De nombreux déplacés d’Abobo ont trouvé le salut à L’Eglise St Ambroise du Jubilé d’Angré. Cette maison de Dieu a offert gîte et couvert à ces exilés fuyant le crépitement des armes à ‘’Bagdad’’.
C’est un spectacle pitoyable qui s’est offert à nous hier matin à l’Eglise St Ambroise du jubilé d’Angré. Dans la cour de cette maison de Dieu, des tentes de fortune, des habits séchés ça et là, des femmes faisant la cuisine à l’air libre et d’autres la lessive. Assis sous un préau, deux femmes et trois hommes en blouse blanche s’activent autour de deux vieilles personnes qui ont l’air très mal en point. Ces bénévoles ayant des connaissances dans le domaine médical, ont décidé d’apporter leur aide aux réfugiés de la commune d’Abobo qui ne cessent d’affluer chaque jour dans ce lieu de culte. Sous un autre appatam, des jeunes gens, eux aussi bénévoles, indiquent aux nouveaux donateurs la procédure pour soulager ces personnes en détresse. Toujours dans la cour, un abri de fortune fait de bâches noires installées à la hâte, fait office de douche et l’on peut voir des femmes le pagne noué autour de la taille s’y diriger avec leurs accessoires de toilettes. Notre attention est bien vite détournée vers le fond de la cour où règne une animation sans borne. Sous les deux hangars pris d’assaut par les déplacés qui y ont installé des sachets bleus et des nattes, des hommes et des femmes s’agitent autour d’un bénévole qui distribue des sandwichs. Assises ou couchées à l’écart, des femmes et des vieilles personnes, l’air désemparé, semblent indifférentes à ce qui se passe autour d’elles. «Je suis ici depuis le lundi de la semaine dernière. J’habitais à Abobo M’ponon entre le camp commando et la gendarmerie. Je suis dégoûté et complètement désemparé. Je dois aller à Daloa mais j’attends le convoi qui transporte les déplacés vers d’autres villes. Nous avons du pain et parfois du riz. Ceux qui veulent manger autre chose doivent faire la cuisine pour satisfaire leur envie », explique Dogo Paterne d’une voix lasse. Ouala Do Josée, mère de cinq enfants et handicapée, ne sait à quel saint se vouer. Les larmes aux yeux et assise au côté de sa vieille mère malade, c’est d’une voix à peine audible qu’elle explique son calvaire. «Nous étions, ma mère et moi, à Duékoué lorsqu’il y a eu des affrontements. Nous étions réfugiées à Guessabo d’où ma sœur ainée nous a fait venir à Abidjan. Nous habitions chez elle à Abobo Kennedy lorsqu’il y a eu les évènements. Elles ont marché d’Abobo jusqu’ici et ma sœur m’a porté au dos puisque je ne peux pas me déplacer. Notre mère qui est très âgée se plaint de maux de reins. Nous ne savons plus où aller», se lamente-t-elle. Un autre déplacé du troisième âge explique que c’est dans des conditions précaires qu’il a quitté Abobo sans un sou en poche et sans vêtements. « J’ai été agressé par des jeunes gens qui m’ont volé mes affaires et mon portable. Je suis soumis à un régime alimentaire et je ne dois manger ni sel, ni piment. Je ne peux donc pas consommer ce que les personnes de bonne volonté nous servent. Je n’ai pas non plus d’argent pour m’acheter quoi que ce soit et je ne sais plus quoi faire », se plaint-il.
Une situation temporaire
Mais, selon une source proche de la Caritas, la présence des déplacés au temple n’est que temporaire car l’Eglise St Ambroise du Jubilé d’Angré n’est qu’un site de transit. «En effet, dès que les déplacés arrivent ici, nous les recensons et les installons sur des nattes et grâce à des dons, nous leur servons du riz. Régulièrement, nous les aidons à rejoindre leur destination. Ils étaient plus de mille au départ mais ils sont maintenant au nombre de 560. Il faut dire que le ministère de la Solidarité a mis à notre disposition deux cars récemment pour faire partir certains réfugiés. Cependant, il y a ceux qui pensent qu’ils sont venus rester», révèle la source. Toujours selon elle, c’est le dimanche dernier qu’ils ont vu déferler dans l’Eglise les réfugiés venus de la commune la plus peuplée de la ville d’Abidjan. Concernant les questions médicales et de l’hygiène, la source dévoile qu’un petit service sanitaire octroyé par le ministère de la Santé ainsi que de nombreux dons en médicaments, les aident énormément dans leurs tâches. « Mais les dons s’épuisent et les populations dorment à l’air libre, ce qui est pénible pour les personnes âgées qui sont exposées au froid de la nuit. Il y a aussi les enfants qui sont plus de 200 et les femmes enceintes qui sont au nombre de 12. Mais de jeunes bénévoles qui s’occupent de l’accueil et de la réception des dons, dorment dans l’enceinte de l’Eglise pour régler les cas d’urgence. Quant aux sanitaires, les réfugiés utilisent les toilettes de l’Eglise pour hommes et femmes. Mais comme il n’y a pas de douches, on a installé une installation de fortune pour préserver leur intimité », explique-t-elle.
