Le Représentant spécial du Secrétaire Général de l’Onu en Côte d’Ivoire, Choi Young-jin, était l’invité de Radio France internationale (RFI). Dans cet entretien, le chef de la mission de paix de l’ONUCI dépeint la crise postélectorale, notamment la situation dans la commune d’Abobo et dans l’ouest du pays. Mais également les défections en cascades dans le rang des soldats pro-Gbagbo
Question : Après 100 jours de crise, est-ce que vous n’êtes pas de plus en plus inquiet ?
Young-Jin Choi : on est de plus en plus préoccupé, parce que la population ivoirienne souffre. Mais, il y a quelques signes d’espoir, parce que les populations sont de plus confiantes de la vérité des élections. Ce qui évidement n’arrange pas le clan Gbagbo. Deuxième signe prometteur, c’est que les sanctions économiques et financières de l’UE sont en train porter leurs fruits. Laurent Gbagbo commence avoir des difficultés réelles pour payer ses fonctionnaires et même ses mercenaires et soldats. Une chose importante, c’est la décision de l’UA, la semaine dernière qui réaffirme la vérité des élections en Côte d’Ivoire et demande à l’ex-président Laurent Gbagbo de changer sa position. Aussi, Abidjan la situation reste tendue et préoccupante pour le camp Gbagbo, puisque le nord est sous contrôle des forces favorables au président Alassane Ouattara.
Q : Faites-vous allusion au quartier d’Abobo dans le nord d’Abidjan ?
Y.JC.: oui et une partie importante d’Adjamé aussi.
Q : vous dites que l’Union Africaine a reconnu solennellement et confirmé la victoire d’Alassane Ouattara à dernier sommet de l’UA, la semaine à Addis-Abeba. A Abidjan, cependant, le pouvoir est toujours entre les mains de Laurent Gbagbo, samedi il a lancé une offensive sur Abobo
Y.JC.: il n’y pas eu de véritable offensive, c’est à de la propagande que s’adonne le clan Gbagbo. On avait nos hélicoptères qui ont survolé toute journée de samedi la commune d’Abobo. Il y a eu quelques accrochages sporadiques. Il n’a pas d’offensive terrestre en tant que telle. C’est de la propagande que fait le camp Gbagbo. La commune d’Abobo est un réel souci pour Gbagbo, elle est toujours aux mains des hommes favorables au président Ouattara qui ont même repoussé les soldats pro-Gbagbo jusqu’à la frontière de la commune de Cocody dans la nuit du samedi à dimanche.
Q : Avec tous ces morts (près de 400 tuées) et violences, l’on dit que vos 10 milles casques bleus présents en Côte d’Ivoire ne font assez pour protéger la population?
Y.JC.: notre mission se décline en deux volets, d’abord la protection des civils, c’est ce à quoi nous nous attelons chaque jour, malgré les entraves occasionnées par les hommes pro-Gbagbo de faire sur l’étendue du territoire et notamment dans la commune d’Abobo. L’autre volet, c’est d’incriminer les autorités ivoiriennes qui se seraient rendu coupables d’exaction sur des populations civiles. Notre tâche consiste à rendre évidentes ces exactions pour rendre les autorités pro-Gbagbo responsables au moment opportun
Q : Gbagbo recule à Abobo et à Adjamé, il recule aussi dans le grand ouest. Est-ce que vous pensez que le rapport de force est en train de basculer en faveur des soldats pro-Ouattara ?
Y.JC.: à l’heure où je vous parle, toute la frontière ouest avec le Libéria est contrôlée par les forces favorables au président Ouattara.
Q : est-ce qu’il y a une contre- offensive possible des hommes de Gbagbo ?
Y.JC.: il faut reconnaitre qu’un constat est évident, Gbagbo n’a plus la force militaire qu’il avait au début de la crise. Aujourd’hui, les hommes de Gbagbo n’ont plus le moral au combat.
Q : voulez-vous dire que les soldats pro-Gbagbo ne sont plus déterminés et volontaires ?
Y.JC.: malgré la propagande et la haine contre nos patrouilles, lorsque nous rencontrons des éléments des forces de défense de sécurité, lors des discussions, il est évident que les troupes n’ont pas l’esprit au combat. Certains nous aident dans notre mission de sécurisation des couches les plus vulnérables. Aujourd’hui, nous pouvons dire que plus 50 milles FDS sont modérés et seulement quelques 5 à 3 mille éléments zélés restent fidèles à Gbagbo. Si vous faites un tour à Abidjan, vous vous rendrez vite compte que le moral des troupes est très bas. Et cela inquiète sérieusement le clan Gbagbo. Au début de la crise, le clan Gbagbo était très actif, mais aujourd’hui, il n’y a presque plus rien. Quand vous regardez la RTI, il n’y a plus rien, ils ne sont plus actifs comme au début.
Q ; La semaine dernière, le camp Gbagbo a pris un décret, interdisant vos services du survol de l’espace aérien. Ne craignez-vous pas que le camp Gbagbo abatte un de vos avions.
Y.JC.: c’est de la propagande, nous prenons des risques, certes. Nous recevons nos ordres du Conseil de Sécurité de l’ONU et non de Gbagbo.
Q : après le sommet Alassane Ouattara est rentré à l’hôtel du Golf. Est-ce qu’il est rentré par hélicoptère ou par un avion blindé?
Y.JC.: c’est une question de sécurité. Je ne souhaiterais pas faire de commentaire sur les moyens par lesquels, le président Alassane Ouattara est rentré au pays.
Q : Croyez-vous encore à une solution politique ou alors pour vous la solution reste militaire ?
