Que peut un coq en patte dans un combat de béliers : dit un vieil adage! Des milliers de jeunes sont invités par Laurent Gbagbo et ses soldats va-t-en-guerre à se faire enrôler depuis hier en vue d’être jetés en première ligne sur les fronts de batails. Un véritable pogrom en perspective, doit-on dire. Sacrifier l’avenir des milliers de jeunes sur l’autel d’ambitions égoïstes, égocentriques et politiques. Une attitude irresponsable de l’armée à la solde d’individu qui squatte le palais présidentiel, il y a un peu plus de quatre mois, après à son cuisant revers des urnes du 28 novembre dernier. Des jeunes qu’on peut à la limite poliment qualifier d’écervelés avaient répondu à l’appel de l’aboyeur public et fraudeur de licence, Charles Blé Goudé dans la perspective de les enrôler dans l’armée pour dit-on défendre la République. Que peuvent des jeunes inexpérimentés, ne sachant rien des maniements des armes sur des champs de batails où militaires de carrière lâchent pieds et désertent. Visiblement pas grande chose. Car, là où « les lions » prennent la poudre d’escampette, l’on conduit comme des moutons près être sacrifiés, des jeunes patriotes sur les champs de batail. Il est tout de même surréaliste, d’espérer que des jeunes patriotes n’ayant aucune formation base, pire ne sachant rien de la guerre puissent libérer le pays. Est-il nécessaire de rappeler que la protection du territoire et la profession de militaire est un métier noble qui ne s’improvise pas. La noblesse de la tâche exige de la République à former les animateurs de ce corps de métiers dans des écoles d’élites d’Europe et d’Afrique. Il est vainement utopique de croire, un seul instant, que des jeunes chômeurs livrés à eux mêmes, quel que soit leur nombre puissent faire bouger les lignes de front en faveur du dictateur Gbagbo. A la première détonation, ces jeunes se rendront à l’évidence qu’un champ de batail n’est pas une partie de balle poussière.
Moussa Kéita
Moussa Kéita