L’ancien ministre des Droits de l’homme avertit les auteurs des violations des droits de l’homme de ce qui les attend.
Le Patriote : Monsieur le Ministre ! Comment avez-vous réagi à la suite du massacre des femmes à Abobo ?
Joël N’GUESSAN : J’ai été fortement indigné et scandalisé. En même temps, je me suis posé de multiples questions sur la psychologie et la morale de ceux qui ont planifié, commandité et exécuté cette tuerie ignoble. La seule réponse, c’est qu’ils sont devenus tous fous. La raison et la morale ont foutu le camp chez eux. Plus de 400 morts dans cette crise postélectorale, c’est trop.
LP : En tant qu’ancien Ministre des doits de l’homme, quelle suite pensez vous qui sera réservée à ces actes ?
JN : Il ne faut pas avoir été Ministre des Droits de l’Homme pour savoir que ces actes odieux sont passibles de sanctions prévues par le Tribunal Pénal International. La Cour Pénale Internationale va nécessairement se saisir (dans les plus brefs délais) de ce dossier, car ce sont des crimes contre l’humanité. En effet, l’article 7 du statut de Rome qui crée la Cour Pénale Internationale, qualifie de crimes contre l’humanité, les faits suivants:
l le meurtre ;
l l'extermination ;
l la réduction en esclavage ;
l la déportation ou le transfert forcé de population ;
l l'emprisonnement ou autre forme de privation grave de liberté physique en violation des dispositions fondamentales du droit international ;
l la torture ;
l le viol, l'esclavage sexuel, la prostitution forcée, la grossesse forcée, la stérilisation forcée ou toute autre forme de violence sexuelle de gravité comparable ;
l la persécution de tout groupe ou de toute collectivité identifiable pour des motifs d’ordre politique, racial, national, ethnique, culturel, religieux ou sexiste, ou en fonction d’autres critères universellement reconnus comme inadmissibles en droit international, en corrélation avec tout acte visé dans le présent paragraphe ou tout crime relevant de la compétence de la Cour ;
l la disparition forcée de personnes ;
l le crime d’apartheid ;
l d'autres actes inhumains de caractère analogue causant intentionnellement de grandes souffrances ou des atteintes graves à l’intégrité physique ou à la santé physique ou mentale.
Vous constatez que les tueries perpétrées à longueur de journée par les forces de défense et de sécurité restées fidèles à Laurent Gbagbo ainsi que par les miliciens tombent sous le coup de cette définition de crimes contre l’humanité. Dans le cas d’Abobo, ce qui rend le crime plus ignoble, c’est que les FDS s’en sont pris aux femmes aux mains nues. Tirer sur une foule de femmes ne disposant que de casseroles est indigne. Pourquoi ne sont-ils pas allés au front pour exercer « leur art » de la guerre?
LP : Quels sont ceux qui seront poursuivis ?
JN : Des poursuites seront obligatoirement engagées contre les commanditaires et contre les auteurs. Cela part des autorités politiques qui tirent les ficelles et préparent les esprits à ces crimes, au soldat ou milicien exécutant en passant par les autorités militaires qui planifient et encadrent ces tueries. Personne ne sera épargné ni dans le temps ni dans l’espace, car les crimes contre l’humanité sont imprescriptibles. Les poursuites peuvent s’engager en tout temps et en tout lieux.
LP : Les domiciles des Ministres et personnalités proches du RHDP sont pillés et brulés ? Quelle est votre avis sur ces évènements ?
JN : Personnellement, je considère ces vols et pillages comme une preuve supplémentaire de la déchéance dans laquelle la société ivoirienne est plongée depuis l’arrivée de Laurent Gbagbo au pouvoir. Parce qu’ils ont perdu la bataille politique contre le RHDP, ils s’attaquent maintenant aux biens comme des vulgaires voleurs. J’ai vu des personnes (d’un âge respectable) transporter sur leurs têtes des fauteuils pris chez le Ministre Mabri. J’avais pitié pour elles en même temps que j’avais honte de voir les FDS accompagner et encourager ces pillages. Quelle éducation ce père de famille ou ce policier qui a volé des fauteuils chez un Ministre pour les ramener chez lui peut-il prétendre donner à ses propres enfants ? Comment la mère ou le père de famille qui voit revenir à la maison son fils avec des assiettes, des fourchettes et des cuillères volées (et qui ne réagit pas) peut-il encore espérer avoir une autorité sur ses enfants. C’est cela le véritable drame et la leçon principale à tirer de ces pillages. Vous savez, ceux qui ont planifié ces actions (nous les connaissons tous car ils ont été formellement identifiés comme les commanditaires) sont en bout de logique intellectuelle, morale et spirituelle. Ils ont certainement besoin d’être exorcisé (si ce n’est trop tard) pour extirper le mal qui est en eux.
LP : La maison du Ministre Amani N’guessan a aussi été pillée à Bouaké
JN : J’ai appris cela et si c’est avéré, je condamne de la même manière cet acte. Je pense qu’il ne faut répondre à la barbarie et à la sauvagerie des hommes de Gbagbo par la barbarie et la sauvagerie. Nous avons voté Alassane OUATTARA pour, entre autres, le changement des mentalités. Nous devons leur montrer que nous avons une éducation autre que la leur. C’est cela qui fera notre différence. Le projet de vivre ensemble de son Excellence, Monsieur Président de la République, Alassane OUATTARA, n’est pas un slogan. Nous avons obligation de le traduire dans la réalité par des comportements exemplaires vis-à-vis de nos semblables.
