Le monde a évolué. Les débats d’hier ne sont plus ceux d’aujourd’hui. Les réalités de jadis sont loin de celles de l’ère de l’informatique et de l’internet. Malheureusement, avec ce monde qui avance à plus de 1000km à l’heure, des intellectuels africains semblent ne pas pouvoir suivre le rythme. Ils en sont encore aux jérémiades sur la colonisation et aux condamnations sans rémission de l’impérialisme. Les anciens maîtres sont à la base de tout. On les utilise pour cacher nos insuffisances et nos incompétences. Ici, dans notre carré, le chef de la refondation se comporte comme un despote. Il passe le clair de son temps à narguer sa population, à jouer aux billes avec ses petits camarades de parti. Pendant dix ans, il n’a absolument rien fait. Jamais, il n’a eu le temps de travailler et de s’occuper des problèmes de ses concitoyens. S’étant présenté comme le fils aîné de l’élection, on ne le verra jamais lui donner la place qu’elle mérite dans une République. Il tentera de lui donner la mort, parricide qu’il est. En novembre 2010, il perd lamentablement la présidentielle, mais refuse la vérité des urnes. Au temps des pères des indépendances, les intellectuels soutenaient tous ceux qui luttaient pour la liberté, qui voulaient que les peuples noirs ou peuples opprimés d’avoir droit au chapitre. Ici, à notre grand étonnement, des intellectuels ont osé prendre la défense d’un historien voulant étouffer la démocratie en ne se soumettant pas à la volonté populaire. Plus loin, dans le pays du Guide, le peuple, pour avoir voulu exprimer ses sentiments, essuyaient les foudres du prince qui règne sur lui depuis plus de 40 ans. Dans l’histoire des peuples, rares sont les rois et les empereurs dont le règne a été aussi long. Et nos intellectuels, toujours les mêmes, ne se sont pas émus, quand le souverain a proféré les menaces les plus atroces contre ses sujets et a commencé à les mettre en exécution. Mais quand les anciens maîtres ont sorti les griffes pour limiter les dégâts, les intellectuels, toujours les mêmes se sont mis à crier : le néo-colonialisme est en cours. Après les fèves de cacao et les grains de café de Côte d’Ivoire, les vautours veulent boire le pétrole de la Lybie ! Comme quoi, un tyranneau local est plus utile à son peuple qu’un libérateur venu d’ailleurs. Le chef de la refondation a pillé les richesses de son pays, mais il est pardonnable, parce qu’il est du pays. Il a massacré sa population, mais il n’est pas condamnable, parce qu’il est du pays. Il s’accroche au pouvoir alors que le peuple ne l’a pas souhaité. Cela n’est pas criminel, parce que le chef de la refondation était un candidat du cru. On le voit, nos intellectuels ont une drôle conception des valeurs sociales. Drôles d’éclaireurs de conscience!
Politique Publié le jeudi 31 mars 2011 | Le Patriote