A Abengourou, si beaucoup de fonctionnaires ont accepté de se rendre à Abidjan malgré les crépitements de canons, ce n’est pas le cas pour certains. Ceux-ci préfèrent attendre le dénouement de la crise post-électorale. L’axe Abengourou-Adzopé est devenu une route d’insécurité et d’incertitude. A cause du calvaire et des humiliations imposés par les « jeunes patriotes » armés. Et les témoignages affluent. Trois Lobis ont été ligotés et abattus, car accusés d’être des rebelles. Le dimanche 20 mars, le chauffeur d’un véhicule « Dyna » qui a percuté un jeune Attié après une sortie de route a été froidement tué à l’arme blanche. Dame N. d’origine française, fonctionnaire exerçant à Abengourou et naturalisée ivoirienne de part son mariage, n’a eu la vie sauve que grâce à l’intervention de ses collègues. Dès qu’ils l’ont vue, la horde de jeunes qui tenaient un barrage dans un des villages du département d’Adzopé s’en sont pris violemment à cette paisible dame. Son crime, à elle c’est d’être de race blanche.
Cette dernière endosse donc les prises de position du président français, Nicolas Sarkozy, en faveur du président élu, Alassane Ouattara. Le délit de patronyme n’est pas en reste. « Quand j’ai présenté mes papiers, il y a un jeune qui a commencé à demander mes origines et les noms et prénoms de mes grands-parents ».Très vite « un jeune patriote » relativement plus âgé, lui a intimé l’ordre de me laisser passer », se désole Ouattara M, enseignant du secondaire. C’est le scénario immuable de tous ceux qui, pour une raison ou une autre, empruntent cet axe routier, et sont originaires du Nord ou du Centre de la Côte d’Ivoire. Cet axe routier est appelé désormais “route de l’incertitude et de l’insécurité”. « Je ne comprends pas pourquoi mes frères Attié se comportent de la sorte. Ils oublient qu’ils ont des parents ailleurs. A ce rythme, ils nous exposent », s’indigne k. Assi. Les étrangers et plus particulièrement les ressortissants de la Cedeao sont une cible idéale pour ces jeunes.
Ces différents actes n’encouragent pas les fonctionnaires à se rendre dans la capitale économique.
Les fouilles corporelles indécentes, ainsi que des descentes aux nombreux barrages font perdre beaucoup de temps. Pour un trajet Abengourou- Abidjan, où il faut au maximum 3h30, aujourdh’ui, il faut compter entre 6h et 8h du temps.
Une fois à Abidjan, la prudence est de mise.
La mésaventure de ce professeur de lycée ne l’encourage guère à retourner à Abidjan. « Faute de moyens, J’ai dû dormir à la belle étoile pour être parmi les premiers à percevoir le salaire. Mais à 4h du matin, j’étais la 100è personne sur la liste. Ne respirant pas la grande forme et avec les bousculades, j’ai perdu connaissance. Mes collègues m’ont aspergé d’eau pour me ranimer. Sans raison valable, à la Bfa, on vous prélève 20% de votre salaire, sous prétexte qu’après, vous pouvez passer les chercher. Cette fin de mois (mars) je vais patienter. Parce que ce que j’ai vu est vraiment désolant ». Certains avancent avoir été dépossédés de leur dû, tandis que d’autres disent avoir échappé à la mort. C’est le cas de M.K, professeur au collège moderne d’Abengourou qui a été braqué à la gare d’Adjamé alors qu’il s’apprêtait à monter dans un taxi pour aller prendre son salaire.
Des fonctionnaires résidant dans la cité royale qui ont vu leur compte délocalisé à Abidjan refusent donc de se jeter dans la gueule du loup. Pour le moment, ceux qui ne sont pas allés chercher leur salaire se débrouillent comme ils peuvent. Même s’ils sont soutenus parfois par leurs collègues ou connaissances, cela reste discret.
Koffi Jean Luc à Abengourou
Cette dernière endosse donc les prises de position du président français, Nicolas Sarkozy, en faveur du président élu, Alassane Ouattara. Le délit de patronyme n’est pas en reste. « Quand j’ai présenté mes papiers, il y a un jeune qui a commencé à demander mes origines et les noms et prénoms de mes grands-parents ».Très vite « un jeune patriote » relativement plus âgé, lui a intimé l’ordre de me laisser passer », se désole Ouattara M, enseignant du secondaire. C’est le scénario immuable de tous ceux qui, pour une raison ou une autre, empruntent cet axe routier, et sont originaires du Nord ou du Centre de la Côte d’Ivoire. Cet axe routier est appelé désormais “route de l’incertitude et de l’insécurité”. « Je ne comprends pas pourquoi mes frères Attié se comportent de la sorte. Ils oublient qu’ils ont des parents ailleurs. A ce rythme, ils nous exposent », s’indigne k. Assi. Les étrangers et plus particulièrement les ressortissants de la Cedeao sont une cible idéale pour ces jeunes.
Ces différents actes n’encouragent pas les fonctionnaires à se rendre dans la capitale économique.
Les fouilles corporelles indécentes, ainsi que des descentes aux nombreux barrages font perdre beaucoup de temps. Pour un trajet Abengourou- Abidjan, où il faut au maximum 3h30, aujourdh’ui, il faut compter entre 6h et 8h du temps.
Une fois à Abidjan, la prudence est de mise.
La mésaventure de ce professeur de lycée ne l’encourage guère à retourner à Abidjan. « Faute de moyens, J’ai dû dormir à la belle étoile pour être parmi les premiers à percevoir le salaire. Mais à 4h du matin, j’étais la 100è personne sur la liste. Ne respirant pas la grande forme et avec les bousculades, j’ai perdu connaissance. Mes collègues m’ont aspergé d’eau pour me ranimer. Sans raison valable, à la Bfa, on vous prélève 20% de votre salaire, sous prétexte qu’après, vous pouvez passer les chercher. Cette fin de mois (mars) je vais patienter. Parce que ce que j’ai vu est vraiment désolant ». Certains avancent avoir été dépossédés de leur dû, tandis que d’autres disent avoir échappé à la mort. C’est le cas de M.K, professeur au collège moderne d’Abengourou qui a été braqué à la gare d’Adjamé alors qu’il s’apprêtait à monter dans un taxi pour aller prendre son salaire.
Des fonctionnaires résidant dans la cité royale qui ont vu leur compte délocalisé à Abidjan refusent donc de se jeter dans la gueule du loup. Pour le moment, ceux qui ne sont pas allés chercher leur salaire se débrouillent comme ils peuvent. Même s’ils sont soutenus parfois par leurs collègues ou connaissances, cela reste discret.
Koffi Jean Luc à Abengourou