En passe de prendre le pouvoir, Alassane Ouattara a une autre bataille à mener: il devra vite mettre fin au chaos que la guerre a installé dans Abidjan, mais aussi demander des comptes aux
combattants, accusés parfois d`exactions, à qui il doit pourtant son trône.
Plus de quatre mois après le début de la crise post-électorale,
l`ex-eldorado de l`Afrique de l`Ouest est plongé dans la pire tourmente de son
histoire: des centaines de personnes ont été tuées, un million ont été
déplacées, et des jeunes en armes pillent et sèment la terreur à Abidjan.
Reconnu président par la communauté internationale, "il a une tâche immense
devant lui. Son premier défi est de rétablir la loi et l`ordre à Abidjan et
dans l`ouest du pays", a déclaré à l`AFP Rinaldo Depagne, de l`organisation
International Crisis Group (ICG).
"Les gens doivent retrouver très rapidement leur vie normale. Ouattara doit
apporter la sécurité aux gens (...) pour qu`ils puissent sortir de chez eux et
aller au marché", souligne-t-il.
Depuis l`entrée le 31 mars au soir des forces pro-Ouattara dans la capitale
économique ivoirienne, l`appareil sécuritaire du régime Gbagbo s`est effondré.
Des milliers de policiers, de gendarmes ou de militaires se sont évanouis
dans la nature, ne voulant pour l`heure ni se rallier ni défendre le président
sortant au côté des derniers irréductibles.
Alors que la métropole a sombré dans un vide sécuritaire vertigineux,
depuis peu ses Forces républicaines (FRCI) ont commencé à patrouiller pour
assurer un maintien de l`ordre, selon des habitants.
Mais, avant même d`être installé à la présidence, M. Ouattara est appelé à
faire le ménage au sein même de ses troupes.
"Arrivé par les armes, avec des chefs de guerre comme Wattao ou Chérif
Ousmane, il devra rendre compte des massacres commis par la rébellion dans
l`Ouest et dans certains quartiers d`Abidjan comme Yopougon (quartier
pro-Gbagbo, ndlr), où on parle déjà de règlements de comptes", affirme le
politologue Michel Galy, spécialiste de la Côte d`Ivoire.
L`image de M. Ouattara, démocrate apprécié de l`Occident et ex-responsable
du Fonds monétaire international, a en effet été ternie par les accusations
visant les FRCI après le massacre de centaines de personnes à Duékoué (ouest),
à l`occasion de la prise de la ville le 29 mars.
Mais la position d`Alassane Ouattara sera des plus difficiles: si son
élection a été reconnue, c`est à une guerre, aux combattants qui l`ont faite
pour lui, ainsi qu`à la France et l`ONU qui ont frappé des bastions
pro-Gbagbo, qu`il devra en dernier ressort de pouvoir pousser les portes du
palais présidentiel.
"Pour Ouattara, la situation est catastrophique", juge Antoine Glaser,
ancien rédacteur en chef de la Lettre du Continent, publication spécialisée
sur l`Afrique.
"Il sera finalement arrivé au pouvoir par les armes et avec l`appui de
forces étrangères. Il était déjà perçu par une partie des Ivoiriens comme le
candidat de l`étranger, voire comme un étranger lui-même (après 15 ans de
polémiques sur sa nationalité, ndlr), et il aura du mal à réaliser l`union ou
à proposer une réconciliation nationale", avance-t-il.
Par ailleurs, souligne M. Glaser, il est "redevable" à son Premier ministre
Guillaume Soro, chef de l`ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) qui forme le
gros des Forces républicaines.
"Soro sera l`homme fort, renchérit un expert militaire. Quant aux
+com-zonnes+ (chefs FN), ils vont être gourmands", une fois la bataille
d`Abidjan terminée.
combattants, accusés parfois d`exactions, à qui il doit pourtant son trône.
Plus de quatre mois après le début de la crise post-électorale,
l`ex-eldorado de l`Afrique de l`Ouest est plongé dans la pire tourmente de son
histoire: des centaines de personnes ont été tuées, un million ont été
déplacées, et des jeunes en armes pillent et sèment la terreur à Abidjan.
Reconnu président par la communauté internationale, "il a une tâche immense
devant lui. Son premier défi est de rétablir la loi et l`ordre à Abidjan et
dans l`ouest du pays", a déclaré à l`AFP Rinaldo Depagne, de l`organisation
International Crisis Group (ICG).
"Les gens doivent retrouver très rapidement leur vie normale. Ouattara doit
apporter la sécurité aux gens (...) pour qu`ils puissent sortir de chez eux et
aller au marché", souligne-t-il.
Depuis l`entrée le 31 mars au soir des forces pro-Ouattara dans la capitale
économique ivoirienne, l`appareil sécuritaire du régime Gbagbo s`est effondré.
Des milliers de policiers, de gendarmes ou de militaires se sont évanouis
dans la nature, ne voulant pour l`heure ni se rallier ni défendre le président
sortant au côté des derniers irréductibles.
Alors que la métropole a sombré dans un vide sécuritaire vertigineux,
depuis peu ses Forces républicaines (FRCI) ont commencé à patrouiller pour
assurer un maintien de l`ordre, selon des habitants.
Mais, avant même d`être installé à la présidence, M. Ouattara est appelé à
faire le ménage au sein même de ses troupes.
"Arrivé par les armes, avec des chefs de guerre comme Wattao ou Chérif
Ousmane, il devra rendre compte des massacres commis par la rébellion dans
l`Ouest et dans certains quartiers d`Abidjan comme Yopougon (quartier
pro-Gbagbo, ndlr), où on parle déjà de règlements de comptes", affirme le
politologue Michel Galy, spécialiste de la Côte d`Ivoire.
L`image de M. Ouattara, démocrate apprécié de l`Occident et ex-responsable
du Fonds monétaire international, a en effet été ternie par les accusations
visant les FRCI après le massacre de centaines de personnes à Duékoué (ouest),
à l`occasion de la prise de la ville le 29 mars.
Mais la position d`Alassane Ouattara sera des plus difficiles: si son
élection a été reconnue, c`est à une guerre, aux combattants qui l`ont faite
pour lui, ainsi qu`à la France et l`ONU qui ont frappé des bastions
pro-Gbagbo, qu`il devra en dernier ressort de pouvoir pousser les portes du
palais présidentiel.
"Pour Ouattara, la situation est catastrophique", juge Antoine Glaser,
ancien rédacteur en chef de la Lettre du Continent, publication spécialisée
sur l`Afrique.
"Il sera finalement arrivé au pouvoir par les armes et avec l`appui de
forces étrangères. Il était déjà perçu par une partie des Ivoiriens comme le
candidat de l`étranger, voire comme un étranger lui-même (après 15 ans de
polémiques sur sa nationalité, ndlr), et il aura du mal à réaliser l`union ou
à proposer une réconciliation nationale", avance-t-il.
Par ailleurs, souligne M. Glaser, il est "redevable" à son Premier ministre
Guillaume Soro, chef de l`ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) qui forme le
gros des Forces républicaines.
"Soro sera l`homme fort, renchérit un expert militaire. Quant aux
+com-zonnes+ (chefs FN), ils vont être gourmands", une fois la bataille
d`Abidjan terminée.