ABIDJAN,Le président ivoirien sortant Laurent Gbagbo a
été arrêté lundi à l`issue d`une offensive sur sa résidence à Abidjan des
forces de son rival Alassane Ouattara, grâce à l`appui décisif des puissants
moyens aériens et blindés des forces françaises et onusiennes.
M. Ouattara, dont l`élection a été reconnue par la communauté
internationale, devait s`exprimer à 20H00 GMT sur sa télévision TCI, a annoncé
sa porte-parole.
M. Gbagbo, 65 ans, au pouvoir depuis 2000, s`est rendu vers 13H00 (locales
et GMT) en compagnie notamment de son épouse Simone, considérée comme une
"dure" du régime, et de son fils Michel, né d`un premier mariage.
La TCI a diffusé des images de l`ex-président en bonne santé mais
visiblement fatigué. "Je souhaite qu`on arrête les armes et qu`on rentre dans
la partie civile de la crise, et qu`on conclue rapidement pour que le pays
reprenne", dit M. Gbagbo dans de très brefs extraits sonores.
Il y apparait assis sur un lit dans une chambre, entouré notamment du
ministre de l`Intérieur de M. Ouattara, Hamed Bakayoko, et du commandant
Issiaka Ouattara, dit "Wattao", un des chefs militaires pro-Ouattara.
D`autres images montrent son épouse Simone, décoiffée, l`air hagard.
L`ONU a annoncé que leur sécurité était assurée par des gendarmes de la
Mission de l`Onu en Côte d`Ivoire (Onuci) et que la plupart des combats
avaient cessé, même s`il restait "des poches de résistance".
"Le cauchemar est terminé" pour les Ivoiriens, a déclaré sur TCI Guillaume
Soro, Premier ministre d`Alassane Ouattara. "Après d`âpres combats, encerclés
et vaincus, M. Gbagbo et son épouse Simone Gbagbo viennent de se rendre et
sont à présent aux arrêts".
Il a appelé au "ralliement" les forces restées fidèles à l`ex-président,
promettant qu`il n`y aurait pas de "chasse aux sorcières".
M. Gbagbo "sera présenté devant la justice pour les crimes qu`il a commis",
a de son côté déclaré à New York l`ambassadeur (pro-Ouattara) de Côte d`Ivoire
auprès de l`ONU, Youssoufou Bamba.
Cette arrestation, au douzième jour de la bataille d`Abidjan, fait suite
des frappes intenses menées depuis dimanche après-midi par les hélicoptères de
l`Onuci et de la force française Licorne sur la résidence présidentielle,
située dans le quartier résidentiel de Cocody (nord), et la présidence, dans
le quartier administratif du Plateau (centre).
Laurent Gbagbo y était retranché face à l`offensive des forces pro-Ouattara
entrées dans Abidjan le 31 mars après une offensive foudroyante depuis le Nord
du pays sous leur contrôle.
Ces raids aériens, ordonnés par le secrétaire général des Nations unies,
Ban Ki-moon, visaient officiellement les armes lourdes du camp Gbagbo menaçant
les civils, conformément à la résolution 1975 du conseil de sécurité de l`ONU.
Mais le ministre français de la Défense Gérard Longuet a reconnu lors d`une
conférence de presse à Paris que "l`objectif (fixé) par la communauté
internationale était de faire en sorte que le président élu puisse présider",
décrivant l`engagement de l`Onuci et de Licorne comme "un soutien" à
l`offensive des pro-Ouattara.
Paris et l`ONU avaient toujours jusqu`alors insisté que leur mission
n`était pas de renverser Laurent Gbagbo, qui n`a jamais reconnu sa défaite
--pourtant certifiée par l`ONU-- face à M. Ouattara à la présidentielle de
novembre.
Et, contrairement à ce qu`affirme le camp Gbagbo, Paris a assuré que les
forces spéciales françaises n`avaient pas participé à l`arrestation.
Dans la matinée les soldats français "s`étaient redéployés le long des axes
stratégiques", selon le porte-parole de l`état-major à Paris. Ils ont
notamment pris le contrôle du boulevard de France qui traverse Cocody,
bouclant ainsi toutes les issues de la zone de la résidence présidentielle,
construite en bord de lagune.
