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Politique Publié le mardi 15 mars 2011 | Notre Voie

Yopougon Andokoi / La résidence du général Mangou attaquée par les rebelles de Ouattara

© Notre Voie
Le général de division Philippe Mangou, chef d`état-major des Fanci
Lundi 14 mars 2010. Il est 7h30mn. C’est l’heure du flash national de la télévision première chaine. Le présentateur annonce que des chars de l’onuci ont coupé les voies de sortie de Yopougon pour empêcher les jeunes patriotes de sortir de ce quartier. Mais pourquoi ? Le journaliste de la télévision n’en dit pas plus. Mon imagination vagabonde. Nous nous disons que la résidence du président de la République, Laurent Gbagbo, pourrait être l’objet d’attaque afin de l’enlever au pouvoir et y installer Alassane Dramane Ouattara selon la volonté du conseil de sécurité de paix et de sécurité de l’Union Africaine. On veut alors empêcher les patriotes de se mobiliser et faire écran. Nous prenons la décision, en dépit des rumeurs, de sortir de Yopougon. Premier constat, aucune voiture en dehors du nôtre visible dans les rues. La nouvelle ayant pris toute la commune, tous ceux qui ont des voitures et qui n’étaient pas encore sortis de Yopougon ont préféré rester chez eux en attendant que la situation se décrispe. Mais métier oblige, nous poursui-vons notre chemin. Nous sommes accueilli par des tirs nourris au niveau de la gare, notamment au carrefour «sable». Nous replions jusqu’au carrefour Bel air. Renseignement pris, c’est la résidence du général Mangou, chef d’Etat Major des Armées, qui est attaquée. Les tirs sont davantage nourris. Nous décidons alors de repartir à la maison en attendant que le calme revienne.

09 heures 30 minutes. Nouvelle tentative de sortie de Yopougon. Cette fois est la bonne. Les tirs sont désormais sporadiques. Et l’autoroute est totalement dégagée. Aucun véhicule cependant ne circule en dehors du nôtre. Nous poursuivons néanmoins notre chemin et en quelques minutes, nous voici au siège de votre journal Notre Voie. 10 heures. Après l’organisation pratique du reportage, nous mettons le cap sur la résidence du chef d’Etat major sise à Yopougon Andokoi. Après la traversée du premier barrage juste après l’échangeur du premier pont, notre véhicule est stoppé net par des militaires en embuscade armes au point : «Halte ! Descendez du véhicule. Le chauffeur reste au volant. Les autres, les mains en l’air. Présentez-vous ! C’est alors que nous leur disons que nous sommes des journalistes. «Sortez vos cartes !». Nous nous exécutons». «Ah on connait le nom», s’écrit un militaire et il nous autorise à avoir accès à la résidence du général Mangou. Là, nous nous adressons à son aide de camp. «Nous avons appris que la résidence du chef d’Etat major a été attaquée. Nous sommes donc venus en savoir davantage. Est-ce que nous pouvons le voir et parler avec lui ?” Le refus est catégorique. “Vous ne pouvez pas le voir maintenant. Il est bien en place et bien en forme. Mais nous sommes en train de ratisser afin de nous assurer que la sécurité est de mise. Revenez donc à 14 heures», retorque l’aide de camp. Sans insister, nous regagnons la rédaction.
14 heures, l’aide de camp nous informe par téléphone que le chef d’Etat major est maintenant disponible pour nous recevoir. Nous nous rendons à la résidence du général Mangou, sans problèmes, puisque nous étions déjà annoncés à tous les barrages. Très relaxe et détendu, le général de Corps d’Armée, Philippe Mangou, en tenue de combat, en présence de son épouse, nous accorde cet entretien, que nous vous proposons.

Boga Sivori
bogasivo@yahoo.fr
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