A l'instar de toutes les femmes, les femmes de Mankono ont commémoré la journée de la femme, jeudi 10 mars dernier à travers la ville pour se retrouver sur l'esplanade du foyer des jeunes de la ville. Dans une ambiance carnavalesque, les femmes de tout âge, toutes de blanc vêtues, ont arpenté les artères principales, ''armées'' de balais, de louches, d'écumoires et autres ustensiles de cuisine. En souvenir et pour protester contre la barbarie des sbires de Laurent Gbagbo, le 03 mars dernier à Abobo où des femmes aux mains nues sont tombées sous les balles assassines. Ces femmes aux mains nues qui manifestaient pacifiquement pour la démocratie et la paix en Côte d'Ivoire. Devant cette assistance composée de milliers de femmes, de l'imam central et des notables, de M. Samir, représentant de l'ONUCI à Séguéla, de M. Bagaté, maire de Kongasso, de Mme Bakayoko, déléguée générale des FN de Mankono des responsables d'ONG et responsables locaux du RHDP, Me Youssouf Fofana, président du Conseil Général de Mankono a délivré un message fort. Il a rassuré l'assistance, surtout les femmes qui sont à l'honneur ce jour, sur le caractère irréversible de la chute du régime usurpateur de Laurent Gbagbo, le président sortant dont les jours sont comptés au pouvoir dont il s'accroche avec bec et ongle. Poursuivant, il a fait la chronologie des différentes manifestations de la crise sociopolitique ivoirienne et les incessantes vagues de médiations. Pour terminer, Me Fofana a mis un accent particulier sur la singulière et noble page de l'histoire de la Côte d'Ivoire que les femmes sont entrain d'écrire dans la gestion de cette crise qui dure, emportant avec elle, des vies humaines. Surtout celles des femmes, procréatrices et donneuses de vie. A sa suite, sous la conduite de l'Imam central, des prières ont été dites pour le repos de l'âme de leurs sœurs, mères et grands-mères d'Abobo, arrachées à l'affection des leurs par le président sortant Laurent Gbagbo et ses tueurs sans cœur. La cérémonie s'est achevée par une gigantesque marche de protestation. Des pancartes très expressives indiquaient l'état d'esprit de ces mères au cœur meurtri. « Gbagbo, tu as trop tué, va-t-en ! », « Gbagbo, faillite morale » ou encore, « Simone, as-tu oublié les douleurs de l'enfantement ? ». C'est dans cette atmosphère que s'est déroulée la journée internationale de la femme à Mankono, la cité des Koyaka.
SORY BLINTIAKA (Correspondant)
SORY BLINTIAKA (Correspondant)