Rien de nouveau du côté d'Abuja, la capitale fédérale du Nigéria. La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a réitéré sa volonté de voir le président Laurent Gbagbo, déclaré vainqueur de l’élection présidentielle de novembre 2010 en Côte d’Ivoire par le Conseil constitutionnel, de quitter le pouvoir au profit de son rival Alassane Ouattara, reconnu président par la communauté internationale et africaine, lors d’un sommet ordinaire mercredi 23 et jeudi 24 mars 2011. Les 15 Etats membres de cette organisation régionale ont demandé que l’ONU renforce le mandat de sa mission dans le pays de sorte à rendre plus facile le départ de Laurent Gbagbo. Ils ont, par la même occasion, appelé l’organisation mondiale à prendre des sanctions plus contraignantes contre le régime Gbagbo. La CEDEAO « demande au Conseil de sécurité des Nations unies de renforcer le mandat de l'opération des Nations unies en Côte d'Ivoire », a réclamé le sommet, indiquant que ce renfort devrait lui permettre « d'utiliser tous les moyens nécessaires pour protéger la population et les biens et faciliter le transfert immédiat du pouvoir à M. Alassane Ouattara ». Dans la même veine, la réunion a convenu que les sanctions ciblées contre Laurent Gbagbo et ses partisans soient plus contraignantes dans un pays où les populations vivent déjà difficilement l’embargo sur les médicaments et l’asphyxie économique et financière imposés par l’ONU, sur demande d’Alassane Ouattara. « La CEDEAO demande également au Conseil de sécurité des Nations unies de prendre des sanctions internationales ciblées plus contraignantes à l'encontre de monsieur Gbagbo et de ses partisans », ont insisté les pays membres, dans le communiqué final sanctionnant ce sommet qui a duré deux jours. Mercredi et jeudi, la CEDEAO a planché sur la crise postélectorale en Côte d’Ivoire et s’en est remise finalement à l’ONU qui devrait utiliser tous les moyens pour amener le président Laurent Gbagbo à rendre l’effectivité du pouvoir à son rival. Alors que de violents combats opposent actuellement la rébellion des Forces nouvelles acquise à la cause d’Alassane Ouattara à l’armée régulière à l’ouest du pays et à Abobo, un quartier d’Abidjan, où cette armée est aux prises à un commando dit « invisible », proche du président du RDR. Forte de 10.000 hommes, la mission de l’ONU est rejetée quasiment par les deux camps, pour sa « partialité » et son « laxisme » dans le règlement du contentieux électoral en Côte d’Ivoire.
Hervé KPODION
Hervé KPODION