Napargalè Marie
C’est un spectacle pitoyable qui s’est offert à nous hier matin à l’Eglise St Ambroise du jubilé d’Angré. Dans la cour de cette maison de Dieu, des tentes de fortune, des habits séchés ça et là, des femmes faisant la cuisine à l’air libre et d’autres la lessive. Assis sous un préau, deux femmes et trois hommes en blouse blanche s’activent autour de deux vieilles personnes qui ont l’air très mal en point. Ces bénévoles ayant des connaissances dans le domaine médical, ont décidé d’apporter leur aide aux réfugiés de la commune d’Abobo qui ne cessent d’affluer chaque jour dans ce lieu de culte. Sous un autre appatam, des jeunes gens, eux aussi bénévoles, indiquent aux nouveaux donateurs la procédure pour soulager ces personnes en détresse. Toujours dans la cour, un abri de fortune fait de bâches noires installées à la hâte, fait office de douche et l’on peut voir des femmes le pagne noué autour de la taille s’y diriger avec leurs accessoires de toilettes. Notre attention est bien vite détournée vers le fond de la cour où règne une animation sans borne. Sous les deux hangars pris d’assaut par les déplacés qui y ont installé des sachets bleus et des nattes, des hommes et des femmes s’agitent autour d’un bénévole qui distribue des sandwichs. Assises ou couchées à l’écart, des femmes et des vieilles personnes, l’air désemparé, semblent indifférentes à ce qui se passe autour d’elles. «Je suis ici depuis le lundi de la semaine dernière. J’habitais à Abobo M’ponon entre le camp commando et la gendarmerie. Je suis dégoûté et complètement désemparé. Je dois aller à Daloa mais j’attends le convoi qui transporte les déplacés vers d’autres villes. Nous avons du pain et parfois du riz. Ceux qui veulent manger autre chose doivent faire la cuisine pour satisfaire leur envie », explique Dogo Paterne d’une voix lasse. Ouala Do Josée, mère de cinq enfants et handicapée, ne sait à quel saint se vouer. Les larmes aux yeux et assise au côté de sa vieille mère malade, c’est d’une voix à peine audible qu’elle explique son calvaire. «Nous étions, ma mère et moi, à Duékoué lorsqu’il y a eu des affrontements. Nous étions réfugiées à Guessabo d’où ma sœur ainée nous a fait venir à Abidjan. Nous habitions chez elle à Abobo Kennedy lorsqu’il y a eu les évènements. Elles ont marché d’Abobo jusqu’ici et ma sœur m’a porté au dos puisque je ne peux pas me déplacer. Notre mère qui est très âgée se plaint de maux de reins. Nous ne savons plus où aller», se lamente-t-elle. Un autre déplacé du troisième âge explique que c’est dans des conditions précaires qu’il a quitté Abobo sans un sou en poche et sans vêtements. « J’ai été agressé par des jeunes gens qui m’ont volé mes affaires et mon portable. Je suis soumis à un régime alimentaire et je ne dois manger ni sel, ni piment. Je ne peux donc pas consommer ce que les personnes de bonne volonté nous servent. Je n’ai pas non plus d’argent pour m’acheter quoi que ce soit et je ne sais plus quoi faire », se plaint-il.
Une situation temporaire
Mais, selon une source proche de la Caritas, la présence des déplacés au temple n’est que temporaire car l’Eglise St Ambroise du Jubilé d’Angré n’est qu’un site de transit. «En effet, dès que les déplacés arrivent ici, nous les recensons et les installons sur des nattes et grâce à des dons, nous leur servons du riz. Régulièrement, nous les aidons à rejoindre leur destination. Ils étaient plus de mille au départ mais ils sont maintenant au nombre de 560. Il faut dire que le ministère de la Solidarité a mis à notre disposition deux cars récemment pour faire partir certains réfugiés. Cependant, il y a ceux qui pensent qu’ils sont venus rester», révèle la source. Toujours selon elle, c’est le dimanche dernier qu’ils ont vu déferler dans l’Eglise les réfugiés venus de la commune la plus peuplée de la ville d’Abidjan. Concernant les questions médicales et de l’hygiène, la source dévoile qu’un petit service sanitaire octroyé par le ministère de la Santé ainsi que de nombreux dons en médicaments, les aident énormément dans leurs tâches. « Mais les dons s’épuisent et les populations dorment à l’air libre, ce qui est pénible pour les personnes âgées qui sont exposées au froid de la nuit. Il y a aussi les enfants qui sont plus de 200 et les femmes enceintes qui sont au nombre de 12. Mais de jeunes bénévoles qui s’occupent de l’accueil et de la réception des dons, dorment dans l’enceinte de l’Eglise pour régler les cas d’urgence. Quant aux sanitaires, les réfugiés utilisent les toilettes de l’Eglise pour hommes et femmes. Mais comme il n’y a pas de douches, on a installé une installation de fortune pour préserver leur intimité », explique-t-elle.
Napargalè Marie