Bombardement du centre émetteur d’Abobo - Comment le commando invisible a opéré

Portails tombés, bâtiments incendiés, salle technique désormais inexistante, personnel en fuite, il n’y a plus rien dans le centre émetteur d’Abobo. Et pour cause, le commando invisible a tout bombardé. Il était environ 22 heures 30, ce samedi 26 février 2011 quand les populations du quartier derrière-rails vivant à proximité du centre émetteur d’Abobo étaient surprises de voir des balles incandescentes siffler dans les airs. Or, c’était le commando dit invisible qui lançait l’attaque contre les installations du centre émetteur de la RTI (radio télévision ivoirienne). La bataille entre le commando et les FDS (forces de défense et de sécurité) va durer jusqu’à 5 heures du matin soit plus de six heures de combat sans répit à l’arme lourde et automatique sans oublier les mitrailleuses. Le commando a simultanément attaqué l’entrée principale du centre et le côté jouxtant le quartier puis pilonnait de part et d’autre sa cible. Les éléments des FDS dépassés par les événements ont demandé du renfort qui viendra dans quatre chars de la BAE. Ceux-ci ne descendront jamais de leurs engins blindés pour porter l’estocade tant attendu au commando. Dépourvu de tous moyens de locomotion, le commando se déplaçait et changeait régulièrement de position de tirs pour mieux dérouter les éléments des FDS. Cette nuit-là, la distribution du courant électrique a été interrompue dans une grande partie de ce vaste quartier de derrière-rails de 18 heures jusqu’au matin créant ainsi un environnement propice au commando qui s’est senti dans son milieu naturel. Quand les balles fusaient de partout, les roquettes explosaient, les mitrailleuses crépitaient sans cesse, les armes lourdes qui continuaient à déchirer le silence nocturne tandis que les populations apeurées retenaient leur souffle depuis leur cachette dans leur maison tant les affrontements étaient d’une extrême violence. Personne n’a dormi dans ce quartier durant cette nuit du samedi 26 au dimanche 27 février qui restera à jamais un triste souvenir pour ces populations. Selon certaines indiscrétions, quelques responsables du centre émetteur avaient eu vent de cette attaque. C’est pourquoi, étant domiciliés dans la vaste cour du centre, ils ont pris le soin de mettre leurs familles à l’abri. Et le dimanche matin, les populations qui ont passé une nuit blanche se racontaient ce qu’elles avaient vu de leurs persiennes ou portes. Pendant ce temps, les éternels pillards sont entrés en scène pour aller voler tout ce qui restait après le bombardement. Qui avec des ordinateurs, des téléviseurs, des fils ou câbles électriques, ces ‘’pécheurs’’ en eaux troubles se sont donnés à cœur joie sur la ‘’dépouille’’ de ces installations stratégiques pour la RTI