La Fédération ivoirienne de football (FIF) ne s’est plus à quel saint se vouer. Le président Jacques Anouma et son équipe ont le vertige. La cause à une crise postélectorale qui déchire le pays depuis la présidentielle du 28 novembre dernier. La programmation des championnats nationaux (Ligue 1 et 2, Division 3 et Ligues régionales), des rencontres des sélections nationales et des clubs engagés en compétitions continentales sont autant de difficultés auxquelles est confrontée l’instance dirigeante du football ivoirien. La fédération est actuellement dans une situation de faillite générale et donc incapable de faire face à ses engagements. Le report du début de la Ligue 1 initialement prévu le 5 mars dernier est un signe de l’incapacité de la FIF à accomplir sa mission. Une situation chaotique que n’a pas manqué de souligner le président Jacques Anouma. «C'est à notre corps défendant que nous nous sommes trouvés dans l'obligation de donner notre accord à la Ligue Professionnelle pour prendre cette regrettable décision (report du démarrage de la Ligue 1). Aux clubs, aux joueurs, aux acteurs de la Ligue 1 et 2, ainsi que de la Division 3 et des Ligues régionales, je voudrais dire combien de fois je suis peiné et affecté par la situation», a récemment déploré le président de la FIF. Ces difficultés, a-t-il ajouté, sont dues à la crise bancaire que connait le pays depuis la décision du président élu, Alassane Ouattara, de fermer les établissements financiers sujets à des braquages du clan du président sortant, Laurent Gbagbo qui refuse de céder le fauteuil présidentiel depuis sa défaite à la présidentielle de novembre. Du coup, la fédération «se trouve dans une situation intenable», a reconnu Anouma qui explique : «Pour débuter la nouvelle saison, il aurait fallu mettre à la disposition des clubs, non seulement la première tranche de leur subvention, mais aussi disposer de liquidité pour le financement des frais d'organisation. Toutes choses devenues impossibles à cause de situation actuelle et surtout de la crise bancaire, qui fait que les fonds ne peuvent être mis à la disposition de la FIF. Les sponsors aussi ne savent pas comment honorer leurs engagements vis-à-vis de la FIF. Ce n'est vraiment pas facile pour tout le monde.» Assujettie à la crise politique, la fédération est donc dans l’impossibilité de donner de nouvelles dates pour le démarrage des compétitions. «Nous pensons que les choses démarreront dès que la situation s'améliorera», a lâché impuissamment le président Anouma. A ces difficultés pour débuter les compétitions nationales viennent s’ajouter celles des clubs engagés en compétitions continentales et surtout des sélections nationales.
Les Eléphants et les clubs pénalisés
Dans une correspondance adressée à la fédération le mercredi 16 mars dernier, la Confédération africaine de football (CAF) a dit être «dans l’impossibilité d’organiser actuellement en Côte d’Ivoire des compétitions vu les développements de la situation». Une clause incluse dans le règlement de la confédération qui lui donne plein pouvoir de décider de l’organisation de ses compétitions dans des pays en proie à des crises armées. Ainsi, l’Asec Mimosas et la Jeunesse club d’Abidjan-Treichville (JCA-T) engagées en Ligue des Champions et l’Africa Sports d’Abidjan en Coupe de la Confédération ne peuvent disputer leurs matchs des 16e de finale en Côte d’Ivoire. Pis, au lieu de confrontations en aller et retour, les clubs ivoiriens sont contraints maintenant de négocier leurs tickets pour les 8e de finale en un seul match et chez l’adversaire. C’est à cette difficile épreuve que se soumet ce samedi, l’Asec Mimosas à Harare contre Motor Action FC de Zimbabwe. La JCA-T en fera pareil contre les Libyens d’Al Ittihad. Mais ici, l’opposition se déroulera en territoire neutre puisque la Libye connaît également une situation similaire à la Côte d’Ivoire. L’Africa, de son côté, devra batailler à Ouagadougou contre l’Union sportive des Forces armées (USFA). Cette décision de la CAF qui est vue comme une injustice par la fédération ivoirienne a été à l’origine d’une réunion d’urgence du Comité exécutif, le jeudi 17 mars dernier. Le président Anouma et son équipe reprochent à la CAF d’avoir agi de manière unilatérale. Même si aucune information n’a flirté de ce conclave, sa tenue aura été motivée, selon des sources proches de la FIF, par les effets que cette décision pourrait entraîner. «Les matchs retour des clubs sont prévus en avril prochain. Et si déjà la CAF décide de faire jouer leur match chez l’adversaire et surtout en une seule manche, il va de soi qu’elle va nous écrire pour nous informer de la délocalisation du match entre la Côte d’Ivoire et le Bénin comptant pour la 3e journée des éliminatoire de la CAN 2012. Or vous savez que le président a toujours milité pour que la Côte d’Ivoire garde sa place sur l’échiquier africain», a ajouté, ce membre fédéral qui a requis l’anonymat. Et il n’a pas tort de le dire. La situation d’insécurité à Abidjan et partout en Côte d’Ivoire n’est pas faite pas rassurée la CAF. Et si la FIF a décidé de tenir une réunion d’urgence, c’est pour prendre le taureau par les cornes. Mais ce n’est pas si sûr que la fédération arrive à convaincre la confédération sur ses capacités à organiser le match dans les conditions optimales de sécurité. Surtout avec la guérilla urbaine à laquelle on assiste depuis fin février dans le district d’Abidjan.
