“Le complot du bissap » ! C’est ainsi que le journal de la refondation a choisi de mépriser la tuerie barbare, orchestrée par les mercenaires de Laurent Gbagbo contre les femmes d’Abobo. Alors que tous les Ivoiriens ont vu le char du mauvais perdant assassiner huit braves femmes, le relais du FPI, avec un cynisme déroutant et déconcertant, parle de « complot du bissap ». Il faut lire le texte du journaliste pour comprendre le degré de déshumanisation et de haine qui habite les frontistes et leurs laquais. Comment peut- on pousser si loin l’animosité et la méchanceté ! En effet, selon le texte, en complicité avec l’ONUCI, le RHDP aurait aspergé les marcheuses de cette boisson ivoirienne, à la couleur du sang, pour faire croire à un massacre et donner les moyens aux organisations mondiales de chasser Laurent Gbagbo d’un pouvoir qu’il usurpe depuis plus de trois mois. Le raisonnement est vraiment cocasse. De deux choses, l’une. Soit, l’on fait preuve de mauvaise foi manifeste. Soit l’attitude est tout simplement l’expression d’une immoralité fortement établie. On ne peut pas dire que notre confrère n’excelle pas dans la sublimation du mal et du malheur d’autrui. Il faut le comprendre. Depuis dix ans, c’est la mission assignée à ce journal qui se réjouit devant la mise à mort des populations qui ont commis le crime de lèse majesté de ne pas adhérer à la tentative de confiscation du pouvoir. Assis dans leur tour d’Ivoire, nos amis ignorent royalement le principe qui fonde même notre métier, à savoir que « les faits sont sacrés ». Il en est ainsi de la condition humaine. Tant que ce n’est pas nous ou nos proches qui subissent de telles atrocités, la tentation est bien grande de crier à la fiction ou à la mise en scène. Cependant, il faut rendre hommage au confrère qui dans ses tribulations, a fini par indiquer Gbagbo comme le commanditaire des tueries d’Abobo. Dans un premier temps, on a accusé le « commando invisible ». A présent, on nous parle du « complot du bissap ». En tout cas, pour les esprits lucides, ce qui s’est passé à Abobo est loin de ressembler à du « bissap » comme le dit si honteusement le confrère. Enfin, on ne peut pas en vouloir à des gens qui veulent être les héros de l’indignité.
Bakary Nimaga
Bakary Nimaga