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Politique Publié le samedi 19 mars 2011 | Le Nouveau Réveil

L`enlèvement du Colonel Major Dosso Adama/“Depuis le 12 mars 2011, le colonel Dosso n’a pas donné des signes de vie”

Le samedi 12 mars 2011 entre 17h30 et 18h30, le Colonel Major à la retraite Dosso Adama a été arrêté à un barrage militaire au niveau de l'Ambassade des Etats-Unis à Abidjan (Côte d'Ivoire) par des éléments des Forces de Défense et de Sécurité (FDS), placées sous le commandement du Gouvernement de Monsieur Laurent Gbagbo. Depuis, ses proches sont sans aucune nouvelle de lui.
Le Colonel Dosso s'avère en fait être la dernière victime collatérale d'une des dérives du conflit politique ivoirien qui semble désormais cibler une catégorie bien particulière de personnes.
Assez tristement, celles-ci ont en commun d'avoir réalisé des parcours professionnels d'exception, d'avoir servi leur pays avec honneur et d'avoir cru pouvoir jouir de leur retraite avec la satisfaction du devoir accompli. Depuis plusieurs mois, un certain nombre de hauts gradés, retraités de l'armée ivoirienne, ont subi des actes d'intimidation ou des vexations, des agressions morales ou physiques et, dans des cas extrêmes, des enlèvements en dehors de toute procédure judiciaire. Dans un contexte marqué par la suspicion et les rumeurs portant sur l'existence de " cinquième colonne", ces officiers, qui ont défendu leur pays pendant près d'un demi-siècle et fait l'honneur des Forces Armées de Côte d'Ivoire (FANCI), ont le malheur d'être considérés, en raison de leur passé militaire, comme des menaces. Et ce, alors qu'ils n'aspirent généralement qu'à jouir d'une retraite bien méritée. Depuis son enlèvement à un barrage militaire coordonné par le Bataillon d'Artillerie Sol-Air
(BASA), le Colonel Adama Dosso, personnalité respectée en Côte d'Ivoire autant pour ses capacités intellectuelles que son engagement dans sa vie professionnelle, a rejoint ce cercle peu enviable.
Marié et père de quatre enfants, le colonel Adama 00550, ingénieur aéronautique spécialisé en transport civil, a été le pilote de l'avion présidentiel de feu Félix Houphouët-Boigny. Il a aussi été directeur d'exploitation d'Air Ivoire de 1979 à 1994 et administrateur d'Air Afrique pour le compte de la Côte d'Ivoire.
Au-delà de sa carrière de mandataire social dans les plus prestigieuses entreprises ivoiriennes et africaines, le Colonel Dosso est devenu en 1986 le Commandant en second de l'armée de l'Air ivoirienne avant d'accéder au poste de Commandant des Forces Aériennes de Côte d'Ivoire en janvier 2000, poste qu'il occupera jusqu'en février 2001 avant de prendre sa retraite en 2003. Depuis, il se consacrait paisiblement au développement de son exploitation agricole tout en participant activement au fonctionnement de nombreuses associations et syndicats agricoles. La vie professionnelle du Colonel Dosso s'inscrit dans le cadre d'un parcours académique symbolisé par l'excellence. Après avoir effectué ses classes préparatoires en Mathématiques Supérieures et Spéciales au lycée Carnot à Dijon, il a été admis en 1971 à l'Ecole Nationale de l'Aviation Civile (ENAC) puis en 1972 à l'Ecole de l'Air de Salon de Provence où il a obtenu son diplôme d'ingénieur. Trois ans plus tard, il intègre le Groupement Aérien de Transport et de Liaison (GATL) de Côte d'Ivoire comme pilote. Il sera nommé en 1979 chef des opérations et continuera une brillante carrière qui le conduira à différents postes de commandement.

Les demandes de la famille
Depuis le 12 mars 2011, Adama DOSSO, qui suit actuellement un traitement médical, n'a pas donné de signes de vie. Les multiples tentatives de recherche et de demande de renseignements de ses proches et de leur avocat auprès de la brigade de recherche et de la gendarmerie de Côte d'Ivoire n'ont pas permis d'obtenir des informations sur les raisons et les conditions de sa détention. Au-delà de la personne du Colonel Adama 00550, la dégradation de la situation sécuritaire à Abidjan ne peut légitimer des arrestations injustifiées de personnes, qui n'ont cessé de se répéter au cours des derniers mois. Par ailleurs, les divergences d'idées ne peuvent en aucun cas constituer une justification pour des détentions arbitraires, chaque personne ayant droit, au titre de la loi ivoirienne, à une détention justifiée et légale. Les Forces de Défense et de Sécurité (FDS), dont de nombreuses unités sont des héritières des ex-FANCI, ont pour obligation de s'inscrire dans la tradition d'honneur de l'Armée ivoirienne et de respecter les droits civils et principes démocratiques prévus par les lois en vigueur. Ce faisant, ils se doivent, dans leur mission de maintien de l'ordre, de suivre plusieurs principes. Primo, notifier à toute personne les raisons de son interpellation. Deuxio, la déférer en temps et heure devant les autorités judiciaires. Tertio, prévenir les membres de sa famille puis les informer des raisons qui ont conduit à l'arrestation de l'un des leurs.
Toute arrestation ou détention qui ne respecterait pas ces principes ne peut être tolérée et constitue, de facto, une violation des droits de l'Homme. Depuis le 12 mars 2011, aucun de ces principes fondamentaux n'a été respecté par les Forces de Défense et de Sécurité de Côte d'Ivoire. Raison pour laquelle, le Comité " Nous recherchons le Colonel Dosso" se permet d'interpeller la hiérarchie des Forces de Défense et de Sécurité en formulant les demandes suivantes:
1- Obtenir des informations sur la localisation et la santé du Colonel Dosso;
2- Obtenir un droit de visite ou la possibilité de lui faire parvenir un traitement médical qu'il doit suivre obligatoirement;
3- Obtenir une notification officielle des griefs qui lui seraient reprochés.

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