Faits marquants : Vanités

Faut-il y croire ? Une rumeur a toujours circulé selon laquelle le régime des refondateurs, sinon le chef lui-même a signé un pacte avec le diable. Plus il verse le sang de ses compatriotes, plus son pouvoir est renforcé, plus son règne dure. Tout esprit cartésien ne peut croire à cela. Mais quand on voit comment les choses se passent depuis que l’opposant historique est parvenu au pouvoir, l’on est tenté de croire que cette rumeur n’est pas totalement fausse, tant le règne du chef des refondateurs rime avec tueries, massacres des populations. Et jamais l’on n’a vu ou entendu le socialiste à l’ivoirienne dénoncer ces barbaries. Lui qui, en février 1992 avait organisé une marche gigantesque parce que les militaires avaient fait une descente musclée sur le campus universitaire de Yopougon, reste muet comme une carpe quand ses troupes fanatisées tirent des obus sur des innocents, tuent femmes et enfants. Au village, le sage explique que le diable interdit souvent, après le pacte, de ne pas s’émouvoir sur les victimes, sinon, la magie noire n’opère pas. C’est peut-être pour cela que le justicier d’hier, n’a jamais osé émettre un traître mot de compassion pour toutes ces personnes qui tombent sous les balles assassines de ses soldats. Bien au contraire, son camp justifie ces faits horribles. Hier, sa compagne historique estimait que les femmes violées en 2001 n’avaient pas à manifester. Elles auraient donc eu ce qu’elles cherchaient en contestant le pouvoir de son époux. Aujourd’hui, c’est le porte-parole des causes perdues, Don Mello qui soutient, sans regretter le fait, qu’il y a des milliers de morts actuellement, dans le pays, à cause de la présence des rebelles. Pour lui, ces femmes qui marchaient pacifiquement à Abobo ont essuyé des tirs à l’arme lourde parce qu’il y a des rebelles qui pullulent dans notre carré. Le marché d’Abobo a été bombardé hier, parce que certainement des rebelles y faisaient leurs emplettes. Le diable a exigé de ces dirigeants d’un type nouveau, de ne jamais se prendre de pitié pour tous ces morts et leurs familles. C’est le sang de toutes ces personnes massacrées qui arrosent le pouvoir des refondateurs et leur permet de squatter le palais du peuple en toute impunité. Mais si seulement ils connaissaient le vrai maître de l’univers, ils se rendraient compte qu’avec Lucifer, tout est vanité des vanités et éphémère. La preuve, le sang des milliers personnes versé n’a pas pu toucher le cœur du peuple ou l’aveugler au point de renouveler sa confiance au soi-disant enfant des élections. Comme un amateur à la présidentielle, il a été étalé par son adversaire. Le peuple a décidé selon la volonté de Dieu. L’usurpateur partira après avoir subi la pire des humiliations. Après la raclée de novembre, ce fut la gifle d’Addis. Et ce n’est pas fini. Le peuple aura sa revanche