Le camp Gbagbo en plein dans l'intoxication et la désinformation. L'Ambassadeur Alcide Djédjé, a pour mission de présenter une autre image de la situation sociopolitique créé par l'ancien chef de l'Etat. Dans un courrier adressé aux missions permanentes auprès des Nations Unies, il a tenté d'expliquer les raisons des violences. La lettre d'Alcide Djédjé est un vrai fatras de mensonges et d'affabulations. Nous vous la reproduisons en intégralité.
Le Ministère des Affaires Etrangères de la République de Côte d'Ivoire présente ses compliments. à toutes les Missions Permanentes et Missions Permanentes d'Observation auprès des Nations Unies et a l'honneur d'appeler leur attention sur la situation des droits de l'homme en Côte d'Ivoire à la lumière du communiqué de presse publié le 21 mars 2011 par le Conseil de Sécurité et relatif à des tirs à l'arme lourde dans la commune d'Abobo au nord d'Abidjan et ayant, selon les termes du communiqué, causé la mort de 30 civils et fait 60 blessés.
Le ministère tout en dénonçant ces actes constitutifs d'une violation massive des droits humains voudrait s'incliner devant la mémoire des victimes innocentes de ces actes de barbarie, exprimer sa profonde compassion à leurs familles et souhaiter un prompt rétablissement aux blessés. Conscient de sa responsabilité régalienne de protection des civils en toutes circonstances, en temps de paix ou de crise, le Gouvernement ivoirien a saisi la justice afin que des investigations soient menées, le plus rapidement possible, en vue d'identifier les auteurs de ces crimes et de leur faire subir la rigueur de ta loi, qu'ils soient de la rébellion ou des Forces régulières.
En prélude à cette action judiciaire, une enquête administrative a été diligentée par les services compétents de l'Armée ivoirienne, qui a révélé que le jour de l'attaque, aucune opération militaire n'avait été conduite par les Forces de Défense et de Sécurité Ivoiriennes dans la zone du marché d'Abobo. En outre, le type d'obus utilisé par les auteurs de ces attaques, ne figure pas dans l'arsenal des Forces Armées ivoiriennes. Dans un souci de transparence, le Gouvernement ivoirien s'engage à rendre publics les résultats de l'enquête judiciaire qui sera menée.
Le Ministère tient à rappeler que, profondément soucieux d'épargner aux populations vivant sur le territoire ivoirien les affres d'une guerre civile, le Président de la République, Son Excellence Monsieur Laurent Gbagbo, n'a de cesse, depuis l'éclatement de la crise post électorale, d'appeler le camp de Monsieur Alassane Ouattara au dialogue. Malheureusement, cette main tendue en vue d'un règlement pacifique et négocié de la crise a été refusée, jusqu'à présent, par Monsieur Alassane Ouattara, fort du soutien inconditionnel de ses soutiens extérieurs. C'est dans ce contexte que surviennent les nombreuses atteintes aux droits humains que le Gouvernement ivoirien ne cesse de condamner. Le Ministère voudrait faire noter que cette escalade de la violence en Côte d'Ivoire fait suite à l'appel à l'insurrection générale, pompeusement baptisée « révolution orange », lancé, le 21 février 2011, par Monsieur Guillaume Soro à l'endroit de la rébellion en vue de porter Monsieur Alassane Ouattara au pouvoir par tous les moyens. Auparavant, un autre appel, celui-là à la désobéissance civile, lancé par le camp de Monsieur Ouattara, avait été marqué par des actes de violence et atteintes aux droits humains de la part des partisans de ce dernier.
C'est dans cette perspective que les rebelles, qui se sont lourdement réarmés, ont déclenché, avec l'appui de mercenaires, de violences attaques dans des localités de l'ouest du pays sous contrôle des Forces de Défense et de Sécurité, faisant de nombreuses victimes au sein de la population civile, avec pour conséquence le déplacement massif de centaines de milliers de civils à l'intérieur du pays et dans les pays voisins comme le Liberia et la Guinée.
Dans le même temps, les rebelles et les mercenaires qui les soutiennent, ont infiltré certaines communes du District d'Abidjan, principalement les communes d'Anyama et d'Abobo, dans lesquelles ils se sont livrés à une véritable guérilla urbaine, prenant pour cibles les Forces de Défense et de Sécurité nationales et les populations civiles, contraintes de fuir leurs domiciles pour se réfugier dans des zones plus sûres de la ville d'Abidjan ou carrément dans leurs villages d'origine.
Les attaques perpétrées dans plusieurs zones d'Abidjan ont été revendiquées par un mystérieux «commando invisible» qui est à l'origine de nombreuses violations des droits humains notamment:
L'assassinat de plusieurs dizaines d'agents des forces de l'ordre; La prise en otage et l'exploitation abusive de plus de 60 familles dans une église à Abobo, leur utilisation comme boucliers humains ou comme prisonniers de guerre, selon le communiqué du Porte-parole du Haut Commissaire aux Réfugiés (UNHCR) publié le 04 mars 2011 ; L'assassinat de plusieurs centaines de sympathisants présumés du Président Gbagbo;
La destruction de plusieurs commissariats de police et autres édifices publics, symboles de l'autorité de l'Etat;
Les tirs à vue sur les Forces de Défense et de Sécurité ivoiriennes; L'assassinat de personnes innocentes dans plusieurs localités à Abidjan et dans l'ouest de la Côte d'Ivoire.
