Juste après la confirmation de la victoire d’Alassane Ouattara à l’élection présidentielle du 28 novembre dernier par l’UA, Patrick Achi, ministre des Infrastructures économiques et porte-parole du gouvernement s’est confié à TCI. Nous vous proposons cette interview.
Q : Le Président Ouattara vient d’être reconnu Président élu de la Côte d’Ivoire, l’ancien Président Laurent Gbagbo refuserait les propositions formulées par le panel des Chefs d’Etat, quel est votre sentiment ?
Patrick Achi : D’abord, je voudrais remercier le peuple de Côte d’Ivoire pour sa patience et pour son courage. Sa patience parce que après les résultats du 28 novembre 2010, il a fallu beaucoup de temps pour une sortie pacifique de la crise. Il fallait avoir de la patience, quelques fois ça n’a pas toujours été évident. Je voudrais également les remercier pour leur courage, parce qu’ils ont tout perdu. Ils auraient pu se démobiliser, se décourager. Mais, ils n’ont pas perdu espoir. Je voudrais surtout les remercier pour avoir fait confiance au Président Alassane Ouattara qui leur a demandé de lui faire confiance. Dans ce contexte extrêmement difficile, chaque pays a des pays amis. Un Chef d’Etat a des Chefs d’Etats amis. Lorsque ces Chefs d’Etat vous demandent de patienter et d’user de toutes les solutions pacifiques possibles pour sortir de la crise, il faut les écouter. Parce que si vous prenez une voie et que vous vous retrouvez à mi-chemin dans les difficultés, vous n’avez plus personne pour vous aider. C’est cela qui a conduit le Président Ouattara à demander aux Ivoiriens de rester aussi patients. Ils ont été courageux. Aujourd’hui, c’est d’abord la victoire des Ivoiriens. Le Président Ouattara vient d’être consacré définitivement, Président élu de la Côte d’Ivoire. Alors qu’on avait, à un moment donné, voulu opposer l’occident contre le continent africain. Aujourd’hui, l’occident et l’Afrique de façon consensuel et unanime ont reconnu que cette élection présidentielle était juste et transparente et que le Président Alassane Ouattara en est l’unique vainqueur. Il est le Président de la République de Côte d’Ivoire.
Q : L’élection du Président Ouattara est donc confirmée, ce n’est pas une surprise. Maintenant la question que tout le monde se pose est comment va se passer l’installation du Président élu et reconnu par tous ?
PA : Il est bien de revenir sur un certain nombre de chose pour comprendre le processus, pour voir quel vont être les prochaines étapes et leurs difficultés, avant de revenir à une réponse plus précise de cette question. Quelles étaient les stratégies du clan Gbagbo en réalité ? Il savait qu’il avait perdu le combat. Pourquoi restait-il et quelle était la logique de leur comportement ? La première chose, c’est qu’il fallait tout faire pour semer le doute dans l’esprit national et international sur le fait qu’il y avait eu des problèmes de recomptage, sur le fait qu’il y avait un problème de prééminence du Conseil constitutionnel. Quoiqu’on dise, à cause de la maitrise des médias d’Etat qu’ils avaient, ils semblaient avoir réussi à convaincre ici et là quelques uns et principalement a demander un comité de suivi, etc. La deuxième stratégie était que finalement on arrivait à reconnaître qu’il avait perdu l’élection, mais qu’il contrôlait la totalité du pays, qu’il contrôlait l’armée, qu’il contrôlait le secteur public, le secteur privé, le monde paysan et que finalement on ne pouvait pas faire sans lui. Et même si le Président Ouattara avait gagné, il fallait qu’on compose avec lui dans une sorte de partage du pouvoir. Et enfin, la troisième stratégie, si les deux premières ne marchaient pas, étaient de chercher à susciter une guerre civile qui va occulter l’élection qu’il a perdue, il donnait l’impression que la Côte d’Ivoire est dans un chaos de guerre civile. Le souci de la communauté internationale ne sera plus de demander à Laurent Gbagbo de quitter le pouvoir pacifiquement ou de quelque autre moyen le pouvoir, mais de venir séparer deux camps qui sont en pleine guerre. Il faut tout faire pour arrêter une guerre civile plutôt de chercher à départager deux personnes qui prétendent avoir gagné l’élection du 28 novembre. C’est toute cette logique qui a conduit à ces tueries folles parce qu’elles sont totalement incompréhensibles. Vous avez appris que