Y.JC.: qu’elle soit militaire ou politique, la solution qui sera trouvée doit aller dans le sens de faire triompher la démocratie et les respects du verdict des urnes.
Propos retranscrits par Moussa Keita
Question : Après 100 jours de crise, est-ce que vous n’êtes pas de plus en plus inquiet ?
Young-Jin Choi : on est de plus en plus préoccupé, parce que la population ivoirienne souffre. Mais, il y a quelques signes d’espoir, parce que les populations sont de plus confiantes de la vérité des élections. Ce qui évidement n’arrange pas le clan Gbagbo. Deuxième signe prometteur, c’est que les sanctions économiques et financières de l’UE sont en train porter leurs fruits. Laurent Gbagbo commence avoir des difficultés réelles pour payer ses fonctionnaires et même ses mercenaires et soldats. Une chose importante, c’est la décision de l’UA, la semaine dernière qui réaffirme la vérité des élections en Côte d’Ivoire et demande à l’ex-président Laurent Gbagbo de changer sa position. Aussi, Abidjan la situation reste tendue et préoccupante pour le camp Gbagbo, puisque le nord est sous contrôle des forces favorables au président Alassane Ouattara.
Q : Faites-vous allusion au quartier d’Abobo dans le nord d’Abidjan ?
Y.JC.: oui et une partie importante d’Adjamé aussi.
Q : vous dites que l’Union Africaine a reconnu solennellement et confirmé la victoire d’Alassane Ouattara à dernier sommet de l’UA, la semaine à Addis-Abeba. A Abidjan, cependant, le pouvoir est toujours entre les mains de Laurent Gbagbo, samedi il a lancé une offensive sur Abobo
Y.JC.: il n’y pas eu de véritable offensive, c’est à de la propagande que s’adonne le clan Gbagbo. On avait nos hélicoptères qui ont survolé toute journée de samedi la commune d’Abobo. Il y a eu quelques accrochages sporadiques. Il n’a pas d’offensive terrestre en tant que telle. C’est de la propagande que fait le camp Gbagbo. La commune d’Abobo est un réel souci pour Gbagbo, elle est toujours aux mains des hommes favorables au président Ouattara qui ont même repoussé les soldats pro-Gbagbo jusqu’à la frontière de la commune de Cocody dans la nuit du samedi à dimanche.
Q : Avec tous ces morts (près de 400 tuées) et violences, l’on dit que vos 10 milles casques bleus présents en Côte d’Ivoire ne font assez pour protéger la population?
Y.JC.: notre mission se décline en deux volets, d’abord la protection des civils, c’est ce à quoi nous nous attelons chaque jour, malgré les entraves occasionnées par les hommes pro-Gbagbo de faire sur l’étendue du territoire et notamment dans la commune d’Abobo. L’autre volet, c’est d’incriminer les autorités ivoiriennes qui se seraient rendu coupables d’exaction sur des populations civiles. Notre tâche consiste à rendre évidentes ces exactions pour rendre les autorités pro-Gbagbo responsables au moment opportun
Q : Gbagbo recule à Abobo et à Adjamé, il recule aussi dans le grand ouest. Est-ce que vous pensez que le rapport de force est en train de basculer en faveur des soldats pro-Ouattara ?
Y.JC.: à l’heure où je vous parle, toute la frontière ouest avec le Libéria est contrôlée par les forces favorables au président Ouattara.
Q : est-ce qu’il y a une contre- offensive possible des hommes de Gbagbo ?
Y.JC.: il faut reconnaitre qu’un constat est évident, Gbagbo n’a plus la force militaire qu’il avait au début de la crise. Aujourd’hui, les hommes de Gbagbo n’ont plus le moral au combat.
Q : voulez-vous dire que les soldats pro-Gbagbo ne sont plus déterminés et volontaires ?
Y.JC.: malgré la propagande et la haine contre nos patrouilles, lorsque nous rencontrons des éléments des forces de défense de sécurité, lors des discussions, il est évident que les troupes n’ont pas l’esprit au combat. Certains nous aident dans notre mission de sécurisation des couches les plus vulnérables. Aujourd’hui, nous pouvons dire que plus 50 milles FDS sont modérés et seulement quelques 5 à 3 mille éléments zélés restent fidèles à Gbagbo. Si vous faites un tour à Abidjan, vous vous rendrez vite compte que le moral des troupes est très bas. Et cela inquiète sérieusement le clan Gbagbo. Au début de la crise, le clan Gbagbo était très actif, mais aujourd’hui, il n’y a presque plus rien. Quand vous regardez la RTI, il n’y a plus rien, ils ne sont plus actifs comme au début.
Q ; La semaine dernière, le camp Gbagbo a pris un décret, interdisant vos services du survol de l’espace aérien. Ne craignez-vous pas que le camp Gbagbo abatte un de vos avions.
Y.JC.: c’est de la propagande, nous prenons des risques, certes. Nous recevons nos ordres du Conseil de Sécurité de l’ONU et non de Gbagbo.
Q : après le sommet Alassane Ouattara est rentré à l’hôtel du Golf. Est-ce qu’il est rentré par hélicoptère ou par un avion blindé?
Y.JC.: c’est une question de sécurité. Je ne souhaiterais pas faire de commentaire sur les moyens par lesquels, le président Alassane Ouattara est rentré au pays.
Q : Croyez-vous encore à une solution politique ou alors pour vous la solution reste militaire ?
Y.JC.: qu’elle soit militaire ou politique, la solution qui sera trouvée doit aller dans le sens de faire triompher la démocratie et les respects du verdict des urnes.
Propos retranscrits par Moussa Keita