L'ampleur des massacres perpétrés par les membres de ce «commando invisible» a suscité l'émoi et la stupeur au sein de la communauté internationale, comme en témoignent les nombreux communiqués de presse publiés par te Conseil de Sécurité appelant toutes les parties à la retenue.
Cependant, cette réaction de réprobation de la communauté internationale tranche singulièrement, d'une part, avec l'étonnante tiédeur dont fait preuve l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) pour assurer la protection des civils, comme le lui commande son mandat, et, d'autre part, avec le parti-pris flagrant dont elle fait montre, en présentant le Président Laurent Gbagbo comme responsable des violations des droits de l'homme, alors même qu'il apparait clairement que ce sont les rebelles de Monsieur Ouattara qui en sont les auteurs.
Aux fins d'établir la véracité des faits et situer les responsabilités en vue d'aider à la recherche d'une solution politique d'ensemble à la crise ivoirienne, le Gouvernement ivoirien souhaite émettre les observations ci-après:
Primo. Le Gouvernement ivoirien voudrait appeler l'attention des Etats membres des Nations Unies sur l'utilisation et la manipulation de double standards des principes de droits de l'homme faites par Monsieur Alassane Ouattara et ses soutiens extérieurs s'agissant de la situation en Côte d'Ivoire.
En effet, contrairement à ce qu'affirment Monsieur Ouattara, ses partisans et alliés, les atteintes aux droits humains en Côte d'Ivoire ne sont pas apparues au soir du 28 novembre 2010, avec la crise postélectorale, mais bien depuis la tentative du coup d'Etat du 19 septembre 2002, transformée en rébellion armée.
Ces violations des droits humains par la rébellion armée avait, on s'en souvient, suscité l'émoi du Conseil de Sécurité qui, dans une déclaration à la presse de son Président pour le mois de mai 2004 (S/PRST/2004/17), avait demandé au Secrétaire Général de produire un rapport. A ce jour, ce rapport n'a jamais été rendu public sans que l'on ne connaisse les raisons de cette non-publication. Nulle part et à aucun moment depuis 2002, l'on a vu Monsieur Ouattara et ses soutiens extérieurs dénoncer franchement les atrocités commises par les rebelles qui, au gré des circonstances, prennent successivement des appellations différentes : «forces nouvelles », «commando invisible », « forces républicaines de Côte d'Ivoire ». Bien au contraire, la presse proche de l'opposition ne cesse, de façon cynique, de vanter ce qu'elle appelle les «exploits », lorsqu'elle parle des actes cruels de ce groupe terroriste.
En effet, dans la seule nuit du 18 au 19 septembre 2002, ce sont 300 gendarmes et leurs familles qui ont été assassinés à l'arme blanche ou par balles, dans leur camp à Bouaké par les rebelles de Monsieur Guillaume Soro.
Ensuite, le 06 octobre 2002, dans la même ville de Bouaké, d'autres gendarmes qui s'étaient refugiés dans leur camp et qui y avaient hissé un drapeau blanc en signe de paix avaient été à leur tour abattus par les rebelles, de sang froid, avec une cinquantaine de leurs enfants et des civils.
Ainsi, de 2002 à 2011, ce sont au total des millions de personnes qui, pour certains, ont été déplacées à travers le pays, et pour d'autres, se sont refugiées dans les pays voisins pour fuir les exactions commises par les rebelles de Monsieur Soro Guillaume.
Dans la nuit du 06 au 07 mars 2011, plus de 30 personnes ont été assassinées ou brûlées vives dans leurs maisons dans le village d'Anokoua Kouté situé dans la commune d'Abobo, par les rebelles, dans l'indifférence la plus totale des casques bleus de l'ONUCI.
Face à la gravité des actes perpétrés par la rébellion et qui sont sources d'une profonde détérioration de la situation humanitaire, l'on s'étonne du mutisme de l'ONUCI. Dès lors, l'on est en droit de se poser la question de savoir qui entendra la voix des familles des victimes des partisans de Monsieur Ouattara et qui leur rendra justice.
Le souci de protéger les droits humains des victimes devrait conduire les organisations des Droits de l'Homme à dénoncer toutes les violations des droits humains afin d'amener les juridictions internationales compétentes à engager des procédures et prendre, le cas échéant, des sanctions à l'encontre des auteurs. Faute de quoi, l'on risque de se trouver devant le paradoxe où ceux qui attaquent et tuent sont ceux-là même qui parlent de violations des droits humains.
C'est pourquoi, le Gouvernement ivoirien appelle de tous ces vœux l'envoi d'une mission internationale indépendante d'établissement des faits pour faire la lumière sur toutes les allégations de violations des droits de l'Homme faites depuis l'éclatement de la crise ivoirienne, le 19 septembre 2002, tant en zone gouvernementale que dans les zones centre nord ouest (Zones CNO) occupées par la rébellion.