hier ou avant-hier, il y a un de nos militants qui a été tué, des jumeaux enlevés. Je ne reviens pas sur les tueries inhumaines et sauvages de ces femmes. Il faut bien comprendre que cette logique est guidée par le souci de tout faire pour conserver le pouvoir. Maintenant, il se retrouve avec le monde entier contre lui. L’Union africaine au dernier recours consacre définitivement la victoire du Président Ouattara. Il ne faut pas qu’on s’attende uniquement à des personnes qui viendront de l’extérieur pour l’enlever. C’est un travail qui doit être celui de tout le monde. D’abords, les FDS, aujourd’hui pratiquement 80 % des ses membres ne répond plus aux instructions de leur hiérarchie ou de Laurent Gbagbo. Quand il y a les combats, ils n’y vont pas. Ils ont tous compris que réellement la vérité se trouvait du côté du peuple et que c’était là leur rôle. Il y a juste une garde prétorienne, qui est la garde républicaine et quelques mercenaires qui sévissent. Cette armée, elle va être utile. Il y a également les populations, elles ont déjà fait beaucoup. On ne va pas leur demander de se jeter contre des armes d’assassins aveugles, mais certainement à un moment ou à un autre, les femmes et les jeunes, auront tous leur rôle à jouer, dans cette Côte d’Ivoire qu’il faudra libérer pour faire partir Laurent Gbagbo. Les mesures qui ont été prises à Addis-Abeba, on vous l’a dit depuis le départ, sont des mesures contraignantes. Le Président Alassane Ouattara a accepté sa part de concession qu’on lui a demandé, à savoir de faire un gouvernement d’ouverture. Apparemment, le camp adverse ne veut faire aucune concession, à commencer par reconnaitre leur défaite. Même leurs amis les plus proches aujourd’hui, sont gênés parce qu’ils adoptent une attitude qui est totalement incompréhensible. Nous attendons incessamment, le Président de la République qui nous livrera les contraintes qui vont être imposés à Laurent Gbagbo. Avec ce que je vous ai dit, l’armée de Côte d’Ivoire, qui est du côté du peuple et les populations qui n’ont pas l’intention de se laisser voler leur victoire, l’ensemble de ces éléments là, devraient amener Laurent Gbagbo à partir dans les prochains jours.
Q : Le gouvernement vient de prendre une mesure d’interdiction d’exportation du café et du cacao. Cette mesure là, ne frappe-t-elle pas les populations ?
PA : Non. Les gens font beaucoup d’amalgame. Ce que nous cherchions à faire, était qu’on puisse empêcher les importantes ressources que Laurent Gbagbo tirait de l’exportation de ces produits pour acheter les armes, pour payer les mercenaires pour tuer les Ivoiriens. La seule façon de le faire était de suspendre momentanément les exportations. Parce qu’à chaque fois qu’on importe, on paie des taxes à l’Etat. Cette mesure de suspension a été prise, mais elle a été prise en essayant le moins possible d’affecter les paysans. Il faut savoir que dans l’année, la Côte d’Ivoire exporte environ entre 1,3 et 1,4 millions de tonnes. Au moment où la mesure était prise, la grande campagne était finie et plus de 600000 T des 900000 T produite en cette période était déjà exportées. 250000 autres T était déjà achetées. Il ne restait que 100000 T encore a acheter dans les champs. Au moment où nous parlons, les 100000 T ont déjà été achetées. Le paysan n’est pas affecté par cette mesure. Ceux qui en ont souffert et qui souffrent, c’est vrai, ce sont les exportateurs, dans lesquels il y a les gros, les moyens et les petits. Les moyens et les petits en souffrent beaucoup plus. Il y a les banques également qui en souffrent, parce que tous ces stocks qui sont dans les magasins sont nantis, il y a des engagements financiers, il y a des frais financiers qui courent. Les gros exportateurs ont fait une étude sur le marché internationale. Lorsque les choses vont se normaliser tout prochainement, toutes ces questions seront examinées par le gouvernement. Avec les exportateurs, nous verrons dans quelles mesures, l’Etat va intervenir. Le gouvernement est ouvert. De la même manière, je les invite à ne se faire aucun souci de menaces de retraits de leurs licences. Tout sera fait pour que tous ceux qui ont payé un lourd tribut dans cette libération ne soient pas pénalisés. Que ce soit dans le secteur public, le secteur privé, les personnes morales et les personnes physiques.
