Après les tueries de jeudi - Abobo, encore sous le choc

Les populations d’Abobo ne comprennent pas ce qui se passe présentement. Elles sont déboussolées et même plongées dans le désespoir. Les hommes et femmes de cette commune, ne cessent de subir la furia des soldats de Laurent Gbagbo. Dans les quartiers et sous quartiers d’Abobo, tous semblent être dépassés par cet autre évènement malheureux du jeudi dernier. Ce jour-là, près de quarante personnes, des adultes et des enfants, ont été froidement tués par des tirs d’obus, des hommes en armes encore fidèles au président illégal et illégitime. Retranchés dans l’enceinte de l’escadron de la gendarmerie, communément appelé « camp commando d’Abobo », ces assassins à la solde du régime sortant n’ont pas hésité un seul instant à larguer des explosifs sur des domiciles de personnes civiles et dans un marché. Terrorisant ainsi les populations qui ne savent plus à quel saint se vouer. « Qu’avons-nous fait pour subir un tel sort ? Est-ce tout simplement parce que nous avons porté notre choix sur Alassane Ouattara à l’élection présidentielle ? », s’interroge le jeune Koné S., habitant de «Marly», quartier où l’un des cinq obus lancés a fait douze morts. Comme le jeune Koné, dame Fofana Mariam, du quartier derrière rails, comprend difficilement la passivité des forces dites impartiales, face aux violences dont les populations civiles sont victimes. « Ils disent qu’ils sont là pour assurer la sécurité des populations. Mais c’est bien en présence des soldats de l’ONUCI et de la Licorne, qu’ont massacre à longueur de journée. On a l’impression que ceux-là ne mesurent toujours pas la gravité de la situation. Veulent ils qu’on nous tue tous avant de réagir ? », s’interroge-t-elle avec beaucoup d’amertume.
Fatigués des discours flatteurs de «condamnations» et de «recommandations», les populations d’Abobo exigent des mesures de sécurisation plus concrètes de leur commune. Elles souhaitent par ailleurs que la communauté internationale appuie le gouvernement légitime de Côte d’Ivoire pour mettre fin aux souffrances des Ivoiriens. Et pour cela, le plus tôt serait le mieux.
Diawara Samou