Dans ce contexte d'insécurité suscitée uniquement dans la zone sous contrôle gouvernemental, il apparaît évident pour le Gouvernement ivoirien que tous ces actes de violence sont orchestrés par la rébellion armée dans le seul but de faire porter au Président Gbagbo la responsabilité de graves menaces sur la vie des populations civiles dans ladite zone et ensuite, utiliser le prétexte de protéger ces populations d'une menace génocidaire ou humanitaire pour demander la transformation du mandat de l'ONUCI en Opération d'imposition de la paix et par conséquent, solliciter une action militaire de l'ONU en Côte d'Ivoire.
En effet, les nombreux cas avérés de personnes qui «ressuscitent» après avoir été présentées sur les medias internationaux comme mortes des suites d'une intervention de l'Armée ivoirienne, sont la preuve de la manipulation de l'information à des fins inavouées. De même, le fait que les enquêtes menées récemment par les Nations Unies ont conclu à l'inexistence de charniers au Nord de la ville d'Abidjan, constitue la preuve tangible de la manipulation des témoignages.
Secundo. Le Gouvernement ivoirien considère comme une grave violation des droits de l'Homme l'embargo sur les produits pharmaceutiques à l'importation et sur les produits agricoles à l'exportation, imposé par l'Union Européenne et certains pays occidentaux. Ces mesures, à caractère économique, social et financier, prises à la demande de Monsieur Ouattara, frappent sans distinction d'appartenance politique les populations aggravant ainsi leur paupérisation.
A titre d'illustration, l'embargo sur les produits pharmaceutiques a déjà causé la mort de plusieurs dizaines de malades, faute d'approvisionnements.
Quant à l'embargo sur l'exportation du cacao et du café, les principales sources de revenus de la majorité des paysans, il les a jetées dans le désarroi le plus total, ce qui a amené le Gouvernement ivoirien, dans le souci de préserver les intérêts de ces paysans, à reprendre en main la commercialisation de ces matières premières essentielles au développement de la Côte d'Ivoire.
Au nombre des mesures injustes prises contre les populations, il convient de mentionner également la fermeture de toutes les banques étrangères et notamment occidentales, ce, au mépris de leurs obligations réglementaires, vis-à-vis de leurs clients et de l'Etat ivoirien.
Dès lors, le Gouvernement ivoirien est en droit de se demander si un simple contentieux électoral justifie ce train de mesures.
Le Gouvernement ivoirien se demande également pourquoi de telles mesures n'avaient pas été prises à l'encontre de la rébellion qui a pris les armes le 19 septembre 2002 contre un Gouvernement démocratiquement élu, qui a continué à occuper, les armes à la main, une partie du territoire national et qui, sous la pression internationale, a été associée à la gestion du pouvoir.
Le Gouvernement ivoirien, enfin, s'interroge sur l'attitude à géométrie variable de la communauté internationale qui ainsi fait l'apologie de la rébellion et commet un grave précédent dans le monde au mépris des principes de démocratie et de paix énoncés dans la Charte des Nations Unies. Face à ces violations flagrantes par l'Union Européenne des droits fondamentaux des populations ivoiriennes qui meurent ainsi en silence, le Gouvernement ivoirien estime qu'il est du devoir des organisations internationales compétentes notamment le Conseil des droits de l'homme ou le Conseil de Sécurité de prendre des mesures appropriées afin de rétablir ces populations innocentes dans leurs droits.
Tertio, Le Gouvernement ivoirien tient à préciser que contrairement aux Informations diffusées dans les medias internationaux, la commune d'Abobo n'est pas un bastion de Monsieur Alassane Ouattara. Sinon, comment comprendre que le fameux «commando invisible » qui se réclame de Monsieur Ouattara s'attaque aux populations supposées lui être favorables? Par ailleurs, il importe de signaler, à titre d'Information, que le député de la commune d'Abobo, depuis 1996, est un membre du parti au pouvoir, le Front populaire Ivoirien (FPI) en la personne de Madame Simone Ehivet Gbagbo.
A la lumière de tout ce qui précède, le Gouvernement ivoirien souhaite lancer un appel à tous les Etats membres afin qu'ils agissent auprès des personnes, organisations et entités opérant dans le domaine des Droits de l'Homme pour qu'elles fassent preuve de plus de responsabilité, de neutralité, d'impartialité et d'objectivité dans l'accomplissement de leur mission.
Il y va de la crédibilité de ces personnes, entités et organisations mais aussi de la sauvegarde de l'unité et de la paix dans les pays où elles exercent leurs activités. En définitive, il y va de la crédibilité des Nations Unies dont l'un des objectifs, à la création, est le maintien de la paix et de la sécurité internationales.
Le Ministère des Affaires Etrangères de la République de Côte d'Ivoire saisit cette occasion pour renouveler aux Missions Permanentes et Missions Permanentes d'Observation les assurances de sa haute considération.