Q : Le régime de Laurent Gbagbo vient d’interdire le survol et l’atterrissage des aéronefs de l’ONUCI et de la Licorne, ces mesures semblent-ils ont été prises pour empêcher le retour du Président Ouattara ?
PA : C’est possible. Mais je ne crois pas que ce soit cette mesure qui empêchera le retour du Président Alassane Ouattara. Ce qui est important, c’est que ces mesures qui sont prises par le gouvernement illégitime, ne visent qu’une seule chose, leurs propres militants. Il faut qu’ils leur montrent que c’est eux qui sont aux affaires, ce sont eux qui contrôlent le pouvoir, même si c’est de l’illusion. Ils ont dit on ne veut plus voir l’ONUCI, l’ONUCI est toujours là. Il n’est plus Président de la République, il n’a plus aucun pouvoir. C’est ce qu’il faut que les Ivoiriens comprennent. De quel droit interdit-il le survol du territoire ivoirien ? Personne n’est concerné par ce qu’il dit. Même ceux qui ont voté pour lui, sont revenus à la raison. Ils ont compris qu’il ne sert à rien de sauver un individu assoiffé de pouvoir. C’est parce qu’il a des militaires qui terrorisent les populations, qu’il se donne des airs de Président de la République et s’enferme dans une illusion du pouvoir.
Q : votre mot de fin ?
PA : Je lance un appel aux Ivoiriens à la sérénité. Alassane Ouattara est le Président élu de la Côte d’Ivoire. Il n’est pas question de tomber dans une excitation et tombée dans le piège de Gbagbo. Laurent Gbagbo est en train de se refermer sur lui-même. Il veut inventer une illusion de guerre civile, pour mettre les communautés les unes contre les autres, pour affronter les religions les unes contre les autres. Ce sont des mercenaires qui vont tuer les populations, ciblées. Après avoir été patient, on est arrivé au bout de l’effort. Ils on fait croire que les partis du RHDP étaient des partis faibles, ils ont dit qu’il n’y avait rien en face. Nous avons fait des progressions successives pour amener Laurent Gbagbo à l’élection présidentielle. Cette élection a donné Alassane Ouattara vainqueur. Je demande à nos militants de rester vigilants. Le bout du tunnel n’est plus loin.
Retranscris par Thiery Latt
Q : Le Président Ouattara vient d’être reconnu Président élu de la Côte d’Ivoire, l’ancien Président Laurent Gbagbo refuserait les propositions formulées par le panel des Chefs d’Etat, quel est votre sentiment ?
Patrick Achi : D’abord, je voudrais remercier le peuple de Côte d’Ivoire pour sa patience et pour son courage. Sa patience parce que après les résultats du 28 novembre 2010, il a fallu beaucoup de temps pour une sortie pacifique de la crise. Il fallait avoir de la patience, quelques fois ça n’a pas toujours été évident. Je voudrais également les remercier pour leur courage, parce qu’ils ont tout perdu. Ils auraient pu se démobiliser, se décourager. Mais, ils n’ont pas perdu espoir. Je voudrais surtout les remercier pour avoir fait confiance au Président Alassane Ouattara qui leur a demandé de lui faire confiance. Dans ce contexte extrêmement difficile, chaque pays a des pays amis. Un Chef d’Etat a des Chefs d’Etats amis. Lorsque ces Chefs d’Etat vous demandent de patienter et d’user de toutes les solutions pacifiques possibles pour sortir de la crise, il faut les écouter. Parce que si vous prenez une voie et que vous vous retrouvez à mi-chemin dans les difficultés, vous n’avez plus personne pour vous aider. C’est cela qui a conduit le Président Ouattara à demander aux Ivoiriens de rester aussi patients. Ils ont été courageux. Aujourd’hui, c’est d’abord la victoire des Ivoiriens. Le Président Ouattara vient d’être consacré définitivement, Président élu de la Côte d’Ivoire. Alors qu’on avait, à un moment donné, voulu opposer l’occident contre le continent africain. Aujourd’hui, l’occident et l’Afrique de façon consensuel et unanime ont reconnu que cette élection présidentielle était juste et transparente et que le Président Alassane Ouattara en est l’unique vainqueur. Il est le Président de la République de Côte d’Ivoire.
Q : L’élection du Président Ouattara est donc confirmée, ce n’est pas une surprise. Maintenant la question que tout le monde se pose est comment va se passer l’installation du Président élu et reconnu par tous ?
