La pénurie de médicaments se constate de plus en plus dans les rayons des officines privées. Dans l’impossibilité de renouveler leurs stocks, les pharmacies se vident progressivement des produits fortement demandés : antipaludiques, antibiotiques, anti-inflammatoires, anti-douleurs. Même le paracétamol qui était toujours disponible partout manque maintenant dans certaines pharmacies. Cette jeune femme rencontrée dimanche, à 20 heures 30, à la sortie de la pharmacie Noémie d’Angré, était venue acheter des plaquettes de paracétamol et un anti-inflammatoire. Elle n’a pas eu le premier médicament parce qu’il n’y en avait plus. Un anti-inflammatoire très connu que lui avait prescrit son médecin n’était plus disponible non plus. Elle a dû se contenter d’un autre dont il ne restait plus que quelques boîtes. Le pharmacien lui a conseillé d’en prendre au risque de ne pas trouver d’anti-inflammatoire ailleurs, et même de ne plus retrouver une seule boîte du même médicament si elle revenait dans la même pharmacie. Mais la cliente était peu affectée par son sort que par celui d’un homme avec qui elle a échangé sur les sièges d’attente. Il était triste et avait l’air très épuisé. « Depuis le matin, il faisait le tour des pharmacies. Son épouse a accouché par césarienne et continuait de saigner. Les médecins ont prescrit des produits pour arrêter le saignement, mais le père n’en trouve pas dans les pharmacies », se désole l’interlocutrice. Il y a exactement un mois, le président de l’ordre national des pharmaciens annonçait une accentuation de la rupture dans un délai d’un mois si rien n’était fait. Le Dr Kouassi Parfait a expliqué que leurs fournisseurs n’arrivaient plus à s’approvisionner et que tous les médicaments allaient manquer, y compris les plus vitaux.
C.S.
C.S.
