x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le mardi 8 mars 2011 | Le Patriote

Massacre des femmes à Abobo - Quand une milice tribale tue pour le chef

De mémoire d’Ivoirien, jamais une telle horreur n’a été perpétrée sur le sol ivoirien. Jeudi dernier, le régime sanguinaire de Laurent Gbagbo est monté d’un cran dans la barbarie. Tirer sur des femmes à l’arme lourde qui manifestaient les mains nues. A Abobo comme dans le monde entier, personne n’arrive à expliquer un tel acte. Pour l’administration Obama, ce qui s’est passé à Abobo jeudi dernier est la preuve de « la faillite morale de Laurent Gbagbo ». La secrétaire d’Etat américain, Hillary Rodam Clinton est allée plus loin pour exprimer tout le dégoût qui l’anime face au massacre d’Abobo. La chef de la diplomatie américaine a fustigé vendredi dernier « le mépris inhumain de Laurent Gbagbo pour la vie humaine et l’Etat de droit ». Même en temps de guerre, de tels agissements ne peuvent s’expliquer. Le monde entier est encore sous le choc de ce qui est arrivé aux braves dames d’Abobo. Une seule chose, cependant, explique cette cruauté. Aujourd’hui, l’armée ivoirienne n’existe que de nom. Elle n’est plus l’institution républicaine dont était fier tous les Ivoiriens. L’armée ivoirienne est devenue un groupement martial à la solde d’un individu. En l’espace d’une décennie, Koudou Laurent Gbagbo en a fait une milice tribale. Une machine à tuer prête à tout pour pérenniser le pouvoir du clan. Laurent Gbagbo, dès sa prise de pouvoir, s’était juré de confisquer le pouvoir pour au moins trois décennies. La première chose qu’il a décidé d’entreprendre pour réussir son projet funeste a été d’abord de remodeler l’institution la plus républicaine de la Côte d’Ivoire. Les recrutements avant se faisaient en tenant compte de la configuration ethnique de la Côte d’Ivoire. Mais dès son avènement au pouvoir, Laurent Gbagbo s’est attelé à détruire cette tradition en ne recrutant que dans sa tribu d’origine et au sein des militants du FPI. Par cette méthode, le promoteur de la refondation a réussi dans la foulée à briser la chaîne de commandement traditionnel au sein de la grande muette. Des « forces parallèles » qui ne prennent leurs ordres qu’au palais, ont commencé à sévir. L’armée ivoirienne est devenue une horde sauvage sans âme où soldats, mercenaires et miliciens se côtoient. La boucherie d’Abobo est la parfaite illustration de ce que peut bien faire le monstre conçu par Laurent Gbagbo. Les forces armées nationales de Côte d’Ivoire ont vécu. Aujourd’hui, les quelques unités qui existent encore sont sous les ordres d’officiers qui ne jurent que par Laurent Gbagbo. L’essentiel de l’armée est aux mains de la garde républicaine et du Centre de commandement des Opérations de sécurité qui, on le sait, sont dirigés par les généraux Dogbo Blé Bruno et Guiai Bi Poin, deux officiers qui ont décidé de sceller leur destin à Laurent Gbagbo. La plupart des hommes en treillis qui patrouillent dans les rues d’Abidjan ne sont donc pas des soldats ordinaires soucieux de la vie humaine et du respect de l’ordre républicain. Mais des tueurs qui se sentent investir d’une haute mission. Celle de défendre par tous les moyens le pouvoir du clan. Donc toute personne qui pose un acte visant à contester où à remettre en cause le pouvoir de Laurent Gbagbo n’est pas vu comme un citoyen normal qui ne fait que revendiquer un droit. Mais est perçu comme un ennemi. D’où toute la haine que l’on peut déceler dans l’assassinat des femmes d’Abobo ainsi que dans toutes celles qui ont eu lieu avant. Le massacre d’Abobo porte la signature de la milice tribale de Laurent Gbagbo. Il appartient donc aux Ivoiriens de prendre leurs responsabilités pour mettre une fois pour toutes hors d’état de nuire ce régime sanguinaire qui s’appuie sur une milice tribale.
Jean-Claude Coulibaly

PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