Quel est l’état d’esprit du Chef de l’Etat, Alassane Ouattara ? Quatre mois, après avoir été oint par la légitimité populaire des Ivoiriens, l’ancien candidat du RHDP a toujours le triomphe modeste. Il ne peut pas en être autrement, vue la situation dans laquelle son pays, la Côte d’Ivoire qu’il a toujours aimée et servie avec passion, se trouve, par la faute de Laurent Gbagbo qui a décidé de tout détruire avant de s’en aller. Les ingrédients d’une déflagration généralisée sont réunis. Mais depuis, la Côte d’Ivoire essaie tant bien que mal de ne pas perdre son équilibre. Cela est du fait d’Alassane Ouattara. Le Chef de l’Etat met tout en œuvre pour éviter la guerre civile à son pays. Cette posture parait pour certains comme une faiblesse dans la gestion des affaires publiques. Mais à y voir de près, le Chef de l’Etat, fidèle de l’héritage d’Houphouët-Boigny a très vite compris que le dialogue est l’arme des forts et que la force, qui n’a jamais réglé un problème dans la durée est plutôt une faiblesse. A tout le moins, s’il faut utiliser la force, cela doit être en dernier ressort après avoir épuisé toutes les voies de la négociation. Notre pays, on le sait est très fragile. Les charognards rodent autour. Venant d’Angola ou de Gambie, les vendeurs d’armes poussent leurs gouvernements à soutenir l’imposture afin de pousser à la guerre civile. Ce sera donc un terreau fertile pour la prolifération de leurs activités morbides. La moindre flamme pourrait être dangereuse pour la Côte d’Ivoire. Le Chef de l’Etat, Alassane Ouattara a donc la responsabilité première de veiller non seulement à l’intégrité du territoire national, mais aussi à l’unité de ses fils et la cohésion nationale. Hamed Bakayoko ne le disait-il pas récemment ? « Alassane Ouattara n’est pas Gbagbo. Alassane Ouattara ne sera jamais Gbagbo ». Derrière ces lignes, il faut voir plutôt la juxtaposition de deux conceptions de la politique diamétralement opposées l’une à l’autre. L’ancien Président a vu venir une rébellion mais, il n’a pas su la juguler, préférant sortir l’épée là où il fallait mettre balle à terre. La situation actuelle que vit la Côte d’Ivoire, marquée principalement par les affrontements tribaux, les attaques contre les édifices religieux et les assassinats des guides musulmans ne sont que les conséquences de la politique hasardeuse mise en place pendant dix ans par le régime Gbagbo qui avait pour slogan, la primauté de la tribu sur la nation. Cet héritage, Alassane Ouattara doit le gérer. Et cela doit pouvoir se faire avec tact. Cette crise va passer, sans aucun doute. Mais en même temps, la Côte d’Ivoire ne doit pas sombrer avec elle. Ceux qui tentent de voler au peuple son choix, ne recherchent rien d’autre que donner en héritage, un pays défiguré et totalement écroulé à la prochaine équipe gouvernementale. Ne les y accompagnons pas.
CS
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