Personne n’est à l’abri de la crise post-électorale que vit la Côte d’Ivoire. Surtout pas les populations d’Abidjan où les combats sont de plus en plus généralisés. Même si un calme précaire y règne, les mauvaises surprises sont à prévoir. Toute chose qui laisse les habitants de la ville dans une certaine psychose au point où certains ont déjà fait leurs valises. Soit pour déménager dans un quartier plus calme, soit pour rentrer au village, en attendant que la situation revienne à la normale. Ironie du sort, les localités les plus sûres, à ce jour, sont les zones Centre, Nord et Ouest, sous le contrôle du commando mystérieux. Ainsi, dans cette famille vivant à Angré, la mère et ses enfants sont partis se réfugier dans leur village, à Grand-Lahou. Seuls quelques membres de la famille, encore en fonction à Abidjan, sont restés sur place. Depuis une semaine, des tirs se font de plus en plus entendre dans ce quartier de la commune de Cocody qui fait frontière avec Abobo. Pas plus tard qu’hier, l’état d’alerte y était décrété. En effet, aux alentours du commissariat du 22ème arrondissement et de la station-service Petro-Ivoire, des agents des forces de l’ordre étaient postés sur les toits de certains immeubles en procédant parfois à des tirs injustifiés. Créant ainsi la panique au sein de la population de ce quartier réputé pour son calme. Certaines écoles ont dû joindre les parents d’élèves afin qu’ils viennent chercher leurs enfants. Un parent d’élève, vivant au Plateau-Dokui, un autre quartier non loin d’Angré, n’en pouvant plus de cette situation qu’il trouve insupportable, a fait savoir son intention de rentrer avec toute sa famille chez lui au village, dans le centre de la Côte d’Ivoire. Toujours à Angré, les fidèles musulmans n’ont pu assister à la grande prière de vendredi. Les quelques uns qui s’y sont rendus ont appris sur place que la prière n’aurait pas lieu. Interrogées, les autorités religieuses ont expliqué que par mesure de prudence, elles ont demandé aux fidèles de faire la prière chez eux. « Toute la nuit, il y a eu des tirs. Jusqu’à ce matin, 10h (hier, ndlr), ça s’est poursuivi. Comme on ne sait pas à quel moment cela va se généraliser, nous avons demandé aux fidèles de rester chez eux pour la prière. Nous ne voulions pas mettre leurs vies en danger, à cause des balles perdues », a expliqué un responsable. Ajouté à cela, les menaces qui planent sur les mosquées, principales cibles de jeunes effrénés, acquis à la cause de Laurent Gbagbo, cette décision des autorités religieuses de la mosquée d’Angré est à saluer.
A Treichville, une autre commune située dans la partie sud de la capitale économique, les commerçants installés à la gare de Bassam ont baissé pavillon hier. Bien que cette commune était très calme, hier, avec un trafic routier presque normal.
Abidjan-Alépé : où sont passées les Fds ?
Les Forces de défense et de sécurité non plus ne sont pas en reste. Dur constat, en effet, pour les usagers de l’axe Abidjan-Alépé qui, depuis quelques jours, sont livrés à eux-mêmes. Les Fds, composées essentiellement des agents des Eaux et Forêts, de la police nationale et de la gendarmerie ont déserté le corridor qui leur sert de poste de contrôle. Pour certains, la menace d’une attaque imminente a amené ces Fds à prendre la poudre d’escampette. Vrai ou faux ?
Une chose est sûre, cette absence de ceux qui sont censés assurés leur sécurité rend les populations civiles de plus en plus sceptiques, quant à la capacité des Fds à remplir convenablement leur mission.
A l’image des populations qui quittaient les zones de combat pour Abidjan, en 2002, Abidjan se vide petit-à-petit de ses habitants. Ceux qui le peuvent se réfugient carrément à l’extérieur du pays. En plus de la sous-région, les pays occidentaux font partie des destinations.
Anne-Marie Eba
A Treichville, une autre commune située dans la partie sud de la capitale économique, les commerçants installés à la gare de Bassam ont baissé pavillon hier. Bien que cette commune était très calme, hier, avec un trafic routier presque normal.
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Les Forces de défense et de sécurité non plus ne sont pas en reste. Dur constat, en effet, pour les usagers de l’axe Abidjan-Alépé qui, depuis quelques jours, sont livrés à eux-mêmes. Les Fds, composées essentiellement des agents des Eaux et Forêts, de la police nationale et de la gendarmerie ont déserté le corridor qui leur sert de poste de contrôle. Pour certains, la menace d’une attaque imminente a amené ces Fds à prendre la poudre d’escampette. Vrai ou faux ?
Une chose est sûre, cette absence de ceux qui sont censés assurés leur sécurité rend les populations civiles de plus en plus sceptiques, quant à la capacité des Fds à remplir convenablement leur mission.
A l’image des populations qui quittaient les zones de combat pour Abidjan, en 2002, Abidjan se vide petit-à-petit de ses habitants. Ceux qui le peuvent se réfugient carrément à l’extérieur du pays. En plus de la sous-région, les pays occidentaux font partie des destinations.
Anne-Marie Eba