Acculé dans la crise qui secoue son pays, Compaoré a décidé de libérer les militaires emprisonnés.
C’est en principe hier, que le Premier ministre burkinabé, Tertus Zongo, devrait faire un discours sur la situation de la Nation. Mais celui-ci a été reporté à la semaine prochaine. Ce report fait suite au mouvement d’humeur de militaires, qui ont manifesté dans la nuit de mardi à mercredi dernier, pour protester contre la condamnation à des peines de prison de cinq des leurs, jugés coupables d'agression sur un civil. Par ailleurs, le président du Faso, qui participait à Abuja à une réunion sur la Côte d’Ivoire est rentré nuitamment ce mercredi 23 mars dernier. En début de soirée, la situation restait toujours calme dans la capitale. Toutefois, la circulation reste très fluide, tout comme la plupart des commerces ont gardé leur grille baissée. Les propriétaires des boutiques qui ont subi un pillage en règle, essaient de renforcer la sécurité des lieux, en érigeant des barres de protection aux différentes ouvertures. Des files d’attente s’étaient formées dans les quelques rares stations service qui avaient rouvert pour approvisionner les usagers de la route en carburant. Profitant de la fermeture des stations, des particuliers vendaient l’essence en bouteille à 1000 Fcfa le litre, contre moins de 700 Fcfa d’habitude. Dans la nuit du mardi à mercredi, des tirs nourris ont en effet été entendus dans des camps militaires de Ouagadougou jusqu’au petit matin. Explications du ministère burkinabè en charge de la Défense, dont le domicile du premier responsable, Yéro Boly, a été saccagé: «une décision de justice rendue en première instance, le 22 mars 2011, a condamné un sous-officier et quatre militaires de rang à des peines privatives de liberté dans une affaire les opposant à un particulier. Ce jugement a été mal accueilli par certains compagnons d’armes des condamnés qui ont pris des armes et tiré des coups de feu dans la nuit du 22 au matin du 23 mars 2011». Une dizaine de personnes auraient été blessées, des commerces ainsi que des stations d’essence, pillés et saccagés. Il faut noter qu’à Bobo-Dioulasso, la deuxième grande ville du Burkina Faso, des hommes de tenue se sont rassemblés un bout de temps, avant de se disperser, semble-t-il, dans le calme. Aux dernières nouvelles, les soldats incarcérés auraient été libérés. Hier jeudi, la vie reprenait progressivement dans la capitale burkinabé et les services dans l’administration avaient repris également. Mais à la mi-journée, les commerçants ont subi de lourdes pertes lors des manifestations de la nuit du 23 mars au petit matin, ont organisé une marche de protestation pour réclamer justice. Malheureusement, celle-ci a quelque peu dégénéré entre les bouchers qui venaient de recevoir de la viande et les autres commerçants. Du coup, les magasins et l’administration ont fermé.
Elysée Koffi
C’est en principe hier, que le Premier ministre burkinabé, Tertus Zongo, devrait faire un discours sur la situation de la Nation. Mais celui-ci a été reporté à la semaine prochaine. Ce report fait suite au mouvement d’humeur de militaires, qui ont manifesté dans la nuit de mardi à mercredi dernier, pour protester contre la condamnation à des peines de prison de cinq des leurs, jugés coupables d'agression sur un civil. Par ailleurs, le président du Faso, qui participait à Abuja à une réunion sur la Côte d’Ivoire est rentré nuitamment ce mercredi 23 mars dernier. En début de soirée, la situation restait toujours calme dans la capitale. Toutefois, la circulation reste très fluide, tout comme la plupart des commerces ont gardé leur grille baissée. Les propriétaires des boutiques qui ont subi un pillage en règle, essaient de renforcer la sécurité des lieux, en érigeant des barres de protection aux différentes ouvertures. Des files d’attente s’étaient formées dans les quelques rares stations service qui avaient rouvert pour approvisionner les usagers de la route en carburant. Profitant de la fermeture des stations, des particuliers vendaient l’essence en bouteille à 1000 Fcfa le litre, contre moins de 700 Fcfa d’habitude. Dans la nuit du mardi à mercredi, des tirs nourris ont en effet été entendus dans des camps militaires de Ouagadougou jusqu’au petit matin. Explications du ministère burkinabè en charge de la Défense, dont le domicile du premier responsable, Yéro Boly, a été saccagé: «une décision de justice rendue en première instance, le 22 mars 2011, a condamné un sous-officier et quatre militaires de rang à des peines privatives de liberté dans une affaire les opposant à un particulier. Ce jugement a été mal accueilli par certains compagnons d’armes des condamnés qui ont pris des armes et tiré des coups de feu dans la nuit du 22 au matin du 23 mars 2011». Une dizaine de personnes auraient été blessées, des commerces ainsi que des stations d’essence, pillés et saccagés. Il faut noter qu’à Bobo-Dioulasso, la deuxième grande ville du Burkina Faso, des hommes de tenue se sont rassemblés un bout de temps, avant de se disperser, semble-t-il, dans le calme. Aux dernières nouvelles, les soldats incarcérés auraient été libérés. Hier jeudi, la vie reprenait progressivement dans la capitale burkinabé et les services dans l’administration avaient repris également. Mais à la mi-journée, les commerçants ont subi de lourdes pertes lors des manifestations de la nuit du 23 mars au petit matin, ont organisé une marche de protestation pour réclamer justice. Malheureusement, celle-ci a quelque peu dégénéré entre les bouchers qui venaient de recevoir de la viande et les autres commerçants. Du coup, les magasins et l’administration ont fermé.
Elysée Koffi