La France a coupé court aux récriminations du camp d'Alassane Ouattara qui ne comprend pas qu'elle s'engage aussi ouvertement en Libye et adopte une posture passive face la crise post-électorale qui secoue la Côte d'Ivoire. Son ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé a indiqué, hier mercredi 23 mars 2011 à l'AFP, que la « France ne peut pas tout faire partout ». Interrogé sur la différence de traitement réservé par la France à la Libye, le chef de la diplomatie française a soutenu que son pays ne peut être sur tout les fronts dans le monde. « Il y a en Afrique une organisation qui s'appelle l'Union africaine (UA). Il y a à Abidjan une force qui s'appelle l'ONUCI, Organisation des Nations unies pour la Côte d'Ivoire (...). Ce n'est pas à la France d'aller sur le terrain », a-t-il tranché. Alain Juppé, qui avait appelé l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) à jouer plus efficacement son rôle, a appelé chacun à jouer son rôle. La force des Nations unies sur place devrait jouer son rôle sans doute plus efficacement. Elle a un mandat qui lui permet d'utiliser la force si des confrontations ou des violences s'exercent », avait-il indiqué le samedi 19 mars dernier. Hier, il appelé à nouveau l'ONUCI à jouer son rôle d'autant plus qu'elle est, dit-il, sous le chapitre 7 (de la charte de l'ONU). « Je vais à nouveau appeler les Nations unies à jouer leur rôle. La Force de l'ONUCI est sous chapitre 7 (de la charte de l'ONU), elle peut utiliser la force, elle peut s'interposer entre les combattants », a-t-il insisté. « A chacun de prendre ses responsabilités », a-t-il tranché, non sans soutenir que ce n'est pas à l'ancienne puissance coloniale d'aller s'interposer entre les combattants. Se référant aux pays arabes qui font face à une fronde sociale, l'ex-ministre français de la Défense a fait savoir que la France condamnait « partout l'usage de la violence », et appelait « partout au dialogue, au respect des aspirations populaires et à une transition démocratique ». Ce qui ne veut pas dire, a-t-il tempéré, que « nous allons monter dans chacun de ces pays la même opération qu'en Libye où existait une urgence humanitaire ». Le ministre a enfin relevé que, dans le monde, peu de pays étaient en mesure de monter une opération comme celle menée aussi rapidement en Libye. « Il y a les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne », a-t-il relevé.
Y.DOUMBIA
Légende: Alain Juppé a invité l'Union africaine et l'Onuci à prendre leur responsabilité pour résoudre la crise ivoirienne
Y.DOUMBIA
Légende: Alain Juppé a invité l'Union africaine et l'Onuci à prendre leur responsabilité pour résoudre la crise ivoirienne