La Commission Nationale des Droits de l’Homme de Côte d’Ivoire (CNDHCI), en dépit de plusieurs appels à la retenue et à un dialogue constructif des protagonistes à la crise post-électorale (confère les déclarations en date des 28 octobre, 24 novembre, 8 décembre et 20 décembre 2010, 6 janvier et 9 février 2011), constate avec amertume que la Côte d’Ivoire s’enfonce chaque jour davantage dans l’horreur.
Certes, il a été donné de constater des exactions ayant entrainé mort d’hommes depuis l’ouverture de la campagne électorale pour l’élection présidentielle du 31 octobre 2010, mais l’on remarque une recrudescence de la violence sur toute l’étendue du territoire national depuis les premières semaines de l’année 2011 avec des actes d’une barbarie inouïe et inimaginable en ce vingt-et-unième (21ème) siècle.
Ainsi :
- Le vendredi 25 février 2011, dans la Commune de Yopougon, trois (3) personnes ont été lynchées avant d’être brûlées vives par des manifestants ;
- Dans la nuit du samedi 26 au dimanche 27 février 2011, deux personnes ont été brûlées vives après avoir été ligotées dans la cour de l’émetteur de la RTI situé dans la Commune d’Abobo, lors de l’attaque dudit centre par des hommes armés;
- Le jeudi 3 mars 2011, des individus armés ont ouvert le feu sur une manifestation pacifique de femmes du RHDP dans la Commune d’Abobo, causant la mort de sept (7) d’entre elles ;
- Dans la soirée du samedi 5 mars 2011, des inconnus à bord d’un véhicule de type 4X4 ont tiré une roquette sur les bâtiments abritant les locaux du quotidien « Fraternité-Matin » ;
- Dans la nuit du dimanche 6 au lundi 7 mars 2011, des hommes armés qui ont attaqué le village d’Anoukoua kouté dans la Commune d’Abobo, ont brûlé vive une femme, égorgé deux hommes, mutilé et blessé plusieurs personnes ;
- Dans la nuit du dimanche 6 au lundi 7 mars 2011, un homme a été brûlé vif par des inconnus dans la Commune de Port-Bouët.
La mort est ainsi devenue un fait banal en Côte d’Ivoire.
Par ailleurs, deux mosquées de la Commune de Yopougon ont été profanées par des individus non identifiés qui ont mis le feu à des exemplaires du Saint Coran et à des tapis de prière.
Ces actes inqualifiables traduisent la déliquescence morale de toute la société ivoirienne et plus particulièrement de la classe politique.
Dans la commune d’Abobo et dans l’ouest du pays, les affrontements quasi-quotidiens à l’arme lourde, ont provoqué un déplacement massif des populations tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. Ces populations, obligées de tout abandonner, vivent désormais dans la détresse, dans l’insécurité et dans le dénuement total.
Enfin, diverses autres atteintes aux Droits de l’Homme sont constatées.
Il s’agit d’une part, des entraves à la liberté de circulation sur toute l’étendue du territoire national avec des barrages érigés par des groupes d’individus et d’autre part, des pillages ciblés de domiciles d’autorités politiquement marquées, suivis quelque fois d’incendie.
Cette escalade de la violence est d’autant plus regrettable que le Panel des cinq (5) Chefs d’Etat institué le 31 janvier 2011 par l’Union Africaine (UA) en vue d’œuvrer à une sortie de crise pacifique, a exigé des deux parties « l’arrêt immédiat des tueries et des manifestations pouvant dégénérer en troubles et en violences. »
Ces actes qui n’honorent pas la société ivoirienne dans son ensemble et plus singulièrement la classe politique, doivent impérativement cesser.
Aussi, la CNDHCI en appelle t-elle au sens de l’humanisme et de la responsabilité de la classe politique devant les souffrances inutilement infligées aux populations vivant en Côte d’Ivoire.
Elle invite encore une fois les acteurs politiques à engager un dialogue constructif pour une sortie de crise pacifique.
Aux populations vivant en Côte d’Ivoire, la CNDHCI recommande de faire preuve de discernement, de cultiver l’amour du prochain, de maintenir les liens de fraternité ayant toujours existé entre elles, et de se désolidariser de toute action appelant à la violence.
La CNDHCI demande aux forces belligérantes de cesser toute hostilité et de donner une chance aux pourparlers de paix engagés par le Panel des cinq (5) chefs d’Etat mandatés par l’Union Africaine.
