C’est fait. Désormais les Forces de Défense et de Sécurité et les Forces armées des Forces Novelles forment une seule entité. Jeudi dernier, le chef de l’Etat, Alassane Dramane Ouattara, a signé l’ordonnance portant création des Forces républicaines de Côte d’Ivoire. Le président de la République, dans sa logique de paix et de réconciliation, a décidé de prendre ses responsabilités afin que ces deux forces qui, par le passé, étaient opposées, forment aujourd’hui la nouvelle armée de Côte d’Ivoire. En prenant une telle Ordonnance, le président Alassane Ouattara ne fait qu’appliquer l’une des conclusions du Panel des chefs d’Etat de l’Union africaine données le 10 mars dernier à Addis-Abeba. Le Conseil de Paix et de sécurité recommande, en effet, que l’annexe du quatrième accord complémentaire de Ouagadougou soit mise en œuvre. A savoir la poursuite des reformes prévues dans l’Accord politique de Ouagadougou. Ces reformes concernent la réunification du pays et des forces armées et l’organisation des élections législatives. La mise en place de la nouvelle armée rentre donc dans le cadre la continuité de la mise en œuvre des accords politiques de Ouagadougou conformément aux dernières recommandations du Conseil de Paix et de Sécurité. Le processus de réunification de l’armée avait déjà commencé avec l’instauration du Centre de Commandement intégré. Le décret de création de ce centre avait été signé par Laurent Gbagbo. Le Centre de commandement intégré qui était en fait une unité mixte regroupant des unités des FDS et des FAFN, a été chargé de veiller à la sécurisation des élections. Les hommes du Général de Brigade Nicolas Kouakou ont essayé tant bien que mal dans un esprit républicain, de s’acquitter de cette tâche. Les efforts entrepris jusque là par les différentes réunions entre les états-majors de FDS et FAFN sont aujourd’hui ruinés par la faute du coup d’Etat électoral de Laurent Gbagbo. Cette forfaiture a brisé le bel esprit de camaraderie et de fraternité qui s’était installé entre les troupes des ex-belligérants. Au point qu’actuellement l’embryon de la nouvelle armée qu’incarnait le CCI a totalement disparu. Tout est à refaire en ce moment. L’armée a aujourd’hui besoin de se racheter vis-à-vis de son peuple après s’être compromise avec l’ancien chef d’Etat. La grande muette a une grande part de responsabilité dans les tueries que connaît actuellement la Côte d’Ivoire. En homme d’Etat ayant un haut sens de la responsabilité, le président Ouattara qui sait que l’armée doit redevenir républicaine, a pris sur lui d’amorcer les reformes qui doivent faire des hommes en arme une force soucieuse du respect des institutions républicaines et de ceux qui l’incarnent. « Cette nouvelle armée, dans toutes les actions, devra suivre un nouveau code de conduite au service de tous les citoyens, ce qui lui permettra de contribuer efficacement à l’édification de la Nation ivoirienne démocratique, unie et moderne », a conseillé le président de la République dans son discours après la prise de l’Ordonnance portant création de la nouvelle armée. Pour le chef de l’Etat, la nouvelle armée doit être aussi « un puissant instrument de cohésion nationale en servant d’école pratique de civisme, de tolérance, de transparence et d’initiation à la citoyenneté et à l’intégration nationale ». C’est en ce sens qu’il fonde beaucoup d’espoir, comme d’ailleurs la plupart des Ivoiriens, en cette nouvelle armée pour apporter protection et sécurité aux populations ivoiriennes quelles soient leurs origines et leur religion. C’est en cela que l’acte posé par le président Ouattara est important pour l’avenir et la survie de la Nation ivoirienne. Car il va permettre de mettre de l’ordre dans les troupes et dans les casernes qui sont actuellement sous le contrôle de mercenaires et miliciens sans foi ni loi. Ainsi que de quelques officiers qui ont décidé de détruire la Côte d’Ivoire avec Laurent Gbagbo.
Jean-Claude Coulibaly
Jean-Claude Coulibaly