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Politique Publié le mardi 8 mars 2011 | Le Patriote

Barbarie contre les femmes à Abobo/ Kourouma Fanta et Sira Dramé - Des rescapées témoignent

On dira qu’elles ont plutôt eu de la chance. Car, elles étaient présentes à la manifestation des femmes d’Abobo, qui a été sauvagement réprimée par les soldats de Laurent Gbagbo. Mmes Kourouma Fanta et Sira Dramé ont accepté de nous livrer leurs témoignages.

Mme Kourouma Fanta:
« C’était affreux »

« C’est le mercredi, dans l’après-midi, que nous avons été informées de la tenue de cette manifestation le lendemain. Il s’agissait d’une manifestation pacifique des femmes aux mains nues. Le rassemblement était prévu au rond-point du carrefour ‘’Banco’’. Le jour-J, les femmes sont venues nombreuses. L’itinéraire, c’était du carrefour ‘’Banco’’ au rond-point de la Mairie. Nous étions au niveau de la station ‘’Mobil’’, en train de chanter et danser, quand nous voyions un premier char passé. Là-dessus, il était mentionné BAE (Brigade anti-émeute). Il est passé sans aucun problème. Les femmes l’ont même applaudi. Ensuite, est venu le char qui a perpétré le massacre. Sans sommation, il a fait des coups de feu. Des bruits assourdissants. Du coup, nous nous sommes dispersées. Chacune essayant de se mettre à l’abri. Entre-temps, l’engin blindé qui ne s’est pas arrêté s’est plutôt précipité vers la sortie de la commune, par la voie de la casse. C’est après son départ que nous avons constaté l’ampleur des dégâts. Plusieurs femmes étaient couchées par terre. Pendant que certaines ne bougeaient pas du tout, d’autres criaient et demandaient du secours parce qu’elles étaient blessées. Il y avait du sang partout.
Les jeunes des quartiers environnants, venus apporter du secours, se sont aussitôt occupés des blessés, en les conduisant vers des hôpitaux proches. La plupart des filles qui ne bougeaient plus étaient mortes sur le coup. C’était vraiment affreux ».

Mme Sira Dramé:
« Je me demande si les auteurs sont des êtres humains »

« Ce jeudi-là, les femmes sont sorties très nombreuses. Moi, j’avais un mégaphone en main. Et c’est aux environs de 11 que le char qui a ouvert le feu est arrivé à notre niveau. Du coup, il a fait feu. Tuant ainsi six femmes sur le coup et faisant de nombreux blessés (deux d’entre eux succomberont plus tard à l’hôpital). C’était d’abord la débandade, avant que chacune des femmes ne se rende compte de ce qui se passe réellement. Quand le char assassin est parti, c’était la désolation. Des femmes couchées, avec des parties de leur corps totalement arrachées. J’avoue que je me croyais dans un véritable cauchemar. Des cris partout, du sang partout. C’était une véritable tragédie. Et je me demande encore si les auteurs de cet acte sont vraiment des êtres humains. Franchement, je ne cesse de m’interroger ».
Recueillis par Diawara Samou




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