Violences en Côte d'Ivoire
A beau mentir, qui s'appelle Alcide Djédjé
De deux choses l'une. Ou bien Laurent Gbagbo ne contrôle plus les Forces armées, supposées être sous son autorité, parce qu'obéissant aux commandements de ses proches. Ou bien, son collaborateur Alcide Djédjé se moque de la Communauté nationale et internationale. Quoiqu'il en soit, il y a problème. Cette lettre, que le diplomate a adressée aux missions Permanentes et missions Permanentes d'observation auprès de l'ONU, ne peut que susciter pitié à l'endroit de ce régime ou ce qu'il en reste. Les hommes de Gbagbo sont passés maîtres dans l'art de banaliser la vie humaine. Alcide Djédjé a écrit pour, pratiquement, soutenir qu'Anyama et Abobo « sont prises par des forces qui assassinent les sympathisants présumés du président Gbagbo et tirent à vue sur les FDS ». Dans ses observations, le collaborateur de Gbagbo ramène la Communauté internationale au 19 septembre 2002. On s'étonne, du reste, de la réminiscence quasi obsessionnelle de cette date, depuis un certain temps. Il y a certes eu de violations massives et graves des droits de l'Homme pendant cette tentative de coup d'Etat qui s'est muée en rébellion. Mais, pendant qu'on y est, pourquoi ne pas aller bien au-delà, c'est-à-dire en octobre 2000 et novembre 2001 ? C'est le point de départ de tout ce qui se passe de nos jours. Ces violations de droit de l'Homme, on s'en souvient, avaient été qualifiées de « songes et mensonges » par les dignitaires de la Refondation dont le président de l'Assemblée Nationale, Mamadou Koulibaly. Aujourd'hui, il est bien beau de demander l'envoi d'une mission internationale indépendante pour l'établissement des faits et faire la lumière sur toutes les allégations de violations des droits de l'Homme de 2002 en Côte d'Ivoire. Mais que devient le charnier de Yopougon, d'octobre 2000 dans tout ça ? L'ONU avait bien mis en place une mission indépendante pour établir les faits. Mise sous la responsabilité de Bertrand Ramcharan, cette mission avait conclu à l'implication de gendarmes proches de la Présidence dans les massacres de Yopougon. Idem pour les tueries aveugles des 25,26 et 27 mars 2004. 500 personnes avaient été tuées. L'ONU a mené des enquêtes qui l'ont conduite directement dans les cercles proches de la Présidence de la République et des commandements parallèles des Forces armées, sous l'autorité directe de Gbagbo et son épouse. Plusieurs organisations de défense des droits de l'Homme dont Amnesty internationale, la FIDH, Human Rights Watch et Reporters sans frontière, avaient produit des rapports. Gbagbo et ses hommes ont parlé de complots. On s'étonne alors qu'aujourd'hui, Alcide Djédjé stigmatise une quelconque « étonnante tiédeur de la Communauté internationale ».
En outre, l'ambassadeur de Gbagbo indique qu'en septembre 2002, « la Communauté internationale n'a pas condamné la prise des armes ». Un autre mensonge. Non seulement, la CEDEAO est intervenue pour imposer le cessez-le-feu, mais la France, s'est interposée pour empêcher le MPCI d'avancer vers San Pedro et Yamoussoukro. C'est grâce au moyen logistique de l'armée française du 43ème BIMA que les hommes du Général Doué Mathias ont pu repousser l'attaque d'Abidjan. L'ONU a adopté plusieurs Résolutions pour condamner la rébellion et empêcher Gbagbo de tomber. Ensuite, Alcide Djédjé soutient que les mesures économiques sociales et financières prises par la Communauté internationale ont jeté le désarroi total, parce qu'elles auraient été prises contre les populations. C'est vrai que la vie est devenue extrêmement difficile. Mais, la situation a été créée par Laurent Gbagbo. Dans sa volonté de museler le peuple ivoirien, il a puisé illégalement des fonds à la Banque Centrale pour payer armes, mercenaires et munitions. Les paysans qui paient des taxes à l'Etat, voyaient ainsi, le fruit de leur contribution, détourné pour créer la mort et la désolation. L'interdiction de l'exportation (et non l'achat en interne) du café et du cacao, est justifiée par la volonté du Président de la République et son gouvernement de préserver la Côte d'Ivoire d'une aventure militaire. En outre, C'est parce que Gbagbo a envoyé des hommes en armes, braquer la BCEAO et y prendre position, que les banques commerciales, coupées de tout système informatique, ont dû fermer.
Enfin, l'homme de Gbagbo écrit que « la commune d'Abobo n'est pas un bastion de M. Alassane Ouattara ». Alcide Djédjé justifie sa thèse par le fait que « le député de la commune d'Abobo depuis 1996 est membre du FPI en la personne de Simone Ehivet Gbagbo ». Pour ceux qui sont loin de la Côte d'Ivoire, c'est une thèse qui peut tenir la route. Mais, pour les Ivoiriens, il s'agit d'une vraie fadaise. Car, si Abobo n'est pas un bastion pour Alassane Ouattara, on se demande bien ce qu'est Agboville pour Laurent Gbagbo ou Brobo pour Bédié, par exemple ? A Abobo, Alassane Ouattara a gagné toutes les élections auxquelles lui, ou son parti, ont participé. Municipale, départementale, présidentielle. Le RDR a tout raflé. Simone Gbagbo est député d'Abobo par défaut. Car, aux législatives de novembre 2000, le RDR, parti majoritaire à Abobo, n'a pas participé au scrutin. C'est ce qui explique qu'à Koumassi, Bako, Abobo et Attécoubé, il y ait eu des députés qui ne méritent pas leur présence à l'Assemblée Nationale, parce que ne jouissant d'aucune légitimé.