PA : Il est bien de revenir sur un certain nombre de chose pour comprendre le processus, pour voir quel vont être les prochaines étapes et leurs difficultés, avant de revenir à une réponse plus précise de cette question. Quelles étaient les stratégies du clan Gbagbo en réalité ? Il savait qu’il avait perdu le combat. Pourquoi restait-il et quelle était la logique de leur comportement ? La première chose, c’est qu’il fallait tout faire pour semer le doute dans l’esprit national et international sur le fait qu’il y avait eu des problèmes de recomptage, sur le fait qu’il y avait un problème de prééminence du Conseil constitutionnel. Quoiqu’on dise, à cause de la maitrise des médias d’Etat qu’ils avaient, ils semblaient avoir réussi à convaincre ici et là quelques uns et principalement a demander un comité de suivi, etc. La deuxième stratégie était que finalement on arrivait à reconnaître qu’il avait perdu l’élection, mais qu’il contrôlait la totalité du pays, qu’il contrôlait l’armée, qu’il contrôlait le secteur public, le secteur privé, le monde paysan et que finalement on ne pouvait pas faire sans lui. Et même si le Président Ouattara avait gagné, il fallait qu’on compose avec lui dans une sorte de partage du pouvoir. Et enfin, la troisième stratégie, si les deux premières ne marchaient pas, étaient de chercher à susciter une guerre civile qui va occulter l’élection qu’il a perdue, il donnait l’impression que la Côte d’Ivoire est dans un chaos de guerre civile. Le souci de la communauté internationale ne sera plus de demander à Laurent Gbagbo de quitter le pouvoir pacifiquement ou de quelque autre moyen le pouvoir, mais de venir séparer deux camps qui sont en pleine guerre. Il faut tout faire pour arrêter une guerre civile plutôt de chercher à départager deux personnes qui prétendent avoir gagné l’élection du 28 novembre. C’est toute cette logique qui a conduit à ces tueries folles parce qu’elles sont totalement incompréhensibles. Vous avez appris que hier ou avant-hier, il y a un de nos militants qui a été tué, des jumeaux enlevés. Je ne reviens pas sur les tueries inhumaines et sauvages de ces femmes. Il faut bien comprendre que cette logique est guidée par le souci de tout faire pour conserver le pouvoir. Maintenant, il se retrouve avec le monde entier contre lui. L’Union africaine au dernier recours consacre définitivement la victoire du Président Ouattara. Il ne faut pas qu’on s’attende uniquement à des personnes qui viendront de l’extérieur pour l’enlever. C’est un travail qui doit être celui de tout le monde. D’abords, les FDS, aujourd’hui pratiquement 80 % des ses membres ne répond plus aux instructions de leur hiérarchie ou de Laurent Gbagbo. Quand il y a les combats, ils n’y vont pas. Ils ont tous compris que réellement la vérité se trouvait du côté du peuple et que c’était là leur rôle. Il y a juste une garde prétorienne, qui est la garde républicaine et quelques mercenaires qui sévissent. Cette armée, elle va être utile. Il y a également les populations, elles ont déjà fait beaucoup. On ne va pas leur demander de se jeter contre des armes d’assassins aveugles, mais certainement à un moment ou à un autre, les femmes et les jeunes, auront tous leur rôle à jouer, dans cette Côte d’Ivoire qu’il faudra libérer pour faire partir Laurent Gbagbo. Les mesures qui ont été prises à Addis-Abeba, on vous l’a dit depuis le départ, sont des mesures contraignantes. Le Président Alassane Ouattara a accepté sa part de concession qu’on lui a demandé, à savoir de faire un gouvernement d’ouverture. Apparemment, le camp adverse ne veut faire aucune concession, à commencer par reconnaitre leur défaite. Même leurs amis les plus proches aujourd’hui, sont gênés parce qu’ils adoptent une attitude qui est totalement incompréhensible. Nous attendons incessamment, le Président de la République qui nous livrera les contraintes qui vont être imposés à Laurent Gbagbo. Avec ce que je vous ai dit, l’armée de Côte d’Ivoire, qui est du côté du peuple et les populations qui n’ont pas l’intention de se laisser voler leur victoire, l’ensemble de ces éléments là, devraient amener Laurent Gbagbo à partir dans les prochains jours.