Fait à Abidjan le 09 mars 2011
Pour la Commission Nationale des Droits de l`Homme de Côte d’Ivoire (CNDHCI).
Le Président
Victorine WODIÉ
Certes, il a été donné de constater des exactions ayant entrainé mort d’hommes depuis l’ouverture de la campagne électorale pour l’élection présidentielle du 31 octobre 2010, mais l’on remarque une recrudescence de la violence sur toute l’étendue du territoire national depuis les premières semaines de l’année 2011 avec des actes d’une barbarie inouïe et inimaginable en ce vingt-et-unième (21ème) siècle.
Ainsi :
- Le vendredi 25 février 2011, dans la Commune de Yopougon, trois (3) personnes ont été lynchées avant d’être brûlées vives par des manifestants ;
- Dans la nuit du samedi 26 au dimanche 27 février 2011, deux personnes ont été brûlées vives après avoir été ligotées dans la cour de l’émetteur de la RTI situé dans la Commune d’Abobo, lors de l’attaque dudit centre par des hommes armés;
- Le jeudi 3 mars 2011, des individus armés ont ouvert le feu sur une manifestation pacifique de femmes du RHDP dans la Commune d’Abobo, causant la mort de sept (7) d’entre elles ;
- Dans la soirée du samedi 5 mars 2011, des inconnus à bord d’un véhicule de type 4X4 ont tiré une roquette sur les bâtiments abritant les locaux du quotidien « Fraternité-Matin » ;
- Dans la nuit du dimanche 6 au lundi 7 mars 2011, des hommes armés qui ont attaqué le village d’Anoukoua kouté dans la Commune d’Abobo, ont brûlé vive une femme, égorgé deux hommes, mutilé et blessé plusieurs personnes ;
- Dans la nuit du dimanche 6 au lundi 7 mars 2011, un homme a été brûlé vif par des inconnus dans la Commune de Port-Bouët.
La mort est ainsi devenue un fait banal en Côte d’Ivoire.
Par ailleurs, deux mosquées de la Commune de Yopougon ont été profanées par des individus non identifiés qui ont mis le feu à des exemplaires du Saint Coran et à des tapis de prière.
Ces actes inqualifiables traduisent la déliquescence morale de toute la société ivoirienne et plus particulièrement de la classe politique.
Dans la commune d’Abobo et dans l’ouest du pays, les affrontements quasi-quotidiens à l’arme lourde, ont provoqué un déplacement massif des populations tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. Ces populations, obligées de tout abandonner, vivent désormais dans la détresse, dans l’insécurité et dans le dénuement total.
Enfin, diverses autres atteintes aux Droits de l’Homme sont constatées.
Il s’agit d’une part, des entraves à la liberté de circulation sur toute l’étendue du territoire national avec des barrages érigés par des groupes d’individus et d’autre part, des pillages ciblés de domiciles d’autorités politiquement marquées, suivis quelque fois d’incendie.
Cette escalade de la violence est d’autant plus regrettable que le Panel des cinq (5) Chefs d’Etat institué le 31 janvier 2011 par l’Union Africaine (UA) en vue d’œuvrer à une sortie de crise pacifique, a exigé des deux parties « l’arrêt immédiat des tueries et des manifestations pouvant dégénérer en troubles et en violences. »
Ces actes qui n’honorent pas la société ivoirienne dans son ensemble et plus singulièrement la classe politique, doivent impérativement cesser.
Aussi, la CNDHCI en appelle t-elle au sens de l’humanisme et de la responsabilité de la classe politique devant les souffrances inutilement infligées aux populations vivant en Côte d’Ivoire.
Elle invite encore une fois les acteurs politiques à engager un dialogue constructif pour une sortie de crise pacifique.
Aux populations vivant en Côte d’Ivoire, la CNDHCI recommande de faire preuve de discernement, de cultiver l’amour du prochain, de maintenir les liens de fraternité ayant toujours existé entre elles, et de se désolidariser de toute action appelant à la violence.
La CNDHCI demande aux forces belligérantes de cesser toute hostilité et de donner une chance aux pourparlers de paix engagés par le Panel des cinq (5) chefs d’Etat mandatés par l’Union Africaine.
Fait à Abidjan le 09 mars 2011
Pour la Commission Nationale des Droits de l`Homme de Côte d’Ivoire (CNDHCI).
Le Président
Victorine WODIÉ