Le souci de la communauté internationale de faire plier le camp Gbagbo fait subir aux populations vivant en Côte d'Ivoire une grave crise sanitaire. Depuis l'éclatement de la crise post-électorale, les bailleurs de fonds ont préféré suspendre toutes leurs interventions en direction du pays. Les 290 millions de dollars( environ 145 milliards de francs CFA) mobilisés par le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme ont été gelés en raison de l'instabilité politique. La Banque mondiale qui devrait pour sa part mettre à la disposition de la Côte d'Ivoire 20 millions dollars( environ 10 milliards de francs CFA) pour lutter contre le SIDA, a fermé ses bureaux à Abidjan, du fait de la crise. Les programmes de lutte contre l'insalubrité urbaine et de gestion des déchets pâtissent également, faute de ressources financières. Ce qui a aggravé le mauvais état de l'assainissement dans beaucoup de quartiers. Il y a quelque temps, le retour en force des tas d'ordures dans la capitale économique avait provoqué une épidémie de choléra. 61 personnes en sont infectées. Ces faits illustrent des dangers auxquels les populations sont exposées si l'impasse politique actuelle reste en l'état. En effet, la mauvaise santé financière du pays oblige le gouvernement à recourir à l'aide internationale afin d'organiser une réponse efficace face aux besoins de santé de sa population. Le système de santé ivoirien est déjà éprouvé par neuf(09) ans de troubles socio-politiques. La non-assistance aux populations en matière de santé risque d'avoir des conséquences imprévisibles.
Bertrand GUEU
Bertrand GUEU