Des dizaines de milliers de réfugiés qui fuient les combats en Côte d'Ivoire continuent d'affluer dans l'est du Liberia, aggravant les difficultés de ravitaillement et faisant peser la menace d'une déstabilisation régionale.
Les appels à l'aide rencontrent jusqu'ici peu d'écho, la situation en Côte d'Ivoire passant au second plan des préoccupations internationales en raison des crises au Japon et en Libye.
"Ici, à Zodru, nous sommes submergés par les réfugiés", déclare Felton Blayee, l'un des responsables de cette ville libérienne située à un kilomètre de la frontière ivoirienne et dont la population est passée de 500 à 2.000 personnes.
"Nous manquons d'eau potable et de vivres (...) Quand les réfugiés sont arrivés, nous avons partagé avec eux le peu que nous avions. Et aujourd'hui on n'a plus rien", explique-t-il.
Le conflit en Côte d'Ivoire, où le président sortant Laurent Gbagbo refuse de céder la place à l'ancien Premier ministre Alassane Ouattara considéré par la communauté internationale comme le vainqueur de l'élection présidentielle du 28 novembre, a fait des centaines de morts et forcé 90.000 personnes à fuir au Liberia voisin.
A Zodru et dans d'autres villes frontalières, la solidarité entre réfugiés et population locale n'est pas un vain mot.
Parfois, une vingtaine de personnes s'entassent dans une seule maison. Mais l'eau comme les vivres manquent et la situation sanitaire est de plus en plus précaire. Des cas de malaria et de diarrhée ont été signalés.
LA CRAINTE DES MILICIENS IVOIRIENS
"Il y a la rivière Cesto ici mais personne ne boit de son eau. Le gros problème, c'est l'eau, la santé, la nourriture", dit un représentant de la Croix-Rouge, James G. Doe.
Certains réfugiés cherchent à subvenir à leurs besoins en allant chercher du manioc en forêt mais beaucoup n'osent pas s'aventurer hors des villages de crainte de tomber sur des combattants ivoiriens.
La plupart de ceux que Reuters a pu interroger sont des partisans de Laurent Gbagbo qui disent redouter les miliciens pro-Ouattara.
La région est habituée à ces énormes flots de réfugiés. Pendant la guerre civile au Liberia, entre 1989 et 2003, des milliers de personnes déplacées avaient fui les combats.
Les efforts internationaux pour venir en aide aux civils ivoiriens au Liberia se heurtent à un manque de financement qu'a dénoncé la semaine dernière le Haut Commissariat des Nations unies pour les Réfugiés. Le HCR dit n'avoir reçu que cinq millions de dollars alors qu'il avait lancé en janvier un appel pour recueillir 46 millions.
"L'argent n'arrive que très lentement", déplore Myriam Houtart, numéro deux du bureau régional du HCR à Dakar, au Sénégal.
"La Libye a accaparé l'attention, ce qui a compliqué notre tâche. Et maintenant il y a le Japon", dit-elle, évoquant la révolte contre Mouammar Kadhafi en Libye et le séisme suivi d'un tsunami qui a dévasté vendredi le nord-est de l'île de Honshu.
CRAINTE D'UN EFFET DOMINO
Quelques milliers d'Ivoiriens ont trouvé refuge dans des structures spécialement préparées pour eux, d'autres se sont installés dans des villages ou bien dorment à la belle étoile.
Les travailleurs humanitaires ont fait le maximum pour établir des centres de transit afin d'éloigner ces réfugiés des miliciens qui patrouillent du côté ivoirien de la frontière.
"On peut les voir de l'autre côté (...) S'ils veulent venir ici, ça leur prendra moins d'une minute", déclare Christophe Gleoulou sur la rive de la rivière Cesto.
A 60 kilomètres de la frontière, le camp de Bahn peut accueillir 15.000 personnes. Un deuxième camp doit être bientôt terminé et quatre autres sont en projet.
Les agences humanitaires craignent que le nombre de réfugiés n'atteigne 150.000 et les plus pessimistes avancent même le chiffre de 250.000.
Dans les autres pays voisins de la Côte d'Ivoire, seuls quelques centaines de réfugiés sont arrivés. Le HCR est prêt à apporter son aide au Ghana si les affrontements à Abidjan, la capitale économique ivoirienne où quatre personnes ont encore été tuées mardi, provoquent un exode de la population.
Mais les craintes augmentent d'une contagion de la crise ivoirienne.
"Nous avons déjà vu par le passé une révolution au Liberia affecter ensuite presque toute l'Union du fleuve Mano", rappelle le président sierra-léonais Ernest Bai Koroma, évoquant l'union régionale qui regroupe le Liberia, la Sierra Leone et la Guinée.