Au demeurant, cette lettre écrite par Alcide Djédjé, laisse transparaître beaucoup de mensonges et de contradictions. Une seule leçon à en tirer. La Réfondation est aux abois. On ne peut pas se dresser contre le bon sens, envers et contre l'ensemble de la Communauté internationale et croire qu'on est assez fort de résister.
Charles Sanga
Le Ministère des Affaires Etrangères de la République de Côte d'Ivoire présente ses compliments. à toutes les Missions Permanentes et Missions Permanentes d'Observation auprès des Nations Unies et a l'honneur d'appeler leur attention sur la situation des droits de l'homme en Côte d'Ivoire à la lumière du communiqué de presse publié le 21 mars 2011 par le Conseil de Sécurité et relatif à des tirs à l'arme lourde dans la commune d'Abobo au nord d'Abidjan et ayant, selon les termes du communiqué, causé la mort de 30 civils et fait 60 blessés.
Le ministère tout en dénonçant ces actes constitutifs d'une violation massive des droits humains voudrait s'incliner devant la mémoire des victimes innocentes de ces actes de barbarie, exprimer sa profonde compassion à leurs familles et souhaiter un prompt rétablissement aux blessés. Conscient de sa responsabilité régalienne de protection des civils en toutes circonstances, en temps de paix ou de crise, le Gouvernement ivoirien a saisi la justice afin que des investigations soient menées, le plus rapidement possible, en vue d'identifier les auteurs de ces crimes et de leur faire subir la rigueur de ta loi, qu'ils soient de la rébellion ou des Forces régulières.
En prélude à cette action judiciaire, une enquête administrative a été diligentée par les services compétents de l'Armée ivoirienne, qui a révélé que le jour de l'attaque, aucune opération militaire n'avait été conduite par les Forces de Défense et de Sécurité Ivoiriennes dans la zone du marché d'Abobo. En outre, le type d'obus utilisé par les auteurs de ces attaques, ne figure pas dans l'arsenal des Forces Armées ivoiriennes. Dans un souci de transparence, le Gouvernement ivoirien s'engage à rendre publics les résultats de l'enquête judiciaire qui sera menée.
Le Ministère tient à rappeler que, profondément soucieux d'épargner aux populations vivant sur le territoire ivoirien les affres d'une guerre civile, le Président de la République, Son Excellence Monsieur Laurent Gbagbo, n'a de cesse, depuis l'éclatement de la crise post électorale, d'appeler le camp de Monsieur Alassane Ouattara au dialogue. Malheureusement, cette main tendue en vue d'un règlement pacifique et négocié de la crise a été refusée, jusqu'à présent, par Monsieur Alassane Ouattara, fort du soutien inconditionnel de ses soutiens extérieurs. C'est dans ce contexte que surviennent les nombreuses atteintes aux droits humains que le Gouvernement ivoirien ne cesse de condamner. Le Ministère voudrait faire noter que cette escalade de la violence en Côte d'Ivoire fait suite à l'appel à l'insurrection générale, pompeusement baptisée « révolution orange », lancé, le 21 février 2011, par Monsieur Guillaume Soro à l'endroit de la rébellion en vue de porter Monsieur Alassane Ouattara au pouvoir par tous les moyens. Auparavant, un autre appel, celui-là à la désobéissance civile, lancé par le camp de Monsieur Ouattara, avait été marqué par des actes de violence et atteintes aux droits humains de la part des partisans de ce dernier.
C'est dans cette perspective que les rebelles, qui se sont lourdement réarmés, ont déclenché, avec l'appui de mercenaires, de violences attaques dans des localités de l'ouest du pays sous contrôle des Forces de Défense et de Sécurité, faisant de nombreuses victimes au sein de la population civile, avec pour conséquence le déplacement massif de centaines de milliers de civils à l'intérieur du pays et dans les pays voisins comme le Liberia et la Guinée.
Dans le même temps, les rebelles et les mercenaires qui les soutiennent, ont infiltré certaines communes du District d'Abidjan, principalement les communes d'Anyama et d'Abobo, dans lesquelles ils se sont livrés à une véritable guérilla urbaine, prenant pour cibles les Forces de Défense et de Sécurité nationales et les populations civiles, contraintes de fuir leurs domiciles pour se réfugier dans des zones plus sûres de la ville d'Abidjan ou carrément dans leurs villages d'origine.
Les attaques perpétrées dans plusieurs zones d'Abidjan ont été revendiquées par un mystérieux «commando invisible» qui est à l'origine de nombreuses violations des droits humains notamment:
L'assassinat de plusieurs dizaines d'agents des forces de l'ordre; La prise en otage et l'exploitation abusive de plus de 60 familles dans une église à Abobo, leur utilisation comme boucliers humains ou comme prisonniers de guerre, selon le communiqué du Porte-parole du Haut Commissaire aux Réfugiés (UNHCR) publié le 04 mars 2011 ; L'assassinat de plusieurs centaines de sympathisants présumés du Président Gbagbo;
La destruction de plusieurs commissariats de police et autres édifices publics, symboles de l'autorité de l'Etat;
Les tirs à vue sur les Forces de Défense et de Sécurité ivoiriennes; L'assassinat de personnes innocentes dans plusieurs localités à Abidjan et dans l'ouest de la Côte d'Ivoire.
