Ambiance inhabituelle hier matin à la gare routière de Daloa. Huit honnêtes personnes ont été enlevées par une dizaine d'hommes armés encagoulés dans un véhicule de police; dans la matinée, aux environs de 8h du matin, alors qu'elles vaquaient à leurs occupations. Selon des témoins de ces arrestations dont le mode opératoire ressemblait plus à celui d'un enlèvement, ces personnes, pour la plupart, de jeunes travailleurs exerçant à la gare routière ont été arrêtées sous le motif d'être des assaillants venus pour attaquer la ville de Daloa. Un prétexte totalement fallacieux d' autant plus que certaines des personnes enlevées, pour la plus part des nordistes, sont bien connus au niveau de la gare routière où ils exercent de petits métiers. En violation totale de leurs droits élémentaires, ils ont été interpellés sous la menaces d'armes, sans somations et conduits manu militari vers une destination jusque là inconnue. Ce qui est choquant, c'est que ces citoyens ont été molestés et traités comme de vulgaires bandits. Leur enlèvement et leur détention, par des hommes que des témoins disent avoir identifiés comme des éléments du préfet de police, Gnonsoro Robert, achèvent de convaincre sur l'état d'esprit des hommes de l'ex président Laurent Gbagbo. Ce qu'il faut remarquer, c'est que ces enlèvements surviennent au lendemain de l'annonce de la progression des insurgés d'Abobo jusqu'à Williamsville et Yopougon. De toute évidence, ces arrestations arbitraires mettent à nu la peur panique qui règne en ce moment dans le camp Gbagbo. Une atmosphère de fin de règne rythmée par une politique de "gestapo" et d' assassinats programmés par l'ex parti au pouvoir et ses bras armés. Pis, c'est là une autre preuve que l'ex président, envers et contre tous, est prêt, non seulement à tuer, mais aussi à mourir pour le pouvoir.
D. Konaté, correspondant
D. Konaté, correspondant