"Parfois, l'effet domino est plus rapide qu'on le pense."
Les appels à l'aide rencontrent jusqu'ici peu d'écho, la situation en Côte d'Ivoire passant au second plan des préoccupations internationales en raison des crises au Japon et en Libye.
"Ici, à Zodru, nous sommes submergés par les réfugiés", déclare Felton Blayee, l'un des responsables de cette ville libérienne située à un kilomètre de la frontière ivoirienne et dont la population est passée de 500 à 2.000 personnes.
"Nous manquons d'eau potable et de vivres (...) Quand les réfugiés sont arrivés, nous avons partagé avec eux le peu que nous avions. Et aujourd'hui on n'a plus rien", explique-t-il.
Le conflit en Côte d'Ivoire, où le président sortant Laurent Gbagbo refuse de céder la place à l'ancien Premier ministre Alassane Ouattara considéré par la communauté internationale comme le vainqueur de l'élection présidentielle du 28 novembre, a fait des centaines de morts et forcé 90.000 personnes à fuir au Liberia voisin.
A Zodru et dans d'autres villes frontalières, la solidarité entre réfugiés et population locale n'est pas un vain mot.
Parfois, une vingtaine de personnes s'entassent dans une seule maison. Mais l'eau comme les vivres manquent et la situation sanitaire est de plus en plus précaire. Des cas de malaria et de diarrhée ont été signalés.
LA CRAINTE DES MILICIENS IVOIRIENS
"Il y a la rivière Cesto ici mais personne ne boit de son eau. Le gros problème, c'est l'eau, la santé, la nourriture", dit un représentant de la Croix-Rouge, James G. Doe.
Certains réfugiés cherchent à subvenir à leurs besoins en allant chercher du manioc en forêt mais beaucoup n'osent pas s'aventurer hors des villages de crainte de tomber sur des combattants ivoiriens.
La plupart de ceux que Reuters a pu interroger sont des partisans de Laurent Gbagbo qui disent redouter les miliciens pro-Ouattara.
La région est habituée à ces énormes flots de réfugiés. Pendant la guerre civile au Liberia, entre 1989 et 2003, des milliers de personnes déplacées avaient fui les combats.
Les efforts internationaux pour venir en aide aux civils ivoiriens au Liberia se heurtent à un manque de financement qu'a dénoncé la semaine dernière le Haut Commissariat des Nations unies pour les Réfugiés. Le HCR dit n'avoir reçu que cinq millions de dollars alors qu'il avait lancé en janvier un appel pour recueillir 46 millions.
"L'argent n'arrive que très lentement", déplore Myriam Houtart, numéro deux du bureau régional du HCR à Dakar, au Sénégal.
"La Libye a accaparé l'attention, ce qui a compliqué notre tâche. Et maintenant il y a le Japon", dit-elle, évoquant la révolte contre Mouammar Kadhafi en Libye et le séisme suivi d'un tsunami qui a dévasté vendredi le nord-est de l'île de Honshu.
CRAINTE D'UN EFFET DOMINO
Quelques milliers d'Ivoiriens ont trouvé refuge dans des structures spécialement préparées pour eux, d'autres se sont installés dans des villages ou bien dorment à la belle étoile.
Les travailleurs humanitaires ont fait le maximum pour établir des centres de transit afin d'éloigner ces réfugiés des miliciens qui patrouillent du côté ivoirien de la frontière.
"On peut les voir de l'autre côté (...) S'ils veulent venir ici, ça leur prendra moins d'une minute", déclare Christophe Gleoulou sur la rive de la rivière Cesto.
A 60 kilomètres de la frontière, le camp de Bahn peut accueillir 15.000 personnes. Un deuxième camp doit être bientôt terminé et quatre autres sont en projet.
Les agences humanitaires craignent que le nombre de réfugiés n'atteigne 150.000 et les plus pessimistes avancent même le chiffre de 250.000.
Dans les autres pays voisins de la Côte d'Ivoire, seuls quelques centaines de réfugiés sont arrivés. Le HCR est prêt à apporter son aide au Ghana si les affrontements à Abidjan, la capitale économique ivoirienne où quatre personnes ont encore été tuées mardi, provoquent un exode de la population.
Mais les craintes augmentent d'une contagion de la crise ivoirienne.
"Nous avons déjà vu par le passé une révolution au Liberia affecter ensuite presque toute l'Union du fleuve Mano", rappelle le président sierra-léonais Ernest Bai Koroma, évoquant l'union régionale qui regroupe le Liberia, la Sierra Leone et la Guinée.
"Parfois, l'effet domino est plus rapide qu'on le pense."