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Politique Publié le jeudi 17 mars 2011 | Le Nouveau Réveil

Entre barons du Fpi et nouveaux courtisans zélés / La crise post-électorale a cassé le Fpi en 2 blocs

La crise post-électorale, qui secoue la Côte d'Ivoire, n'a pas fait que diviser les Ivoiriens, elle a aussi laissé des traces au sein de la grande famille des refondateurs. Des éléphants du Fpi ont pris leurs distances d'avec le chef, Laurent Gbagbo, désormais entouré d'un cercle de courtisans dont l'activisme a accentué les lignes de fracture au sein de l'appareil politique de l'ex-parti au pouvoir.

Elles sont nombreuses, les personnalités du Fpi qui, pour des raisons objectives ou subjectives, ont décidé de ne plus se mettre en première ligne aux côtés de Gbagbo dans le combat engagé par ce dernier depuis le second tour de l'élection présidentielle. Elles ont pris leurs distances, soit parce qu'elles ont été écartées ou en désaccord avec Gbagbo, soit parce qu'elles refusent d'être comptables des dérives du système et s'exposer aux poursuites des juridictions pénales internationales.

Le chef de file de cette frange importante des militants Fpi est sans conteste le président de l'Assemblée nationale, Mamadou Koulibaly. L'ex-N°2 de l'Etat n'a plus été aperçu aux côtés de Laurent Gbagbo depuis belle lurette. Il ne préside plus aucune séance au parlement, il ne prend plus la parole publiquement sur la crise post-électorale. Bref, Koulibaly s'est imposé un mot d'ordre : le silence. Avec lui, on peut également citer Sokoury Bohui. Le monsieur-élection du Fpi, très en verve au moment de la campagne électorale, et même avant, durant le débat autour de la liste électoral a presque disparu de la scène politique. Pour avoir tenu le rôle qui était le sien dans le processus électoral, sa défection ou son éloignement de Gbagbo est sujet à beaucoup d'interprétations. On pense que pour ceux qui savent, Gbagbo a perdu la bataille électorale. Et qu'il est inutile de cautionner son aventure. On peut aussi citer le cas du ministre Amani N'guessan, figure emblématique du Fpi dans le Centre, l'homme a été récemment hué par ses collègues députés Fpi à l'Assemblée nationale. Parce que tout simplement ? il avait émis une réserve au cours d'un débat sur la création d'une monnaie unique pour la Côte d'Ivoire après les sanctions de la Bceao contre Gbagbo. Des sources bien introduites nous ont aussi informé qu'après les résultats du second tour, le ministre Amani N'guessan serait allé voir Gbagbo pour lui dire de renoncer. Le chef aurait mal accueilli cette démarche. Depuis, l'ancien ministre de la Défense ne fait plus partie des collaborateurs écoutés de M. Gbagbo.

Un autre ténor du système Fpi est venu rallonger cette liste des indésirables. Bohoun Bouabré. Son crime : il aurait eu l'audace, après les conclusions du panel à Addis-Abeba, d'aller conseiller à son frère Gbagbo d'abandonner car la cause est entendue. Bohoun, qui avait pris soin d'aller cacher sa famille il y a deux semaines à Lomé au Togo, a, lui aussi, pris ses distances.

Sur cette liste, on peut également citer Gervais Coulibaly, Amédée Kouassi Blé (ex-SG de la présidence), Mamadou Ben Soumahoro, Assoa Adou, Akoun Laurent, Diabaté Bêh (il a quitté le bateau), de même que d'autres courtisans, Touré Al Moustapha et bien d'autres.

Aujourd'hui, autour de Gbagbo, ceux qui sont en première ligne ont pour nom Alcide Djédjé, Ahoua Don Mello, Désiré Dallo, Simone Gbagbo, Blé Goudé, Odehouri Géraldine, Emile Guiriéoulou, Koné Katinan, Pascal Affi N'guessan, Damana Pickass, Odette Lohourougnon, etc.

C'est donc peu dire que d'affirmer que la crise post-électorale a cassé le Fpi en deux blocs.

Akwaba Saint Clair*
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