« Tiébissou oooh ! zioooh ! Tiébissou oooh ! zioooh ! Allons à Tiébissou ! zioooh ! »
Cette chanson poussée en chœur par plusieurs voix graves est désormais connue par une bonne frange des habitants de la cité du poro. Depuis quelques jours, Korhogo a fait connaissance avec les jeunes volontaires pour la libération de la Côte d'Ivoire. Plus de trois cents jeunes pour la seule ville de Korhogo se sont précipités dès que le délégué général des Forces Nouvelles
Soro Kanigui Mamadou a annoncé qu'il est ouvert une liste des « jeunes déterminés et aguerris qui ne craignent ni les obus ni les chars » pour mener le combat des révolutionnaires de Korhogo qui sont prêts à répondre à l'appel du Premier ministre Guillaume Soro. Malgré ce critère de sélection très dissuasif, c'est avec détermination que ces jeunes gens, de rouge vêtus pour la plupart, le front barré de bandeaux rouges et quasi méconnaissables derrière les visages noircis comme des commandos en mission, prennent d'assaut les rues de Korhogo pour un programme d'entrainement qui vise leur préparation qui va les conduire "au front de Tiébissou" selon l'expression qu'ils aiment bien. Quand on leur demande s'ils ont conscience qu'ils seront confrontés à un danger mortel, les uns répondent « Je pars avec les bénédictions de mon père » quand d'autres avancent : « Qui ne veut pas rentrer dans l'histoire » ou encore « A moins de vouloir rester apatride, personne ne va s'asseoir et regarder Gbagbo fouler au pied notre vote ». Psychologiquement préparés, les jeunes révolutionnaires, ayant tous plus de dix-huit ans surprennent plus d'un par leur endurance devant les épreuves physiques qui leur sont proposées. La volonté de prendre la route de Tiébissou et de débarrasser les populations meurtries des cruels mercenaires de Gbagbo est un leitmotiv qui semble avoir implanté en chacun d'eux une âme de stoïcien. Et pourtant, dans le milieu des personnes qui les encadrent, personne ne fait mystère de ce qui attend ceux qui viendront libérer la voie d'Abidjan depuis Tiébissou. Au cours de leur premier rassemblement, Soro Kanigui leur tenait ce langage sans faux fuyant : « Cette mission ne sera pas une partie de plaisir. Mais cette fois, en partant, je serai plus tranquille parce que mystiquement, physiquement et matériellement vous êtes prêts. Le mode de gestion imposé à la Côte d'Ivoire n'est plus pacifique. C'est pourquoi nos manifestations ne seront plus pacifiques. Pour récupérer Tiébissou, chacun utilisera l'arme de sa convenance.» les dés sont jetés. Certes, les encadreurs affirment qu'ils n'utiliseront que des méthodes conventionnelles pour affronter les mercenaires de Gbagbo. Mais contrairement à la première marche des populations aux mains nues qui se sont heurtées aux les kalachnikovs et autres roquettes de la rébellion du sud, cette fois ils entendent donner du répondant à ceux qui feront barrage à leur progression.
Mack Dakota, correspondant
Cette chanson poussée en chœur par plusieurs voix graves est désormais connue par une bonne frange des habitants de la cité du poro. Depuis quelques jours, Korhogo a fait connaissance avec les jeunes volontaires pour la libération de la Côte d'Ivoire. Plus de trois cents jeunes pour la seule ville de Korhogo se sont précipités dès que le délégué général des Forces Nouvelles
Soro Kanigui Mamadou a annoncé qu'il est ouvert une liste des « jeunes déterminés et aguerris qui ne craignent ni les obus ni les chars » pour mener le combat des révolutionnaires de Korhogo qui sont prêts à répondre à l'appel du Premier ministre Guillaume Soro. Malgré ce critère de sélection très dissuasif, c'est avec détermination que ces jeunes gens, de rouge vêtus pour la plupart, le front barré de bandeaux rouges et quasi méconnaissables derrière les visages noircis comme des commandos en mission, prennent d'assaut les rues de Korhogo pour un programme d'entrainement qui vise leur préparation qui va les conduire "au front de Tiébissou" selon l'expression qu'ils aiment bien. Quand on leur demande s'ils ont conscience qu'ils seront confrontés à un danger mortel, les uns répondent « Je pars avec les bénédictions de mon père » quand d'autres avancent : « Qui ne veut pas rentrer dans l'histoire » ou encore « A moins de vouloir rester apatride, personne ne va s'asseoir et regarder Gbagbo fouler au pied notre vote ». Psychologiquement préparés, les jeunes révolutionnaires, ayant tous plus de dix-huit ans surprennent plus d'un par leur endurance devant les épreuves physiques qui leur sont proposées. La volonté de prendre la route de Tiébissou et de débarrasser les populations meurtries des cruels mercenaires de Gbagbo est un leitmotiv qui semble avoir implanté en chacun d'eux une âme de stoïcien. Et pourtant, dans le milieu des personnes qui les encadrent, personne ne fait mystère de ce qui attend ceux qui viendront libérer la voie d'Abidjan depuis Tiébissou. Au cours de leur premier rassemblement, Soro Kanigui leur tenait ce langage sans faux fuyant : « Cette mission ne sera pas une partie de plaisir. Mais cette fois, en partant, je serai plus tranquille parce que mystiquement, physiquement et matériellement vous êtes prêts. Le mode de gestion imposé à la Côte d'Ivoire n'est plus pacifique. C'est pourquoi nos manifestations ne seront plus pacifiques. Pour récupérer Tiébissou, chacun utilisera l'arme de sa convenance.» les dés sont jetés. Certes, les encadreurs affirment qu'ils n'utiliseront que des méthodes conventionnelles pour affronter les mercenaires de Gbagbo. Mais contrairement à la première marche des populations aux mains nues qui se sont heurtées aux les kalachnikovs et autres roquettes de la rébellion du sud, cette fois ils entendent donner du répondant à ceux qui feront barrage à leur progression.
Mack Dakota, correspondant