Sans argent pour organiser ces compétitions nationales, la fédération doit se plier aux exigences de la CAF qui impose aux clubs ivoiriens des conditions infernales et qui est en phase de délocaliser le match entre les Eléphants et les Ecureuils en éliminatoire de la CAN 2012 initialement prévu le samedi 26 mars prochain au stade Félix Houphouët-Boigny à Abidjan. Tout comme le match entre la sélection nationale olympique et son homologue du Liberia comptant pour les Jeux Olympiques de 2012 à Londres.
OUATTARA Gaoussou
Les Eléphants et les clubs pénalisés
Dans une correspondance adressée à la fédération le mercredi 16 mars dernier, la Confédération africaine de football (CAF) a dit être «dans l’impossibilité d’organiser actuellement en Côte d’Ivoire des compétitions vu les développements de la situation». Une clause incluse dans le règlement de la confédération qui lui donne plein pouvoir de décider de l’organisation de ses compétitions dans des pays en proie à des crises armées. Ainsi, l’Asec Mimosas et la Jeunesse club d’Abidjan-Treichville (JCA-T) engagées en Ligue des Champions et l’Africa Sports d’Abidjan en Coupe de la Confédération ne peuvent disputer leurs matchs des 16e de finale en Côte d’Ivoire. Pis, au lieu de confrontations en aller et retour, les clubs ivoiriens sont contraints maintenant de négocier leurs tickets pour les 8e de finale en un seul match et chez l’adversaire. C’est à cette difficile épreuve que se soumet ce samedi, l’Asec Mimosas à Harare contre Motor Action FC de Zimbabwe. La JCA-T en fera pareil contre les Libyens d’Al Ittihad. Mais ici, l’opposition se déroulera en territoire neutre puisque la Libye connaît également une situation similaire à la Côte d’Ivoire. L’Africa, de son côté, devra batailler à Ouagadougou contre l’Union sportive des Forces armées (USFA). Cette décision de la CAF qui est vue comme une injustice par la fédération ivoirienne a été à l’origine d’une réunion d’urgence du Comité exécutif, le jeudi 17 mars dernier. Le président Anouma et son équipe reprochent à la CAF d’avoir agi de manière unilatérale. Même si aucune information n’a flirté de ce conclave, sa tenue aura été motivée, selon des sources proches de la FIF, par les effets que cette décision pourrait entraîner. «Les matchs retour des clubs sont prévus en avril prochain. Et si déjà la CAF décide de faire jouer leur match chez l’adversaire et surtout en une seule manche, il va de soi qu’elle va nous écrire pour nous informer de la délocalisation du match entre la Côte d’Ivoire et le Bénin comptant pour la 3e journée des éliminatoire de la CAN 2012. Or vous savez que le président a toujours milité pour que la Côte d’Ivoire garde sa place sur l’échiquier africain», a ajouté, ce membre fédéral qui a requis l’anonymat. Et il n’a pas tort de le dire. La situation d’insécurité à Abidjan et partout en Côte d’Ivoire n’est pas faite pas rassurée la CAF. Et si la FIF a décidé de tenir une réunion d’urgence, c’est pour prendre le taureau par les cornes. Mais ce n’est pas si sûr que la fédération arrive à convaincre la confédération sur ses capacités à organiser le match dans les conditions optimales de sécurité. Surtout avec la guérilla urbaine à laquelle on assiste depuis fin février dans le district d’Abidjan.
Sans argent pour organiser ces compétitions nationales, la fédération doit se plier aux exigences de la CAF qui impose aux clubs ivoiriens des conditions infernales et qui est en phase de délocaliser le match entre les Eléphants et les Ecureuils en éliminatoire de la CAN 2012 initialement prévu le samedi 26 mars prochain au stade Félix Houphouët-Boigny à Abidjan. Tout comme le match entre la sélection nationale olympique et son homologue du Liberia comptant pour les Jeux Olympiques de 2012 à Londres.
OUATTARA Gaoussou