Le président sud-africain Jacob Zuma a mis en garde jeudi, la France contre le risque de voir le G20 devenir seulement une instance de débat qui ne prendrait pas de décision, au deuxième jour d'une visite d'Etat à Paris. "Le G20 est l'institution la plus prometteuse pour définir une nouvelle gouvernance et un modèle de leadership multilatéral pour l'après-crise", a déclaré Jacob Zuma, qui s'exprimait devant des patrons français réunis par le Mouvement des entreprises de France (Médef). "L'impact à venir du G20 va dépendre de sa capacité à sauvegarder la reprise", a ajouté le président sud-africain, dont le pays fait partie du G20, le club des pays industrialisés et émergents qui est présidé cette année par la France. "Si le G20 se cantonne au débat et ne résout pas les problèmes, il sera relégué au même niveau que d'autres institutions qui n'existent que pour elles-mêmes", a encore expliqué le président sud-africain, faisant un parallèle avec l'Assemblée générale des Nations unies. Le G20, comme le G8, doit apporter "des solutions concrètes aux questions qui importent pour le monde", a-t-il insisté. La France qui veut faire avancer au G20 plusieurs dossiers de régulation financière, cherche à renforcer ses partenariats avec les grands pays émergents, un groupe dont l'Afrique du Sud fait partie aux côtés de la Chine, du Brésil, de l'Inde et de la Russie. Présente à la même réunion, la ministre française des Finances Christine Lagarde a rappelé les objectifs principaux de la présidence française du G20 et insisté sur la nécessité de mettre en place "un cadre pour une croissance solide, durable et équilibrée". "Il y a trop de déséquilibres en matière de commerce, de budgets, il y a des déséquilibres financiers et monétaires dans le monde, et ils ne sont pas soutenables", a-t-elle affirmé. La France veut en particulier, au cours de cette année de présidence du G20, esquisser une réforme du système monétaire international et mieux lutter contre l'instabilité des prix des matières premières. Elle plaide aussi pour une taxe sur les transactions financières pour financer l'aide au développement. Jacob Zuma a été reçu mercredi soir par le président Nicolas Sarkozy qui a souligné sa volonté de faire de Pretoria un "partenaire stratégique". Le président sud-africain devait quitter Paris en fin de journée jeudi.
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