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Économie Publié le vendredi 18 mars 2011 | L’expression

Filière anacarde : Les producteurs désormais assurés

Les producteurs d’anacardes ne profitent pas pleinement du fruit de leur labeur. Du moins, c’est l’avis du président du conseil d’administration de l’inter cajou, Touré Aboulaye. Vendredi et samedi à Bondoukou, au cours d’un atelier de formation et d’information sur l’encadrement de la commercialisation de la noix de cajou, M. Touré Aboulaye a sévèrement dénoncé la situation précaire des producteurs de l’anacarde dans les 11 régions productrices du pays. « Les producteurs de noix de cajou vivent le plus souvent dans la misère. Ils ne bénéficient pas d’une assurance maladie. Ils sont livrés à eux mêmes quand ils sont malades. Pourtant, chaque année, des prélèvements sur le kilogramme de la noix de cajou sont effectués afin de les assurer et faciliter ainsi leur accès aux soins de santé » a indiqué le Pca de l’inter cajou. Pour réparer cette « grave » injustice, M. Touré Aboulaye a annoncé la
mise en place une assurance maladie afin de prendre en charge « les braves » producteurs d’anacarde malades ou victimes d’accidents de toute sorte. A en croire M. Touré Aboulaye, la souscription des producteurs à cette assurance est gratuite. « Les producteurs d’anacarde ne débourseront pas un sou pour souscrire à cette assurance maladie. Des prélèvements sont déjà effectués sur chaque kilogramme d’anacarde produit par les planteurs ivoiriens pour y faire face » a rassuré M. Touré. Mais pour réaliser ce projet « salutaire » aux yeux de la centaine de délégués de l’inter cajou, d’usiniers et d’acheteurs venus de toutes les régions productrices d’anacarde du pays pour apporter durant 2 jours des solutions aux problèmes de la filière, la survie de cette assurance maladie tant attendue passe avant tout par le recensement des producteurs. C’est donc à juste raison que M. Touré Aboulaye a institué la carte
professionnelle de producteur d’anacarde. Cette mesure a pour objectif d’identifier les producteurs de noix de cajou et de définir leur nombre exact. Pour le Pca de l’inter cajou, l’état ne peut pas faire de miracle. « Nous comptons sur la contribution de tous pour apporter des solutions aux problèmes des producteurs et assurer leur bien être » a-t-il reconnu. M. Touré a en outre invité les producteurs d’anacarde à amener les acheteurs à respecter le prix officiel annoncé par le collège des acteurs de la filière. A plusieurs reprises, M. Touré a répété que « Les producteurs sont les véritables perdants du non respect du prix officiel du kilogramme de l’anacarde fixé à 280 francs ». L’autre grande innovation cette année est l’institutionnalisation d’un bordereau inter cajou. Bien que contesté par quelques acheteurs de la région du Zanzan, ce bordereau, selon le Pca de l’intercajou « joue un rôle de
traçabilité de l’anacarde d’une région productrice au port autonome d’Abidjan et permettra de fournir des données statistiques fiables ». Selon toujours le Pca, le bordereau inter cajou est gracieusement mis à la disposition des acteurs de la filière anacarde. Pour sa part, le préfet de la région du Zanzan, Goun François Germain a félicité les producteurs d’anacarde du Zanzan qui par leur travail ont hissé la région au rang de première région productrice de noix de cajou en Côte d’Ivoire. Il a en outre souhaité que les producteurs tirent un meilleur parti de leur travail. « Que le travail des producteurs d’anacarde se ressente dans leur milieu de vie » a recommandé le préfet de région.

Jacques Anderson, correspondant régional
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