Les forces pro-Ouattara, qui avaient à plusieurs reprises depuis leur
entrée dans Abidjan échoué à briser la résistance de leurs adversaires, sont
alors reparties à l`offensive.
Après des combats violents, des blindés de Licorne et de l`Onuci ont été
engagés dans la zone.
Après l`arrestation, le président français Nicolas Sarkozy s`est
"longuement" entretenu par téléphone avec M. Ouattara, 69 ans.
La longue bataille d`Abidjan a précipité la capitale économique, dont la
population est évaluée à quatre millions d`habitants, au bord d`une
catastrophe humanitaire, avec des quartiers livrés à l`anarchie et aux
pillages de groupes en armes aux loyautés inconnues.
"Nous avons de très vastes mouvements de population d`un quartier à l`autre
car aucun quartier n`est vraiment sécurisé", a déclaré le coordonnateur
humanitaire entre les agences de l`ONU et des ONG, Ndolamb Ngokwey, contacté
au téléphone.
"Beaucoup de personnes m`ont raconté qu`il y avait beaucoup de cadavres qui
jonchaient les rues, et pas seulement dans le quartier des ambassades", a-t-il
dit.
La situation est également très difficile dans l`intérieur du pays,
notamment dans l`Ouest où les combattants des deux camps ont été accusés
d`exactions par l`ONU et des ONG, massacres, exécutions sommaires et viols.
M. Ouattara a promis que tous leurs responsables seraient poursuivis, mais
des experts relèvent qu`il va devoir son accession au pouvoir aux chefs
militaires.
Selon des témoins, l`annonce de la chute du régime Gbagbo a été accueillie
dans la joie à Man et Danané, les deux plus grandes villes de l`ouest, mais
par un silence prudent à Duékoué, fief pro-Gbagbo, où s`entassent 30.000
personnes fuyant des violences.
Selon des responsables l`ONU, au moins 800 personnes ont été tuées, moitié
à Abidjan et moitié dans le reste du pays, depuis décembre 2010, mais le
chiffre réel est probablement beaucoup plus élevé.
été arrêté lundi à l`issue d`une offensive sur sa résidence à Abidjan des
forces de son rival Alassane Ouattara, grâce à l`appui décisif des puissants
moyens aériens et blindés des forces françaises et onusiennes.
M. Ouattara, dont l`élection a été reconnue par la communauté
internationale, devait s`exprimer à 20H00 GMT sur sa télévision TCI, a annoncé
sa porte-parole.
M. Gbagbo, 65 ans, au pouvoir depuis 2000, s`est rendu vers 13H00 (locales
et GMT) en compagnie notamment de son épouse Simone, considérée comme une
"dure" du régime, et de son fils Michel, né d`un premier mariage.
La TCI a diffusé des images de l`ex-président en bonne santé mais
visiblement fatigué. "Je souhaite qu`on arrête les armes et qu`on rentre dans
la partie civile de la crise, et qu`on conclue rapidement pour que le pays
reprenne", dit M. Gbagbo dans de très brefs extraits sonores.
Il y apparait assis sur un lit dans une chambre, entouré notamment du
ministre de l`Intérieur de M. Ouattara, Hamed Bakayoko, et du commandant
Issiaka Ouattara, dit "Wattao", un des chefs militaires pro-Ouattara.
D`autres images montrent son épouse Simone, décoiffée, l`air hagard.
L`ONU a annoncé que leur sécurité était assurée par des gendarmes de la
Mission de l`Onu en Côte d`Ivoire (Onuci) et que la plupart des combats
avaient cessé, même s`il restait "des poches de résistance".
"Le cauchemar est terminé" pour les Ivoiriens, a déclaré sur TCI Guillaume
Soro, Premier ministre d`Alassane Ouattara. "Après d`âpres combats, encerclés
et vaincus, M. Gbagbo et son épouse Simone Gbagbo viennent de se rendre et
sont à présent aux arrêts".
Il a appelé au "ralliement" les forces restées fidèles à l`ex-président,
promettant qu`il n`y aurait pas de "chasse aux sorcières".
