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Politique Publié le mardi 8 mars 2011 | Le Mandat

Yamoussoukro : Les tueurs à gage sévissent dans la cité

Ben AHUI, président de la Jeunesse du PDCI – RDA de Yamoussoukro et membre influent de la Jeunesse du RHDP, a échappé, la semaine dernière à un assassinat. Les auteurs, une dizaine d’hommes en armes. Ils ont tentés de le jeter dans le lac pour l’offrir aux caïmans. Au terme d’une lutte épique, Ben s’en est sorti avec les genoux bousillés. Ben AHUI qui se déplace dans un fauteuil roulant, a raconté, à ‘’Le Mandat’’ sa mésaventure. Récit d’un homme qui a failli être offert en holocauste aux caïmans de Yamoussoukro.

Ben AHUI, vous avez été agressé, il y a quelques jours, par des hommes en armes. Racontez-nous cette mésaventure que vous venez de vivre.
Un meeting a été programmé par le RHDP pour le dimanche 20 février. En prélude à ce meeting, la Jeunesse du RHDP a décidé d’organiser des prise de contact dans les différents quartiers en vue de mobiliser les militants et sympathisants, pour de ce grand meeting du 20 février. Le samedi 19 février, on était d’abord à Sopim- Kokrenou, puis au « 220 Logements », et enfin à Morofé. Le meeting de Morofé à pris fin aux environ de 20 heures. Notre cortège a quitté les lieux du meeting à 20 heures par la voie reliant Morofé et Assabou (Place Jean – Paul II.) Entre les deux lacs, en dessous du ‘‘Giscardrome’’, un véhicule de type 4 x 4 de la police immatriculé, N° D48669, bâche bleue-blanc N°1, avec une dizaine de policiers à bord, me coupent brusquement, le passage. J’ai aussitôt, compris qu’un guet-a-pens m’était tendu. Il y avait deux jeunes qui roulaient à moto, à mes côtés. Aussitôt les flics sont descendus, deux d’entre eux ont pointé leurs fusils sur mes deux compagnons, pour les tenir en respect quand les autres ont foncé sur moi. J’ai alors laissé tomber ma moto pour me dirriger vers le lac, à reculons jusqu’aux garde-fous qui le bordent. Ils ont voulu me jeter dans le lac aux caïmans. Je me suis alors fortement agrippé aux barres de fer. Ils ont tout fait sans pouvoir m’arracher à mon support. La lutte était acharnée au point que nous étions tous essoufflés. J’ai pu m’échapper et le flic qui me suivait a tenté de me bousiller la région lombaire avec la crosse de son fusil. Voulant l’éviter, je me suis retrouvé à terre, les pieds en l’air. Ils se sont alors jetés sur moi, me rouant de violents coups à l’aide des crosses de leurs armes sur mes genoux. Un homme qui passait par-là à bord de sa voiture, s’est arrêté pour savoir ce qui se passait. Mes agresseurs lui ont répondu qu’ils étaient en face des suspects. Avant de s’en aller, ils ont dépouillé les deux jeunes qu’ils ont arrêtés en même temps que moi, de leur argent. Au total, 110.000F, à savoir 50.000F à Fodé et 60.000F à Diomandé.

Qu’est-ce qu’ils vous ont dit en s’attaquant à vous ?
Ils ont dit que je perturbais leur sommeil, avec cette histoire de RHDP, et que trop c’est trop ! Pour eux, faut qu’on respecte la Constitution.

Aviez-vous un contentieux avec ces éléments ?
Je n’ai pas de contentieux à Yamoussoukro avec qui que ce soit. Même avec les militants LMP, nous vivons en frères, en amis ! La preuve, le fédéral de la JFPI, qui vient me dire ‘’Yako’’. C’est pour dire que nous vivons en bonne intelligence à Yamoussoukro. Je n’ai jamais donné l’ordre à mes militants de s’attaquer aux autres partis.
Avec la police aussi, vous n’avez jamais appris que la jeunesse du RHDP est allée incendier le domicile d’une tierce personne. C’est pour dire qu’il n’ya pas de contentieux et qu’on vit en bonne intelligence. C’était simplement une tentative d’assassinat.

Un simple crime passionnel ou alors politique ?
C’est un crime politique parce que, aujourd’hui, nous savons ce qui se passe dans le pays ! Comme on me voit très actif et grand mobilisateur, cela ne les gêne plus. Je peux les comprendre, mais pour moi, c’est un choix qui est déjà fait. J’ai choisi de soutenir le Dr Alassane OUATTARA parce que c’est lui qui a été élu. Je ne parle même pas d’électorat national, mais de Yamoussoukro où le candidat du RHDP a été voté à plus de 83% et les résultats de parts et d’autres disent que c’est lui qui a gagné. Je suis pour la vérité.

Les connaissez-vous ? Avez-vous pu les identifier?
Je ne peux pas dire qui étaient-ils. Les seules personnes qui pourront peut-être dire qui sont ces policiers qui m’ont agressé, sont les jeunes qui étaient avec moi et qui ont été immobilisés.

Avez-vous porté plainte ?
Effectivement, nous avons porté plainte au commissariat du 1er arrondissement.

Cette barbarie, dont vous venez d’être victime, ne va-t-elle pas entamer votre ardeur et votre détermination dans le combat ?
Je dis qu’à vaincre sans périr, on triomphe sans gloire. Il n’ya jamais eu de combat sans douleur. Lorsqu’on veut acquérir quelque chose, c’est avec la sueur, l’énergie, même le sang. En politique il y a trois choses : ou tu es calomnié et tu te retrouves en prison, ou tu es abattu froidement et on t’enterre, ou alors tu triomphes et on déroule pour toi le tapis rouge. La preuve, je me suis retrouvé au meeting du dimanche le 20février derniers dans mon fauteuil roulant. Rien ne peut m’ébranler car la lutte continue.

Votre dernier mot aux Ivoiriens?
Je dis aux Ivoiriens que nous avons un seul pays qui nous unit. La seule chose qui est en train de leur faire défaut, et qui fait que nous sommes en train de connaître cette grande crise, c’est notre refus de dire la vérité. Il faut qu’on dise la vérité rien que la vérité pour que ce beau pays construit par le Président Houphouët-Boigny, qui réunit plus de 60 ethnies, retrouve la paix.

Interview réalisée par: K.A
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