Depuis décembre 2010, les populations de Dagrom, village de la commune de Divo, ont créé leur constitution qu'ils brandissent à qui veut en prendre connaissance et possession. Cette constitution a été créée lors d'une importante réunion dite de développement, tenue le mercredi 29 décembre 2010, présidée par le chef de village, M. Tchimou Douka Edouard, avec pour ordre du jour : Problème liés au développement du village et l'amélioration du cadre de vie. Ainsi, de 8 h à 12 h30', des décisions importantes ont été prises et listes en douze (12) points, dont les plus saugrenues voire surréalistes sont : " Toutes les personnes qui n'ont ni tuteurs, ni de parcelles de terre doivent quitter le village. Tous ceux qui résident encore dans les campements doivent se préparer des résidences dans le village hôte afin de les aménager et venir les habiter. Il est interdit de pénétrer sur une parcelle de terre pour couper ou cueillir des produits forestiers, des plants, des fruits, des feuilles, du fagot ou y faire de la chasse quelle qu'en soit la nature. Il est interdit de pêcher dans le fleuve boubo ou les rivières du village. Il est aussi interdit d'aller au champ les dimanches quel que soit le motif. Désormais, seuls les jeunes et les femmes du village doivent s'organiser pour servir de mains d'œuvre dans les champs. Il est enfin interdit aux allogènes de procéder à des enterrements dans les campements ". Celui qui viole ces décisions doit payer une amende composée de : douze (12) bouteilles de boissons fortes (Guin), un (01) bélier et une somme de cinquante mille francs (50.000 fr). Voici entre autres quelques articles de ce nouveau règlement ou " constitution " qui va désormais régir le village de l'honorable député de Divo commune, Mme Yvonne Bouabré. Onze (11) commissions ont donc été créées pour mettre à exécution ces décisions. Pour légitimer les décisions contenues dans cette " constitution villageoise ", des ampliations ont été adressées au Sous-préfet, à la police, à la justice, aux chefs des différentes communautés et une copie pour l'archive du village. A peine prises, que ces décisions sont entrées en application et font déjà école dans la région du sud-Bandama.
La question que tous se posent actuellement est de savoir à quoi riment ces décisions en cette période si sensible où il y a une crise post électorale ? Les personnes que nous avons approchées disent n'être pas associées à ces décisions. Et Dieu seul sait combien elles sont. Victimes de toutes sortes de menaces, les Malinké, les Baoulé et autres allogènes disent se référer à leurs responsables de communauté pour voir quelles attitudes adopter. Ce qui est certain, c'est que depuis la publication de cette " constitution ", elle est mise en application et certains autres villages s'en réfèrent pour empêcher que des corps de ressortissants de la CEDAO, des Malinké et Baoulé, soient enterrés en pays Dida-Godié. Ce furent les cas récemment à Grobiassoumé et à Adjéhililié où les chefs de ces villages qui ayant perçu le danger d'une telle décision, ont voulu outrepasser cette " constitution " pour laisser enterrer des corps d'allogènes sur leur sol. Ils en ont pris à leurs dépens.
Pour mémoire, sachons que ce village, depuis les années cinquante neuf, rumine une rancœur contre la communauté malinké qui, dit-on, aurait mené une expédition punitive contre les populations de Dagrom qui auraient tué un transporteur malinké suite à un accident mortel dans leur village. Et depuis, ces populations ont décidé de se venger. Pout eux, c'est le moment venu pour mettre à exécution ce projet qui consiste à chasser tous les étrangers et allogènes de ce village, voire de la région. Même à Fresco, les populations ont refusé, le mois dernier, de laisser enterrer sur leur sol, M. Camara, un professeur qui a servi plus de vingt (20) ans dans cette ville. Les parents ont donc été obligés d'aller inhumer leur corps à Abidjan. Vivement qu'une solution soit trouvée à cette situation qui n'honore pas leurs auteurs, car tous ceux qui se trouvent aujourd'hui dans le sud-Bandama contribuent au développement de ladite région.
Michel Kabagoué
La question que tous se posent actuellement est de savoir à quoi riment ces décisions en cette période si sensible où il y a une crise post électorale ? Les personnes que nous avons approchées disent n'être pas associées à ces décisions. Et Dieu seul sait combien elles sont. Victimes de toutes sortes de menaces, les Malinké, les Baoulé et autres allogènes disent se référer à leurs responsables de communauté pour voir quelles attitudes adopter. Ce qui est certain, c'est que depuis la publication de cette " constitution ", elle est mise en application et certains autres villages s'en réfèrent pour empêcher que des corps de ressortissants de la CEDAO, des Malinké et Baoulé, soient enterrés en pays Dida-Godié. Ce furent les cas récemment à Grobiassoumé et à Adjéhililié où les chefs de ces villages qui ayant perçu le danger d'une telle décision, ont voulu outrepasser cette " constitution " pour laisser enterrer des corps d'allogènes sur leur sol. Ils en ont pris à leurs dépens.
Pour mémoire, sachons que ce village, depuis les années cinquante neuf, rumine une rancœur contre la communauté malinké qui, dit-on, aurait mené une expédition punitive contre les populations de Dagrom qui auraient tué un transporteur malinké suite à un accident mortel dans leur village. Et depuis, ces populations ont décidé de se venger. Pout eux, c'est le moment venu pour mettre à exécution ce projet qui consiste à chasser tous les étrangers et allogènes de ce village, voire de la région. Même à Fresco, les populations ont refusé, le mois dernier, de laisser enterrer sur leur sol, M. Camara, un professeur qui a servi plus de vingt (20) ans dans cette ville. Les parents ont donc été obligés d'aller inhumer leur corps à Abidjan. Vivement qu'une solution soit trouvée à cette situation qui n'honore pas leurs auteurs, car tous ceux qui se trouvent aujourd'hui dans le sud-Bandama contribuent au développement de ladite région.
Michel Kabagoué