L'ampleur des massacres perpétrés par les membres de ce «commando invisible» a suscité l'émoi et la stupeur au sein de la communauté internationale, comme en témoignent les nombreux communiqués de presse publiés par te Conseil de Sécurité appelant toutes les parties à la retenue.
Cependant, cette réaction de réprobation de la communauté internationale tranche singulièrement, d'une part, avec l'étonnante tiédeur dont fait preuve l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) pour assurer la protection des civils, comme le lui commande son mandat, et, d'autre part, avec le parti-pris flagrant dont elle fait montre, en présentant le Président Laurent Gbagbo comme responsable des violations des droits de l'homme, alors même qu'il apparait clairement que ce sont les rebelles de Monsieur Ouattara qui en sont les auteurs.
Aux fins d'établir la véracité des faits et situer les responsabilités en vue d'aider à la recherche d'une solution politique d'ensemble à la crise ivoirienne, le Gouvernement ivoirien souhaite émettre les observations ci-après:
Primo. Le Gouvernement ivoirien voudrait appeler l'attention des Etats membres des Nations Unies sur l'utilisation et la manipulation de double standards des principes de droits de l'homme faites par Monsieur Alassane Ouattara et ses soutiens extérieurs s'agissant de la situation en Côte d'Ivoire.
En effet, contrairement à ce qu'affirment Monsieur Ouattara, ses partisans et alliés, les atteintes aux droits humains en Côte d'Ivoire ne sont pas apparues au soir du 28 novembre 2010, avec la crise postélectorale, mais bien depuis la tentative du coup d'Etat du 19 septembre 2002, transformée en rébellion armée.
Ces violations des droits humains par la rébellion armée avait, on s'en souvient, suscité l'émoi du Conseil de Sécurité qui, dans une déclaration à la presse de son Président pour le mois de mai 2004 (S/PRST/2004/17), avait demandé au Secrétaire Général de produire un rapport. A ce jour, ce rapport n'a jamais été rendu public sans que l'on ne connaisse les raisons de cette non-publication. Nulle part et à aucun moment depuis 2002, l'on a vu Monsieur Ouattara et ses soutiens extérieurs dénoncer franchement les atrocités commises par les rebelles qui, au gré des circonstances, prennent successivement des appellations différentes : «forces nouvelles », «commando invisible », « forces républicaines de Côte d'Ivoire ». Bien au contraire, la presse proche de l'opposition ne cesse, de façon cynique, de vanter ce qu'elle appelle les «exploits », lorsqu'elle parle des actes cruels de ce groupe terroriste.
En effet, dans la seule nuit du 18 au 19 septembre 2002, ce sont 300 gendarmes et leurs familles qui ont été assassinés à l'arme blanche ou par balles, dans leur camp à Bouaké par les rebelles de Monsieur Guillaume Soro.
Ensuite, le 06 octobre 2002, dans la même ville de Bouaké, d'autres gendarmes qui s'étaient refugiés dans leur camp et qui y avaient hissé un drapeau blanc en signe de paix avaient été à leur tour abattus par les rebelles, de sang froid, avec une cinquantaine de leurs enfants et des civils.
Ainsi, de 2002 à 2011, ce sont au total des millions de personnes qui, pour certains, ont été déplacées à travers le pays, et pour d'autres, se sont refugiées dans les pays voisins pour fuir les exactions commises par les rebelles de Monsieur Soro Guillaume.
Dans la nuit du 06 au 07 mars 2011, plus de 30 personnes ont été assassinées ou brûlées vives dans leurs maisons dans le village d'Anokoua Kouté situé dans la commune d'Abobo, par les rebelles, dans l'indifférence la plus totale des casques bleus de l'ONUCI.
Face à la gravité des actes perpétrés par la rébellion et qui sont sources d'une profonde détérioration de la situation humanitaire, l'on s'étonne du mutisme de l'ONUCI. Dès lors, l'on est en droit de se poser la question de savoir qui entendra la voix des familles des victimes des partisans de Monsieur Ouattara et qui leur rendra justice.
Le souci de protéger les droits humains des victimes devrait conduire les organisations des Droits de l'Homme à dénoncer toutes les violations des droits humains afin d'amener les juridictions internationales compétentes à engager des procédures et prendre, le cas échéant, des sanctions à l'encontre des auteurs. Faute de quoi, l'on risque de se trouver devant le paradoxe où ceux qui attaquent et tuent sont ceux-là même qui parlent de violations des droits humains.
C'est pourquoi, le Gouvernement ivoirien appelle de tous ces vœux l'envoi d'une mission internationale indépendante d'établissement des faits pour faire la lumière sur toutes les allégations de violations des droits de l'Homme faites depuis l'éclatement de la crise ivoirienne, le 19 septembre 2002, tant en zone gouvernementale que dans les zones centre nord ouest (Zones CNO) occupées par la rébellion.
Dans ce contexte d'insécurité suscitée uniquement dans la zone sous contrôle gouvernemental, il apparaît évident pour le Gouvernement ivoirien que tous ces actes de violence sont orchestrés par la rébellion armée dans le seul but de faire porter au Président Gbagbo la responsabilité de graves menaces sur la vie des populations civiles dans ladite zone et ensuite, utiliser le prétexte de protéger ces populations d'une menace génocidaire ou humanitaire pour demander la transformation du mandat de l'ONUCI en Opération d'imposition de la paix et par conséquent, solliciter une action militaire de l'ONU en Côte d'Ivoire.
