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Économie Publié le lundi 28 mars 2011 | Nord-Sud

Yakro : En attendant le salaire de mars - Dur, dur pour les fonctionnaires

Le gouvernement Aké N’Goh a payé le salaire de février. Ou presque. Car, à Yamoussoukro, il en reste encore des fonctionnaires qui attendent leurs traitements du mois dernier. « Les retardataires et surtout les omis », explique Bamba L. Noura, enseignant. Pour le mois de mars, presque tous se demandent de quoi il sera fait. En attendant, c’est la galère pour beaucoup d’entre eux.
« J’ai naïvement cru que tout rentrerait dans l’ordre avant fin mars et que nos salaires seraient virés dans nos comptes comme avant », se lamente Amara Kouamé, instituteur. Ce qui lui aurait permis d’obtenir, comme de coutume, une avance sur salaire. « C’est ce que je fais depuis plus de 20 ans. Ma banque m’accorde une avance tous les mois, à la différence de la BNI où mon salaire a été délocalisé », explique-t-il. C’est que, comme l’explique un agent de cette banque, « nous n’avons pas encore commencé à faire des découverts pour nos nouveaux clients. Surtout que nous savons qu’ils peuvent rejoindre leurs banques d’origine dès que passera la crise». Comme Amara, ils sont nombreux, ceux qui ont mangé leur blé en herbe, espérant une fin rapide de la ‘’crise des banques’’. Et pour la même raison, les ‘’margouillats’’ (usuriers) rechignent à faire des prêts, ou pratiquent des taux exorbitants. Presque tous les fonctionnaires étant dans la même situation, la solidarité devient difficile. Surtout que « chacun d’entre nous a ses déplacés d’Abidjan à gérer », ajoute Bamba. Pour qui le problème, c’est le salaire du mois de mars, particulièrement pour ceux qui doivent aller à Abidjan. « Il sera très difficile d’y aller au moment où tout le monde fuit les violences », pense-t-il. Surtout, fait-il remarquer, « avec les menaces que Charles Blé Goudé et Don Mello font peser sur la tête de tous ceux qui sont des étrangers dans les quartiers. » Les salariés de l’Intérieur qui sont virés dans les banques de la capitale économique craignent d’être pris à partie et lynchés par les jeunes patriotes, chauffés à blanc contre « les personnes suspectes » que sont les étrangers. Pour ceux qui sont payés à Yamoussoukro, il y a la hantise des longues files d’attente.
« Heureusement que la CIE et SODECI n’ont pas, en ma connaissance, suspendu la fourniture de l’électricité et de l’eau chez un fonctionnaire », se satisfait Koné M, un infirmier. Pour ce militant du Rhdp, « il faut que le président Alassane Dramane Ouattara prenne ses responsabilités. Autrement, la faim et la peur viendront à bout de la patience des militants, fonctionnaires ou pas, car tout est lié. » En d’autres termes, que le président élu fasse tout pour abréger la souffrance des populations.
Ousmane Diallo à Yamoussoukro
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