Au lendemain du putsch électoral de Gbagbo, la Cédéao, l’UA, l’ONU avaient dit ce qu’il fallait dire ; mais n’ont pas fait ce qu’il fallait faire et affirmaient, par ailleurs, vouloir faire.
Depuis, Ben Ali et Moubarak sont tombés. D’autres dictateurs vont suivre au Proche-Orient. En Libye, c’est une coalition internationale qui, sous la courageuse impulsion du président de la République française et sous les auspices des Nations unies (résolution 1973), fait ce qu’il faut faire : protéger un peuple des massacres que le pouvoir en place organise.
La situation que connaît aujourd’hui la Côte d’Ivoire interpelle le monde entier, la communauté africaine comme la communauté internationale. Les révoltes de la Tunisie et de l’Égypte, celles qui se développent actuellement au Proche-Orient, le drame que vit le Japon, l’intervention militaire des « coalisés » en Libye occultent plus que de raison ce qui se passe en Côte d’Ivoire.
Or, dans ce pays, ce ne sont pas des « rebelles » contre un gouvernement élu. C’est un président battu à la régulière qui refuse de céder la place à son successeur dont la légitimité est reconnue par tous, y compris les anciens alliés de Laurent Gbagbo. Non seulement Gbagbo refuse de céder la place mais, plus encore, il a entrepris de massacrer une population qui, jusqu’alors, s’était refusée à se révolter espérant que la « démocratie électorale » serait imposée dans le pays par les organisations sous-régionales, l’Union africaine, les Nations unies.
A l’instar de Alassane Ouattara et de son allié du second tour, Henri Konan Bédié, les Ivoiriens ont cru dans les engagements pris par la Cédéao : elle allait faire partir Gbagbo qui non seulement n’avait rien à faire là où il était mais avait engagé une politique xénophobe meurtrière à l’encontre de ceux et de celles qu’il considère comme ses « ennemis ». Ils ont cru aussi aux engagements pris par l’Union africaine qui, après de multiples tergiversations, avait mis en place un « panel » chargé de résoudre le problème par la négociation.
En Côte d’Ivoire, chaque jour, des Ivoiriens et des Ivoiriennes aux mains nues, des vieillards et des enfants, sont massacrés par des mercenaires recrutés par Gbagbo et payés avec les milliards volés au Trésor public, dans les banques et dans les entreprises. Chacun le reconnaît ; tout le monde le dit ; mais personne ne bouge. Les vainqueurs du deuxième tour de la présidentielle, les « houphouëtistes », regardent le pays être mis à feu et à sang par le clan Gbagbo. Les Nations unies, présentes massivement sur le terrain, laissent faire et, tout au plus, témoignent. L’armée française de la force Licorne reste, elle aussi, l’arme au pied.
Quels intérêts géopolitiques et économiques sont en jeu en Libye qui ne le seraient pas en Côte d’Ivoire ? Aujourd’hui, ce n’est pas seulement ce pays qui souffre mais toute une sous-région du fait des exactions du clan Gbagbo qui ne manque pas de terroriser les populations africaines implantées en Côte d’Ivoire, empêchant du même coup leurs gouvernements d’intervenir.
Quatre mois ! Trop c’est trop. Les « houphouëtistes » ont fait la preuve de leur « républicanisme ». Ils subissent le martyr et cela ne peut qu’aller en s’aggravant. Il faut que la Cédéao, l’Union africaine, l’ONU, les pays alliés de la République de Côte d’Ivoire assument jusqu’au bout leur responsabilité. Ils ont pris l’engagement de faire partir Gbagbo, ils faut qu’ils le dégagent d’une présidence qui n’est pas la sienne. D’urgence.
Aux « houphouëtistes » aussi de faire la démonstration que, lorsque la République est en danger (et aujourd’hui elle est plus qu’en danger en Côte d’Ivoire) il faut aussi savoir la défendre les armes à la main. Il faut rendre visible à tous notre détermination afin que ce qui a été entrepris en Libye le soit en Côte d’Ivoire.
A Abidjan, l’enjeu n’est pas entre un pouvoir légal et une rébellion ; c’est entre un président légitimement élu et un usurpateur qui entend accaparer le pouvoir et s’y maintenir par la pire violence : celle faite à des hommes et des femmes désarmés. Ne pas montrer jusqu’où les « houphouëtistes » peuvent aller ce serait prouver à tous qu’il est vain de croire, en Afrique, dans la démocratie et dans la solidarité des puissances démocratiques. Mais il faut aussi que cette solidarité des puissances démocratiques s’affirme autrement que dans les déclarations officielles.
