissent en intensité. Les négociations ayant repris entre les protagonistes. Toutefois, la ville connaît encore des morts, trois en tout et de nombreux blessés. La nuit, une pluie s'abat sur la ville. Les populations poussent un ouf de soulagement, voyant en ce signe la fin du calvaire. Mais elles déchanteront très vite. Le samedi 26 février, elles sont réveillées par des tirs nourris à l'arme automatique. Chacun se barricade comme il peut. On n'essaie d'étouffer au mieux les cris et les pleurs des enfants. Plusieurs gendarmes occupent les rues armes aux poings. Ils tirent à souhait. Le quartier Sosorobougou est particulièrement visé. On lui reproche d'abriter en majorité les jeunes Dioula qui ont pris une part active aux manifestations, et aux saccages des domiciles des gendarmes. Beaucoup de violences sont exercées sur les populations de ce quartier : des maisons pillées et brûlées, des habitants molestés et rackettés… Tout y passe. Excédées et dans un ras-le-bol soudain, les femmes de tous les quartiers de la ville sortent et marchent sur l'ENSOA. Certaines sont nues quand d'autres le sont à moitié. Il s'en suit des pourparlers avec les officiers et le mouvement s'estompe. Notons qu'une patrouille blindée de l'ONUCI aura également participé à l'apaisement des esprits. Apeurés, les riverains quittent le quartier et même la ville en masse. Certains se refugient à l'église catholique, quand d'autres gagnent les villages environnants. La nuit tombe sur la ville qui observe un silence de cimetière. A quelle sauce sera-t-on mangé avant le lever du jour ? S'interrogent les populations. Comment en est-on arrivé là, si ce n'est par le sieur OKOU Diby, commandant en second de l'ENSOA. Le dimanche 27 février, les populations sortent de leur torpeur. Les femmes se précipitent au marché pour se ravitailler. Ca et là des petits groupes commentent encore l'évènement. On lit dans leurs regards la colère et la révolte. Leurs faits et gestes ne traduisent point le découragement. A moment où nous mettions sous presse, on nous signalait encore la découverte de deux corps dans la ville.
AGNES KOUAO