En effet, les nombreux cas avérés de personnes qui «ressuscitent» après avoir été présentées sur les medias internationaux comme mortes des suites d'une intervention de l'Armée ivoirienne, sont la preuve de la manipulation de l'information à des fins inavouées. De même, le fait que les enquêtes menées récemment par les Nations Unies ont conclu à l'inexistence de charniers au Nord de la ville d'Abidjan, constitue la preuve tangible de la manipulation des témoignages.
Secundo. Le Gouvernement ivoirien considère comme une grave violation des droits de l'Homme l'embargo sur les produits pharmaceutiques à l'importation et sur les produits agricoles à l'exportation, imposé par l'Union Européenne et certains pays occidentaux. Ces mesures, à caractère économique, social et financier, prises à la demande de Monsieur Ouattara, frappent sans distinction d'appartenance politique les populations aggravant ainsi leur paupérisation.
A titre d'illustration, l'embargo sur les produits pharmaceutiques a déjà causé la mort de plusieurs dizaines de malades, faute d'approvisionnements.
Quant à l'embargo sur l'exportation du cacao et du café, les principales sources de revenus de la majorité des paysans, il les a jetées dans le désarroi le plus total, ce qui a amené le Gouvernement ivoirien, dans le souci de préserver les intérêts de ces paysans, à reprendre en main la commercialisation de ces matières premières essentielles au développement de la Côte d'Ivoire.
Au nombre des mesures injustes prises contre les populations, il convient de mentionner également la fermeture de toutes les banques étrangères et notamment occidentales, ce, au mépris de leurs obligations réglementaires, vis-à-vis de leurs clients et de l'Etat ivoirien.
Dès lors, le Gouvernement ivoirien est en droit de se demander si un simple contentieux électoral justifie ce train de mesures.
Le Gouvernement ivoirien se demande également pourquoi de telles mesures n'avaient pas été prises à l'encontre de la rébellion qui a pris les armes le 19 septembre 2002 contre un Gouvernement démocratiquement élu, qui a continué à occuper, les armes à la main, une partie du territoire national et qui, sous la pression internationale, a été associée à la gestion du pouvoir.
Le Gouvernement ivoirien, enfin, s'interroge sur l'attitude à géométrie variable de la communauté internationale qui ainsi fait l'apologie de la rébellion et commet un grave précédent dans le monde au mépris des principes de démocratie et de paix énoncés dans la Charte des Nations Unies. Face à ces violations flagrantes par l'Union Européenne des droits fondamentaux des populations ivoiriennes qui meurent ainsi en silence, le Gouvernement ivoirien estime qu'il est du devoir des organisations internationales compétentes notamment le Conseil des droits de l'homme ou le Conseil de Sécurité de prendre des mesures appropriées afin de rétablir ces populations innocentes dans leurs droits.
Tertio, Le Gouvernement ivoirien tient à préciser que contrairement aux Informations diffusées dans les medias internationaux, la commune d'Abobo n'est pas un bastion de Monsieur Alassane Ouattara. Sinon, comment comprendre que le fameux «commando invisible » qui se réclame de Monsieur Ouattara s'attaque aux populations supposées lui être favorables? Par ailleurs, il importe de signaler, à titre d'Information, que le député de la commune d'Abobo, depuis 1996, est un membre du parti au pouvoir, le Front populaire Ivoirien (FPI) en la personne de Madame Simone Ehivet Gbagbo.
A la lumière de tout ce qui précède, le Gouvernement ivoirien souhaite lancer un appel à tous les Etats membres afin qu'ils agissent auprès des personnes, organisations et entités opérant dans le domaine des Droits de l'Homme pour qu'elles fassent preuve de plus de responsabilité, de neutralité, d'impartialité et d'objectivité dans l'accomplissement de leur mission.
Il y va de la crédibilité de ces personnes, entités et organisations mais aussi de la sauvegarde de l'unité et de la paix dans les pays où elles exercent leurs activités. En définitive, il y va de la crédibilité des Nations Unies dont l'un des objectifs, à la création, est le maintien de la paix et de la sécurité internationales.
Le Ministère des Affaires Etrangères de la République de Côte d'Ivoire saisit cette occasion pour renouveler aux Missions Permanentes et Missions Permanentes d'Observation les assurances de sa haute considération.
