« Je m’engage à bien et fidèlement remplir ma fonction, à l’exercer en toute indépendance et en toute impartialité dans le respect de la Constitution, à garder le secret des délibérations et des votes, même après la cessation de mes fonctions, à ne prendre aucune position publique dans les domaines publics, économique ou social, à ne donner aucune consultation à titre privé sur les questions relevant du Conseil constitutionnel ». Avant sa prise de fonction, c’est en ces termes que Paul Yao N’Dré a prêté serment devant le président de la République. Malheureusement dans les faits, le président du Conseil constitutionnel a failli à sa mission. Non seulement, le président du Conseil constitutionnel actuel n’a pas exercé sa fonction en « toute indépendance et en toute impartialité », mais en plus il n’ pas respecté la Constitution. Parlons de l’indépendance. Paul Yao N’Dré n’a jamais exercé en toute indépendance. Il s’est toujours senti redevable à son ami Laurent Gbagbo à qui il n’hésitait pas à rendre régulièrement visite pour des consultations. Pour ce qui est de l’impartialité, l’arrêt rendu le 4 décembre 2010 dernier parle de lui-même. Paul Yao N’Dré a usé et abusé de tout son pouvoir pour inverser le résultat du vote du 28 novembre dernier. Rien que pour faire plaisir à son ami Laurent Gbagbo ; le président du Conseil constitutionnel, de façon flagrante, a pris partie. Dans son souci de faire de Laurent Gbagbo le vainqueur de la dernière élection présidentielle, il est allé jusqu’annuler le vote dans certaines circonscriptions comme la région de Séguéla qui pourtant ne faisait pas partie des régions incriminées par le candidat de LMP dans sa requête. Cette attitude à elle seule montre à quel point le président du Conseil constitutionnel s’est écarté de son rôle de juge pour devenir partie. Quant au respect de la Constitution, celui qui est chargé de veiller sur la constitutionnalité des lois, a carrément foulé au pied ce qui devait être, en principe, sa boussole. En violant la Constitution et l’article 64 du Code électoral, Paul Yao N’Dré s’est rendu coupable de parjure. Il n’est pas moins responsable de la mort de toutes ces personnes qui ont été tuées depuis le début de cette crise postélectorale qui secoue la Côte d’Ivoire et de celle des honnêtes citoyens que les mercenaires et les miliciens de Laurent Gbagbo ne manqueront pas de tuer dans les jours à venir. Pour ces seules raisons, Yao N’Dré doit être traduit devant la justice. Il ferait donc mieux de se taire et voir comment il peut se racheter aux yeux du peuple de Côte d’Ivoire qu’il a odieusement et lâchement trahi au lieu de se pavaner dans les cérémonies publiques.
JCC
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