Diomandé Adama,
président ADDL France.
Association pour la Défense de la Démocratie et des Liberté
Depuis, Ben Ali et Moubarak sont tombés. D’autres dictateurs vont suivre au Proche-Orient. En Libye, c’est une coalition internationale qui, sous la courageuse impulsion du président de la République française et sous les auspices des Nations unies (résolution 1973), fait ce qu’il faut faire : protéger un peuple des massacres que le pouvoir en place organise.
La situation que connaît aujourd’hui la Côte d’Ivoire interpelle le monde entier, la communauté africaine comme la communauté internationale. Les révoltes de la Tunisie et de l’Égypte, celles qui se développent actuellement au Proche-Orient, le drame que vit le Japon, l’intervention militaire des « coalisés » en Libye occultent plus que de raison ce qui se passe en Côte d’Ivoire.
Or, dans ce pays, ce ne sont pas des « rebelles » contre un gouvernement élu. C’est un président battu à la régulière qui refuse de céder la place à son successeur dont la légitimité est reconnue par tous, y compris les anciens alliés de Laurent Gbagbo. Non seulement Gbagbo refuse de céder la place mais, plus encore, il a entrepris de massacrer une population qui, jusqu’alors, s’était refusée à se révolter espérant que la « démocratie électorale » serait imposée dans le pays par les organisations sous-régionales, l’Union africaine, les Nations unies.
A l’instar de Alassane Ouattara et de son allié du second tour, Henri Konan Bédié, les Ivoiriens ont cru dans les engagements pris par la Cédéao : elle allait faire partir Gbagbo qui non seulement n’avait rien à faire là où il était mais avait engagé une politique xénophobe meurtrière à l’encontre de ceux et de celles qu’il considère comme ses « ennemis ». Ils ont cru aussi aux engagements pris par l’Union africaine qui, après de multiples tergiversations, avait mis en place un « panel » chargé de résoudre le problème par la négociation.
En Côte d’Ivoire, chaque jour, des Ivoiriens et des Ivoiriennes aux mains nues, des vieillards et des enfants, sont massacrés par des mercenaires recrutés par Gbagbo et payés avec les milliards volés au Trésor public, dans les banques et dans les entreprises. Chacun le reconnaît ; tout le monde le dit ; mais personne ne bouge. Les vainqueurs du deuxième tour de la présidentielle, les « houphouëtistes », regardent le pays être mis à feu et à sang par le clan Gbagbo. Les Nations unies, présentes massivement sur le terrain, laissent faire et, tout au plus, témoignent. L’armée française de la force Licorne reste, elle aussi, l’arme au pied.
Quels intérêts géopolitiques et économiques sont en jeu en Libye qui ne le seraient pas en Côte d’Ivoire ? Aujourd’hui, ce n’est pas seulement ce pays qui souffre mais toute une sous-région du fait des exactions du clan Gbagbo qui ne manque pas de terroriser les populations africaines implantées en Côte d’Ivoire, empêchant du même coup leurs gouvernements d’intervenir.
Quatre mois ! Trop c’est trop. Les « houphouëtistes » ont fait la preuve de leur « républicanisme ». Ils subissent le martyr et cela ne peut qu’aller en s’aggravant. Il faut que la Cédéao, l’Union africaine, l’ONU, les pays alliés de la République de Côte d’Ivoire assument jusqu’au bout leur responsabilité. Ils ont pris l’engagement de faire partir Gbagbo, ils faut qu’ils le dégagent d’une présidence qui n’est pas la sienne. D’urgence.
Aux « houphouëtistes » aussi de faire la démonstration que, lorsque la République est en danger (et aujourd’hui elle est plus qu’en danger en Côte d’Ivoire) il faut aussi savoir la défendre les armes à la main. Il faut rendre visible à tous notre détermination afin que ce qui a été entrepris en Libye le soit en Côte d’Ivoire.
A Abidjan, l’enjeu n’est pas entre un pouvoir légal et une rébellion ; c’est entre un président légitimement élu et un usurpateur qui entend accaparer le pouvoir et s’y maintenir par la pire violence : celle faite à des hommes et des femmes désarmés. Ne pas montrer jusqu’où les « houphouëtistes » peuvent aller ce serait prouver à tous qu’il est vain de croire, en Afrique, dans la démocratie et dans la solidarité des puissances démocratiques. Mais il faut aussi que cette solidarité des puissances démocratiques s’affirme autrement que dans les déclarations officielles.
Diomandé Adama,
président ADDL France.
Association pour la Défense de la Démocratie et des Liberté