Violences en Côte d'Ivoire
A beau mentir, qui s'appelle Alcide Djédjé
De deux choses l'une. Ou bien Laurent Gbagbo ne contrôle plus les Forces armées, supposées être sous son autorité, parce qu'obéissant aux commandements de ses proches. Ou bien, son collaborateur Alcide Djédjé se moque de la Communauté nationale et internationale. Quoiqu'il en soit, il y a problème. Cette lettre, que le diplomate a adressée aux missions Permanentes et missions Permanentes d'observation auprès de l'ONU, ne peut que susciter pitié à l'endroit de ce régime ou ce qu'il en reste. Les hommes de Gbagbo sont passés maîtres dans l'art de banaliser la vie humaine. Alcide Djédjé a écrit pour, pratiquement, soutenir qu'Anyama et Abobo « sont prises par des forces qui assassinent les sympathisants présumés du président Gbagbo et tirent à vue sur les FDS ». Dans ses observations, le collaborateur de Gbagbo ramène la Communauté internationale au 19 septembre 2002. On s'étonne, du reste, de la réminiscence quasi obsessionnelle de cette date, depuis un certain temps. Il y a certes eu de violations massives et graves des droits de l'Homme pendant cette tentative de coup d'Etat qui s'est muée en rébellion. Mais, pendant qu'on y est, pourquoi ne pas aller bien au-delà, c'est-à-dire en octobre 2000 et novembre 2001 ? C'est le point de départ de tout ce qui se passe de nos jours. Ces violations de droit de l'Homme, on s'en souvient, avaient été qualifiées de « songes et mensonges » par les dignitaires de la Refondation dont le président de l'Assemblée Nationale, Mamadou Koulibaly. Aujourd'hui, il est bien beau de demander l'envoi d'une mission internationale indépendante pour l'établissement des faits et faire la lumière sur toutes les allégations de violations des droits de l'Homme de 2002 en Côte d'Ivoire. Mais que devient le charnier de Yopougon, d'octobre 2000 dans tout ça ? L'ONU avait bien mis en place une mission indépendante pour établir les faits. Mise sous la responsabilité de Bertrand Ramcharan, cette mission avait conclu à l'implication de gendarmes proches de la Présidence dans les massacres de Yopougon. Idem pour les tueries aveugles des 25,26 et 27 mars 2004. 500 personnes avaient été tuées. L'ONU a mené des enquêtes qui l'ont conduite directement dans les cercles proches de la Présidence de la République et des commandements parallèles des Forces armées, sous l'autorité directe de Gbagbo et son épouse. Plusieurs organisations de défense des droits de l'Homme dont Amnesty internationale, la FIDH, Human Rights Watch et Reporters sans frontière, avaient produit des rapports. Gbagbo et ses hommes ont parlé de complots. On s'étonne alors qu'aujourd'hui, Alcide Djédjé stigmatise une quelconque « étonnante tiédeur de la Communauté internationale ».
En outre, l'ambassadeur de Gbagbo indique qu'en septembre 2002, « la Communauté internationale n'a pas condamné la prise des armes ». Un autre mensonge. Non seulement, la CEDEAO est intervenue pour imposer le cessez-le-feu, mais la France, s'est interposée pour empêcher le MPCI d'avancer vers San Pedro et Yamoussoukro. C'est grâce au moyen logistique de l'armée française du 43ème BIMA que les hommes du Général Doué Mathias ont pu repousser l'attaque d'Abidjan. L'ONU a adopté plusieurs Résolutions pour condamner la rébellion et empêcher Gbagbo de tomber. Ensuite, Alcide Djédjé soutient que les mesures économiques sociales et financières prises par la Communauté internationale ont jeté le désarroi total, parce qu'elles auraient été prises contre les populations. C'est vrai que la vie est devenue extrêmement difficile. Mais, la situation a été créée par Laurent Gbagbo. Dans sa volonté de museler le peuple ivoirien, il a puisé illégalement des fonds à la Banque Centrale pour payer armes, mercenaires et munitions. Les paysans qui paient des taxes à l'Etat, voyaient ainsi, le fruit de leur contribution, détourné pour créer la mort et la désolation. L'interdiction de l'exportation (et non l'achat en interne) du café et du cacao, est justifiée par la volonté du Président de la République et son gouvernement de préserver la Côte d'Ivoire d'une aventure militaire. En outre, C'est parce que Gbagbo a envoyé des hommes en armes, braquer la BCEAO et y prendre position, que les banques commerciales, coupées de tout système informatique, ont dû fermer.
Enfin, l'homme de Gbagbo écrit que « la commune d'Abobo n'est pas un bastion de M. Alassane Ouattara ». Alcide Djédjé justifie sa thèse par le fait que « le député de la commune d'Abobo depuis 1996 est membre du FPI en la personne de Simone Ehivet Gbagbo ». Pour ceux qui sont loin de la Côte d'Ivoire, c'est une thèse qui peut tenir la route. Mais, pour les Ivoiriens, il s'agit d'une vraie fadaise. Car, si Abobo n'est pas un bastion pour Alassane Ouattara, on se demande bien ce qu'est Agboville pour Laurent Gbagbo ou Brobo pour Bédié, par exemple ? A Abobo, Alassane Ouattara a gagné toutes les élections auxquelles lui, ou son parti, ont participé. Municipale, départementale, présidentielle. Le RDR a tout raflé. Simone Gbagbo est député d'Abobo par défaut. Car, aux législatives de novembre 2000, le RDR, parti majoritaire à Abobo, n'a pas participé au scrutin. C'est ce qui explique qu'à Koumassi, Bako, Abobo et Attécoubé, il y ait eu des députés qui ne méritent pas leur présence à l'Assemblée Nationale, parce que ne jouissant d'aucune légitimé.
Au demeurant, cette lettre écrite par Alcide Djédjé, laisse transparaître beaucoup de mensonges et de contradictions. Une seule leçon à en tirer. La Réfondation est aux abois. On ne peut pas se dresser contre le bon sens, envers et contre l'ensemble de la Communauté internationale et croire qu'on est assez fort de résister.
Charles Sanga