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Politique Publié le jeudi 3 mars 2011 | L’Inter

Le scenario rwandais guette la Côte d’Ivoire

Des jeunes gens encagoulés brandissant des machettes, des haches et gourdins à des postes de
contrôle où ils filtrent les entrées et sorties des passants. Ça donne froid dans le dos et évoque des scènes du génocide rwandais si bien campées dans le film «Hôtel Rwanda». Ces scènes devenues courantes dans les rues d’Abidjan notamment, rappellent l’atmosphère qui prévalait au Rwanda en 1994 au plus fort de la guerre civile ayant occasionné le massacre de près d’un million de Tutsi et Hutu modérés. A la suite d’un conflit extrêmement meurtrier ayant opposé les autorités
rwandaises aux rebelles du Front patriotique rwandais (Fpr), des exactions et autres assassinats
en masse contre l’ethnie tutsi ont été commis, souvent à l’arme blanche. En Côte d’Ivoire, nous
n’en sommes pas encore là. Mais l’image de ces jeunes gens aux visages patibulaires et armés
d’armes blanches suffit à faire craindre un remake de ce qui s’est passé au Rwanda suite à la
guerre civile qui y a éclaté en 1994. En effet, depuis le vendredi 25 février, le climat
sociopolitique s’est considérablement dégradé à Abidjan avec la démultiplication des barrages
dans les ruelles des communes notamment à Yopougon, Koumassi, Treichville, Adjamé.
Répondant à l’appel du leader des jeunes patriotes, Charles Blé Goudé, de renforcer la sécurité en
vue d’y faire échec à toute infiltration des rebelles, ces jeunes ont érigé des barricades. En
réplique, des jeunes issus du camp adverse ont eux aussi délimité leurs territoires en dressant des barrages de fortune. Certains d’entre eux se livrent à des dérives qui font songer aux scènes
dignes des affrontements interethniques au Rwanda. Il nous revient de plus en plus que des
jeunes soumettent à des exactions inouïes, voire à des exécutions des individus qui viennent à
passer par là. Des gens seraient tués, voire brûlés vifs à ces postes de contrôle, parfois sur des
bases ethniques ou en fonction de leur appartenance politique. Une attitude qui n’est pas sans
rappeler les tueries perpétrées au Rwanda. Toute proportion gardée. Par ailleurs, des personnes
sont tuées dans des quartiers comme Abobo, Yopougon, Koumassi, sur dénonciations et cela sur
des bases purement ethniques. A coups de machettes et autres armes blanches, des gens sont
tailladés. Ainsi le pays glisse-t-il lentement vers des affrontements sur fond ethnique. Ramenant
au triste scénario rwandais, même si l’on est loin des tueries à grande échelle qui ont décimé près
d’un million de Tutsi. Il est temps de mettre fin à ces excès qui risquent de précipiter le pays dans
le chaos. Les religieux et chefs traditionnels devraient peser de tout leur poids pour désamorcer
cette bombe tribale au risque de la voir exploser à nos visages.

Assane NIADA
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