Approvisionnement en volaille: Vers une pénurie

Le calvaire des ménages ne va pas prendre fin de sitôt. Après la pénurie de gaz butane, les consommateurs seront bientôt confrontés à une pénurie de volaille et d’œufs. Ces produits commencent à se faire rares dans certaines communes de la capitale économique. Il semble, après des investigations menées auprès des employés de Sipra (Société ivoirienne de production animale), que l’usine de Coqivoire située à N’Dotré est fermée depuis le déclenchement des combats entre les Forces républicaines et les Fds à la solde du président sortant. Selon des employés du groupe, tout le matériel de production est bloqué sur le site. «Aucun employé ne se rend au travail du fait de l’insécurité. La direction générale est en train de voir dans quelle mesure elle pourra délocaliser l’usine de N’Dotré», confie une employée. Elle précise toutefois que pour l’heure, il n’y a pas de pénurie à l’horizon. L’entreprise est en mesure d’approvisionner le marché, informe-t-elle. Mais, l’information n’est pas corroborée par les autres producteurs ivoiriens. A en croire N’Guetta Albert, membre de l’Ipravi (Interprofession avicole ivoirienne), il ne se pose certes aucun problème de production mais l’approvisionnement de la ville d’Abidjan devient de plus en plus difficile. «Nous avons d’importants stocks de volaille et d’œufs que nous ne parvenons pas malheureusement pas à écouler», affirme-t-il. Pour lui, les zones de production sont en dehors d’Abidjan. L’accès à la capitale économique est devenu très difficile compte tenu de la crise post électorale et de la situation d’insécurité, poursuit-il. Conséquence: les producteurs ne parviennent pas à approvisionner régulièrement le marché abidjanais. Mais, la menace risque d’être plus grande, explique cet aviculteur. Les navires européens n’accostent plus aux ports d’Abidjan et de San Pedro qui sont sous le coup de sanction de l’UE. Si la situation perdure, c’est sûr que les aviculteurs ivoiriens ne seront plus en mesure de produire des œufs et de la volaille, prévient N’Guetta Albert. Car, le soja, les vitamines, le coton et le poisson qui entrent dans l’alimentation des poulets proviennent de l’Europe. Il ajoute que la fermeture des banques commerciales et les actes de vandalisme dont sont victimes certains commerçants ont aussi eu un impact sur le commerce de volaille.

N. Ba