Le chef de l’Etat s’est adressé le mardi 15 mars dernier à la nation. Lors de son allocution, le Président de la République s’est particulièrement adressé aux forces armées de Côte d’Ivoire, en leur demandant de se mettre à la disposition de la République. « Militaires, gendarmes, policiers, éléments des forces paramilitaires, que vous soyez officiers généraux, officiers supérieurs, officiers, sous-officiers, militaires du rang : il n’est pas tard, mettez-vous à la disposition de la patrie en appuyant la volonté du peuple », leur a-t-il demandé. Cet appel du chef de l’Etat est surtout un message à la hiérarchie militaire, qui, dès les premières heures de la crise, est allée faire allégeance au président sortant, au motif qu’il avait été déclaré vainqueur par le Conseil Constitutionnel. Un comportement qui a avait déçu les Ivoiriens et bon nombre d’observateurs de la crise ivoirienne. Car tout au long du processus électoral, la hiérarchie militaire, avec à sa tête le chef d’Etat-major, le Général Mangou Philippe et le Général Kassaraté, commandant supérieur de la gendarmerie, n’a cessé de répéter qu’elle sera toujours aux côtés des institutions de la République et du Président que les Ivoiriens auront élu démocratiquement. Malheureusement, ils n’ont pas respecté leur parole. Cependant, pour le Président de la République, s’il est vrai que ces généraux ont pu se faire tromper par la décision partisane de Yao Paul N’Dré, ils ne peuvent plus continuer à soutenir un homme qui a perdu l’élection au détriment du Président élu et de la République. Surtout que le rapport des experts de l’UA a clairement établi que le Président du Conseil Constitutionnel avait outrepassé son pouvoir en inversant les résultats en faveur du Président sortant. Toute chose qui avait déjà été dite par le représentant de l’ONU en Côte d’Ivoire, Young J. Choi. Fort de quoi, l’UA a demandé à Yao Paul N’Dré de revenir sur sa décision en disant le droit. Ce qui revient à déclarer Alassane Ouattara vainqueur de l’élection présidentielle et à l’investir dans ses fonctions de chef de l’Etat. Pour Alassane Ouattara, les généraux n’ont plus d’excuse en continuant à soutenir un ancien président qui veut opérer un putsch institutionnel pour se maintenir au pouvoir. C’est pourquoi, il a demandé à la hiérarchie de la grande muette de se mettre du côté de la légalité et de la légitimité, à savoir du côté du peuple de Côte d’Ivoire. Cet appel du chef de l’Etat est une occasion offerte aux généraux pour se rattraper en revenant dans la République. Sauront-ils saisir cette opportunité ? Attendons de voir.
Dao Maïmouna
Dao Maïmouna