Le Patriote : Monsieur le Ministre ! Comment avez-vous réagi à la suite du massacre des femmes à Abobo ?
Joël N’GUESSAN : J’ai été fortement indigné et scandalisé. En même temps, je me suis posé de multiples questions sur la psychologie et la morale de ceux qui ont planifié, commandité et exécuté cette tuerie ignoble. La seule réponse, c’est qu’ils sont devenus tous fous. La raison et la morale ont foutu le camp chez eux. Plus de 400 morts dans cette crise postélectorale, c’est trop.
LP : En tant qu’ancien Ministre des doits de l’homme, quelle suite pensez vous qui sera réservée à ces actes ?
JN : Il ne faut pas avoir été Ministre des Droits de l’Homme pour savoir que ces actes odieux sont passibles de sanctions prévues par le Tribunal Pénal International. La Cour Pénale Internationale va nécessairement se saisir (dans les plus brefs délais) de ce dossier, car ce sont des crimes contre l’humanité. En effet, l’article 7 du statut de Rome qui crée la Cour Pénale Internationale, qualifie de crimes contre l’humanité, les faits suivants:
l le meurtre ;
l l'extermination ;
l la réduction en esclavage ;
l la déportation ou le transfert forcé de population ;
l l'emprisonnement ou autre forme de privation grave de liberté physique en violation des dispositions fondamentales du droit international ;
l la torture ;
l le viol, l'esclavage sexuel, la prostitution forcée, la grossesse forcée, la stérilisation forcée ou toute autre forme de violence sexuelle de gravité comparable ;
l la persécution de tout groupe ou de toute collectivité identifiable pour des motifs d’ordre politique, racial, national, ethnique, culturel, religieux ou sexiste, ou en fonction d’autres critères universellement reconnus comme inadmissibles en droit international, en corrélation avec tout acte visé dans le présent paragraphe ou tout crime relevant de la compétence de la Cour ;
l la disparition forcée de personnes ;
l le crime d’apartheid ;
l d'autres actes inhumains de caractère analogue causant intentionnellement de grandes souffrances ou des atteintes graves à l’intégrité physique ou à la santé physique ou mentale.
Vous constatez que les tueries perpétrées à longueur de journée par les forces de défense et de sécurité restées fidèles à Laurent Gbagbo ainsi que par les miliciens tombent sous le coup de cette définition de crimes contre l’humanité. Dans le cas d’Abobo, ce qui rend le crime plus ignoble, c’est que les FDS s’en sont pris aux femmes aux mains nues. Tirer sur une foule de femmes ne disposant que de casseroles est indigne. Pourquoi ne sont-ils pas allés au front pour exercer « leur art » de la guerre?
LP : Quels sont ceux qui seront poursuivis ?
JN : Des poursuites seront obligatoirement engagées contre les commanditaires et contre les auteurs. Cela part des autorités politiques qui tirent les ficelles et préparent les esprits à ces crimes, au soldat ou milicien exécutant en passant par les autorités militaires qui planifient et encadrent ces tueries. Personne ne sera épargné ni dans le temps ni dans l’espace, car les crimes contre l’humanité sont imprescriptibles. Les poursuites peuvent s’engager en tout temps et en tout lieux.
LP : Les domiciles des Ministres et personnalités proches du RHDP sont pillés et brulés ? Quelle est votre avis sur ces évènements ?
JN : Personnellement, je considère ces vols et pillages comme une preuve supplémentaire de la déchéance dans laquelle la société ivoirienne est plongée depuis l’arrivée de Laurent Gbagbo au pouvoir. Parce qu’ils ont perdu la bataille politique contre le RHDP, ils s’attaquent maintenant aux biens comme des vulgaires voleurs. J’ai vu des personnes (d’un âge respectable) transporter sur leurs têtes des fauteuils pris chez le Ministre Mabri. J’avais pitié pour elles en même temps que j’avais honte de voir les FDS accompagner et encourager ces pillages. Quelle éducation ce père de famille ou ce policier qui a volé des fauteuils chez un Ministre pour les ramener chez lui peut-il prétendre donner à ses propres enfants ? Comment la mère ou le père de famille qui voit revenir à la maison son fils avec des assiettes, des fourchettes et des cuillères volées (et qui ne réagit pas) peut-il encore espérer avoir une autorité sur ses enfants. C’est cela le véritable drame et la leçon principale à tirer de ces pillages. Vous savez, ceux qui ont planifié ces actions (nous les connaissons tous car ils ont été formellement identifiés comme les commanditaires) sont en bout de logique intellectuelle, morale et spirituelle. Ils ont certainement besoin d’être exorcisé (si ce n’est trop tard) pour extirper le mal qui est en eux.
LP : La maison du Ministre Amani N’guessan a aussi été pillée à Bouaké
JN : J’ai appris cela et si c’est avéré, je condamne de la même manière cet acte. Je pense qu’il ne faut répondre à la barbarie et à la sauvagerie des hommes de Gbagbo par la barbarie et la sauvagerie. Nous avons voté Alassane OUATTARA pour, entre autres, le changement des mentalités. Nous devons leur montrer que nous avons une éducation autre que la leur. C’est cela qui fera notre différence. Le projet de vivre ensemble de son Excellence, Monsieur Président de la République, Alassane OUATTARA, n’est pas un slogan. Nous avons obligation de le traduire dans la réalité par des comportements exemplaires vis-à-vis de nos semblables.