Quatre ONG chrétiennes et musulmanes françaises ont dénoncé jeudi des "attaques" en Côte d'Ivoire contre des déplacés qui trouvent refuge dans des lieux de culte, leur faisant craindre "une instrumentalisation de la diversité religieuse à des fins politiques". Dans un communiqué, le CCFD-Terre Solidaire, le Secours Catholique, le Secours Islamique France et le Défap-Service protestant de mission, appellent aussi "instamment la communauté internationale à ne pas se désintéresser de ce conflit et à imposer des solutions réellement contraignantes qui empêchent la guerre civile et permettent de protéger les populations civiles". "Signe de la radicalité des antagonismes", les quatre associations évoquent "des attaques contre des déplacés réfugiés dans des lieux de culte", tel que le rapporte l'organisation humanitaire chrétienne Caritas Côte d'Ivoire, notamment à Abobo dans une mosquée et une paroisse. "Des partenaires du CCFD-Terre Solidaire redoutent une stratégie délibérée visant à créer des tensions inter-religieuses au sein de la population", soulignent-elles.Quelque 20.000 personnes déplacées se sont réfugiées dans des églises ou des mosquées, selon Caritas Côte d'Ivoire, cité par les associations françaises. Celles-ci appellent ainsi "l'ensemble des populations locales, quelle que soit leur confession, à ne pas céder à l'intimidation de la violence et à ne pas se laisser récupérer par des politiques partisanes". Elles alertent en outre sur la "multiplication des violations des droits de l'homme" et "la dégradation de la situation humanitaire". Les quatre ONG estiment enfin que "les mesures prises par la communauté internationale face à cette crise ne répondent pas à la nécessité de protéger les civils, qui sont les principales victimes des affrontements armés".
La crise née du scrutin présidentiel du 28 novembre 2010 a été marquée depuis mi-février par une flambée de violences qui font craindre que le pays ne bascule dans la guerre civile.
Selon l'ONU, 462 personnes ont été tuées depuis fin 2010. Quelque 500.000 personnes ont fui leur habitation depuis le début de la crise, dont 90.000 se sont réfugiées au Liberia.
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