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Politique Publié le vendredi 4 mars 2011 | Notre Voie

Suite aux rumeurs mensongères autour de sa personne/Le général Kassaraté Tiapé Edouard réagit : “Le militaire accompli que je suis ne trahira jamais”

© Notre Voie Par Prisca
Ecole nationale de police: 1.537 nouveaux policiers de la promotion 2010-2012 présentés au drapeau, en présence du ministre Désiré Tagro
Lundi 26 juillet 2010. Abidjan, Ecole nationale de police (Enp). 208 recrues féminines, 15 élèves commissaires, 200 officiers et 1.323 sous-officiers, instruits sur la valeur du drapeau national. Photo: le général Kassaraté Tiapé Edouard, commandant supérieur de la gendarmerie nationale
Votre quotidien Notre Voie a rencontré hier jeudi 3 février, le général de corps d'armée Kassaraté Tiapé dans son bureau au Plateau. Dans l'entretien qui suit,
le commandant supérieur de la gendarmerie nationale réagit aux rumeurs
mensongères distillées autour de sa personne.
Notre Voie : Dans quel état d'esprit vous trouvez-vous en ce moment ?
Général Kassaraté Tiapé Edouard : La gendarmerie se porte très bien et tout va
bien à la gendarmerie.


N.V. : Pourtant, de folles rumeurs ont couru le week-end dernier sur votre compte. On vous a donné pour mort. On a même dit que vous étiez au Golf Hôtel ou même aux arrêts. Y a-t-il un fondement à toutes ces rumeurs ?

Gl K.T.E : Sachez que je suis général de corps d'armée. Mais, mieux, je suis chef guerrier en pays krou. Si seulement on disait que je suis mort, il n'y a pas de problème, puisqu'un militaire est fait pour mourir. Un guerrier est fait pour mourir. Mais, quand on raconte autre chose, c'est cela qui est grave. J'ai entendu beaucoup de choses. Mais acceptez que Kassaraté est un produit
militaire. Depuis la Sixième à l'école militaire préparatoire de Saint-Louis, au Sénégal jusqu'à l'école de guerre, je n'ai pas connu d'autres écoles que d'écoles militaires. Et, là, la première doctrine, c'est la discrétion. Or, malheureusement, cette discrétion dérange. Moi, je ne parle pas, je ne bavarde pas. L'armée, c'est la grande muette. Alors, quand on dit que Kassaraté est au Golf, ça m'amuse.

C'est vicieux de dire ça. Le militaire complet et accompli que je suis ne trahira jamais son serment.
En guerre, ce qui est plus dangereux, ce n'est pas le fusil, c'est la guerre de l'ombre. A savoir l'espionnage, le sabotage et la subversion. Et la désinformation. Il faut être conscient qu'aujourd'hui, on a fini avec le cliquetis bruyant des armes. A part quelques effets pervers qu'on vit aujourd'hui, on est tombé dans la phase de la désinformation. Or, malheureusement, ça prend.
Les esprits faibles, les non-sachants pensent que tout ce qui est dit, c'est la réalité. On a même dit que j'ai fui la Côte d'Ivoire. Mais, moi, j'habite à Agban et vous M. Boga, dans la semaine, on se voit du lundi au vendredi.
Mais pourquoi devrais-je fuir ? Je n'ai pas fui la guerre, parce que moi chef guerrier en pays krou, je suis allé avec mes guerriers Kroumen pour libérer ma région. Si je n'ai pas fui pendant la guerre, pourquoi voulez-vous que je suis maintenant ? Au départ, je n'ai pas voulu parler, mais j'ai décidé de parler parce que ça commence à prendre, ça devient désagréable.
Sachez que je ne suis pas au Golf. Je suis à mon bureau au Commandement supérieur, là où le président de la République de Côte d'Ivoire, par confiance, m'a nommé et je suis au travail. Si l'on disait que j'étais mort, ce ne serait pas un problème. Mais, c'est quand on empoisonne l'esprit des populations pour des desseins inavoués que cela cause problème. On a même dit qu'on a versé dans mon compte 14 milliards. En tout cas, je prie Dieu d'avoir cette somme sur mon compte. Avec cela, je ferais appel à des experts financiers pour qu'ils m'aident à faire fructifier cet argent. J'aurais construit des puits dans tous les villages du pays krou, parce que, chez nous, il n'y a pas d'eau potable. J'aurais réhabilité toutes les écoles en pays krou. Enfin, je mettrais tous les jeunes Kroumen au travail. Donc, ce que j'ai dit à mon patron, c'est que je vais tirer nom compte bancaire et le publier. Et si je le fais, je veux que tout le monde le fasse. Ce sont des plaisanteries de mauvaix goût, mais de nature à déranger les gens, à exposer ma famille.


N.V. : Savez-vous d'où tout cela pourrait venir ?

Gl K.T.E. : Je vous ai dit tantôt que l'armée, c'est la discrétion. Nous vivons une période sensible, donc souffrez que les questions militaires ne fassent pas l'objet d'étalage. S'il y en a qui le font tant pis, mais moi, je ne le ferai jamais. Je ne vais pas trahir le serment militaire, en commençant par parler des questions militaires sur la place publique. Mais sachez que ni moi ni la gendarmerie ne sommes impliqués dans cette affaire.


N.V. : Il y a eu aussi Guillaume Soro qui avait félicité la gendarmerie alors qu'il accablait d'autres corps. N'est-ce pas de là aussi que sont parties les rumeurs ?

Gl K.T.E. : Mme Simone Gbagbo, la Première Dame que j'honore, disait que le mensonge va très vite, mais la vérité qui va doucement finit par le rattraper. Tout cela, c'est de la désinformation. Parce qu'on est dans une guerre psychologique.
On veut déshabiller Paul pour habiller André. On va dire: celui-ci est bon, celui-là est mauvais. Si nous-mêmes qui sommes les responsables, nous ne sommes pas conscients de cette bataille psychologique et qu'on prend cela comme argent comptant, c'est grave. Mon nom est aussi sur la liste des personnes sanctionnées. Je suis 84ème sur cette liste; comment puis-je être au Golf Hôtel et avoir mon nom sur ladite liste ? Je suis tranquille. Je n'ai pas de compte en France, je n'ai pas d'enfant en France. Pas que ce soit une mauvaise chose en soi, mais, en ce qui me concerne, comme le président Gbagbo le dit souvent, mon compte est à la SGBCI.


N.V. : Mon Général, peut-on savoir quelle est la situation générale aujourd'hui à
Abobo ?

Gl K.T.E. : Dans l'armée, j'ai eu la chance d'être un des rapporteurs du texte qui précise les fonctions du chef d'Etat major.
En temps de crise ou en temps de guerre, le chef d'Etat-major est responsable des opérations. A ce titre-là, la gendarmerie prépare ses personnels et met son matériel à sa disposition. Quand j'ai dit cela, j'ai tout dit. Il n'y a que lui qui est autorisé par les texte à parler de ces questions. Si je le fais, alors je deviens un plaisantin. Et je ne veux pas l'être.


N.V. : Quel message au peuple de Côte d'Ivoire dans cette période d'incertitude ?

Gl K.T.E. : Je dois dire d'abord à nos autorités à la tête desquelles se trouve le président Laurent Gbagbo de continuer de faire confiance en leur armée, leur gendarmerie, leur police, les Eaux et Forêts, sa Douane et à leur population. Le président Gbagbo doit savoir que nous nous battons avec lui et autour de lui pour libérer notre paysn

Interview réalisée par Augustin Kouyo, Boga Sivori, Ephrem Touboui
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