La chefferie traditionnelle désapprouve Laurent Gbagbo

Les chefs traditionnels de la région des Montagnes ne sont pas “fiers“ du chef de l'Etat sortant Laurent Gbagbo, qui selon eux, expose les populations au massacre en s'accrochant au pouvoir. Les chefs traditionnels de la région qui refusent d'être “complices“ de cette situation ont rompu le silence ce samedi 19 mars dernier, à l'occasion de la journée de soutien au Président de la République organisé par les producteurs de café/cacao. Les gardiens de la tradition par la voix du chef du canton Souin, Kpan Tiémoko Raphael, en demandant à Laurent Gbagbo de se “retirer“ entendent ainsi prendre leur “responsabilité“ dans la sortie de crise.
« J'interviens pour situer notre responsabilité. Nous ne pouvons pas rester éternellement muets devant ce qui se passe alors que le monde entier reconnaît Alassane Ouattara comme le président élu. Ce serait une complicité. Je voudrais dire que nous ne sommes pas fiers. C'est pourquoi les chefs par ma voix demandent à Laurent Gbagbo de se retirer pour éviter le massacre aux populations », a demandé le chef Kpan. Non sans rappeler le soutien des chefs de l'ouest à Laurent Gbagbo lors des deux tours de l'élection présidentielle. A sa suite le chef de province de Danané, Dely Jacques a au nom de ses pairs apporté le soutien de toute la chefferie traditionnelle au président élu.
Le ministre Konaté Sidiki a quant à lui salué le geste des chefs coutumiers qu'il a qualifié de “démocratique“. « De par cet acte, je conclus que l'ouest choisi la démocratie. Vous ne vous inscrivez pas dans la logique de certains de vos pairs de l'ouest qui manipulés par des pseudo-cadres tentent d'embraser la région », a indiqué le ministre Konaté. Avant de poursuivre.
« (…) C'est vrai que chacun de nous avait son candidat mais les élections sont terminées. Et il y a un seul président qui s'appelle Alassane Ouattara qui est le président de tous les Ivoiriens, de toutes les ethnies. (…) Plus jamais il doit y avoir de conflit entre Wobé, Guéré, Yacouba et Malinké », a plaidé le ministre Konaté en faveur de la cohésion sociale.
Rahoul Sainfort (Correspondant régional)