M. Gbagbo "sera présenté devant la justice pour les crimes qu`il a commis",
a de son côté déclaré à New York l`ambassadeur (pro-Ouattara) de Côte d`Ivoire
auprès de l`ONU, Youssoufou Bamba.
Cette arrestation, au douzième jour de la bataille d`Abidjan, fait suite
des frappes intenses menées depuis dimanche après-midi par les hélicoptères de
l`Onuci et de la force française Licorne sur la résidence présidentielle,
située dans le quartier résidentiel de Cocody (nord), et la présidence, dans
le quartier administratif du Plateau (centre).
Laurent Gbagbo y était retranché face à l`offensive des forces pro-Ouattara
entrées dans Abidjan le 31 mars après une offensive foudroyante depuis le Nord
du pays sous leur contrôle.
Ces raids aériens, ordonnés par le secrétaire général des Nations unies,
Ban Ki-moon, visaient officiellement les armes lourdes du camp Gbagbo menaçant
les civils, conformément à la résolution 1975 du conseil de sécurité de l`ONU.
Mais le ministre français de la Défense Gérard Longuet a reconnu lors d`une
conférence de presse à Paris que "l`objectif (fixé) par la communauté
internationale était de faire en sorte que le président élu puisse présider",
décrivant l`engagement de l`Onuci et de Licorne comme "un soutien" à
l`offensive des pro-Ouattara.
Paris et l`ONU avaient toujours jusqu`alors insisté que leur mission
n`était pas de renverser Laurent Gbagbo, qui n`a jamais reconnu sa défaite
--pourtant certifiée par l`ONU-- face à M. Ouattara à la présidentielle de
novembre.
Et, contrairement à ce qu`affirme le camp Gbagbo, Paris a assuré que les
forces spéciales françaises n`avaient pas participé à l`arrestation.
Dans la matinée les soldats français "s`étaient redéployés le long des axes
stratégiques", selon le porte-parole de l`état-major à Paris. Ils ont
notamment pris le contrôle du boulevard de France qui traverse Cocody,
bouclant ainsi toutes les issues de la zone de la résidence présidentielle,
construite en bord de lagune.
Les forces pro-Ouattara, qui avaient à plusieurs reprises depuis leur
entrée dans Abidjan échoué à briser la résistance de leurs adversaires, sont
alors reparties à l`offensive.
Après des combats violents, des blindés de Licorne et de l`Onuci ont été
engagés dans la zone.
Après l`arrestation, le président français Nicolas Sarkozy s`est
"longuement" entretenu par téléphone avec M. Ouattara, 69 ans.
La longue bataille d`Abidjan a précipité la capitale économique, dont la
population est évaluée à quatre millions d`habitants, au bord d`une
catastrophe humanitaire, avec des quartiers livrés à l`anarchie et aux
pillages de groupes en armes aux loyautés inconnues.
"Nous avons de très vastes mouvements de population d`un quartier à l`autre
car aucun quartier n`est vraiment sécurisé", a déclaré le coordonnateur
humanitaire entre les agences de l`ONU et des ONG, Ndolamb Ngokwey, contacté
au téléphone.
"Beaucoup de personnes m`ont raconté qu`il y avait beaucoup de cadavres qui
jonchaient les rues, et pas seulement dans le quartier des ambassades", a-t-il
dit.
La situation est également très difficile dans l`intérieur du pays,
notamment dans l`Ouest où les combattants des deux camps ont été accusés
d`exactions par l`ONU et des ONG, massacres, exécutions sommaires et viols.
M. Ouattara a promis que tous leurs responsables seraient poursuivis, mais
des experts relèvent qu`il va devoir son accession au pouvoir aux chefs
militaires.
Selon des témoins, l`annonce de la chute du régime Gbagbo a été accueillie
dans la joie à Man et Danané, les deux plus grandes villes de l`ouest, mais
par un silence prudent à Duékoué, fief pro-Gbagbo, où s`entassent 30.000
personnes fuyant des violences.
Selon des responsables l`ONU, au moins 800 personnes ont été tuées, moitié
à Abidjan et moitié dans le reste du pays, depuis décembre 2010, mais le
chiffre réel est probablement beaucoup plus élevé.