Q : Le gouvernement vient de prendre une mesure d’interdiction d’exportation du café et du cacao. Cette mesure là, ne frappe-t-elle pas les populations ?
PA : Non. Les gens font beaucoup d’amalgame. Ce que nous cherchions à faire, était qu’on puisse empêcher les importantes ressources que Laurent Gbagbo tirait de l’exportation de ces produits pour acheter les armes, pour payer les mercenaires pour tuer les Ivoiriens. La seule façon de le faire était de suspendre momentanément les exportations. Parce qu’à chaque fois qu’on importe, on paie des taxes à l’Etat. Cette mesure de suspension a été prise, mais elle a été prise en essayant le moins possible d’affecter les paysans. Il faut savoir que dans l’année, la Côte d’Ivoire exporte environ entre 1,3 et 1,4 millions de tonnes. Au moment où la mesure était prise, la grande campagne était finie et plus de 600000 T des 900000 T produite en cette période était déjà exportées. 250000 autres T était déjà achetées. Il ne restait que 100000 T encore a acheter dans les champs. Au moment où nous parlons, les 100000 T ont déjà été achetées. Le paysan n’est pas affecté par cette mesure. Ceux qui en ont souffert et qui souffrent, c’est vrai, ce sont les exportateurs, dans lesquels il y a les gros, les moyens et les petits. Les moyens et les petits en souffrent beaucoup plus. Il y a les banques également qui en souffrent, parce que tous ces stocks qui sont dans les magasins sont nantis, il y a des engagements financiers, il y a des frais financiers qui courent. Les gros exportateurs ont fait une étude sur le marché internationale. Lorsque les choses vont se normaliser tout prochainement, toutes ces questions seront examinées par le gouvernement. Avec les exportateurs, nous verrons dans quelles mesures, l’Etat va intervenir. Le gouvernement est ouvert. De la même manière, je les invite à ne se faire aucun souci de menaces de retraits de leurs licences. Tout sera fait pour que tous ceux qui ont payé un lourd tribut dans cette libération ne soient pas pénalisés. Que ce soit dans le secteur public, le secteur privé, les personnes morales et les personnes physiques.
Q : Le régime de Laurent Gbagbo vient d’interdire le survol et l’atterrissage des aéronefs de l’ONUCI et de la Licorne, ces mesures semblent-ils ont été prises pour empêcher le retour du Président Ouattara ?
PA : C’est possible. Mais je ne crois pas que ce soit cette mesure qui empêchera le retour du Président Alassane Ouattara. Ce qui est important, c’est que ces mesures qui sont prises par le gouvernement illégitime, ne visent qu’une seule chose, leurs propres militants. Il faut qu’ils leur montrent que c’est eux qui sont aux affaires, ce sont eux qui contrôlent le pouvoir, même si c’est de l’illusion. Ils ont dit on ne veut plus voir l’ONUCI, l’ONUCI est toujours là. Il n’est plus Président de la République, il n’a plus aucun pouvoir. C’est ce qu’il faut que les Ivoiriens comprennent. De quel droit interdit-il le survol du territoire ivoirien ? Personne n’est concerné par ce qu’il dit. Même ceux qui ont voté pour lui, sont revenus à la raison. Ils ont compris qu’il ne sert à rien de sauver un individu assoiffé de pouvoir. C’est parce qu’il a des militaires qui terrorisent les populations, qu’il se donne des airs de Président de la République et s’enferme dans une illusion du pouvoir.
Q : votre mot de fin ?
PA : Je lance un appel aux Ivoiriens à la sérénité. Alassane Ouattara est le Président élu de la Côte d’Ivoire. Il n’est pas question de tomber dans une excitation et tombée dans le piège de Gbagbo. Laurent Gbagbo est en train de se refermer sur lui-même. Il veut inventer une illusion de guerre civile, pour mettre les communautés les unes contre les autres, pour affronter les religions les unes contre les autres. Ce sont des mercenaires qui vont tuer les populations, ciblées. Après avoir été patient, on est arrivé au bout de l’effort. Ils on fait croire que les partis du RHDP étaient des partis faibles, ils ont dit qu’il n’y avait rien en face. Nous avons fait des progressions successives pour amener Laurent Gbagbo à l’élection présidentielle. Cette élection a donné Alassane Ouattara vainqueur. Je demande à nos militants de rester vigilants. Le bout du tunnel n’est plus loin.
Retranscris par Thiery Latt