ABIDJAN, 1 avr 2011 (AFP) - Débarrassé de son éternel rival Laurent
Gbagbo, arrêté lundi, Alassane Ouattara a une nouvelle bataille à mener: il
devra vite mettre fin au chaos que la guerre a installé dans Abidjan, et faire
oublier qu'il doit en partie sa victoire aux forces de l'ONU et de la France.
Plus de quatre mois après le début de la crise post-électorale, il arrive
aux commandes de l'ex-eldorado de l'Afrique de l'Ouest, plongé dans la pire
tourmente de son histoire: des centaines de personnes ont été tuées, un
million ont été déplacées, le système sanitaire est dévasté, et des jeunes en
armes pillent et sement la terreur dans Abidjan.
Alassane Ouattara est dans une position d'autant plus difficile que, si
son élection a été reconnue par la communauté internationale, c'est à une
guerre, aux combattants qui l'ont faite pour lui, ainsi qu'à la France et
l'ONU qui ont frappé les bastions pro-Gbagbo, qu'il doit en dernier ressort de
pouvoir bientôt accéder au palais présidentiel.
"Pour Ouattara, la situation est catastrophique", jugeait récemment
Antoine Glaser, ancien rédacteur en chef de la Lettre du Continent,
publication spécialisée sur l'Afrique.
"Il sera finalement arrivé au pouvoir par les armes et avec l'appui de
forces étrangères. Il était déjà perçu par une partie des Ivoiriens comme le
candidat de l'étranger, voire comme un étranger lui-même (après 15 ans de
polémiques sur sa nationalité), et il aura du mal à réaliser l'union ou à
proposer une réconciliation nationale", explique-t-il à l'AFP.
Il devra aussi, d'urgence, "rétablir la loi et l'ordre à Abidjan et dans
l'ouest du pays", déclare Rinaldo Depagne, de l'organisation International
Crisis Group (ICG).
"Les gens doivent retrouver très rapidement leur vie normale. Ouattara
doit apporter la sécurité aux gens (...) pour qu'ils puissent sortir de chez
eux et aller au marché", souligne-t-il.
Depuis l'entrée le 31 mars au soir des forces pro-Ouattara dans la
capitale économique ivoirienne, l'appareil sécuritaire du régime Gbagbo s'est
effondré.
Des milliers de policiers, de gendarmes ou de militaires se sont évanouis
dans la nature, ne voulant ni se rallier ni défendre le président sortant au
côté des derniers irréductibles.
Alors que la métropole a sombré dans un vide sécuritaire vertigineux,
depuis peu les Forces républicaines (FRCI) de M. Ouattara ont commencé à
patrouiller pour assurer un maintien de l'ordre, et dans certains quartiers la
vie a timidement repris.
Mais le nouveau président est déjà appelé à faire le ménage au sein même
de ses troupes.
"Arrivé par les armes, avec des chefs de guerre comme Wattao ou Chérif
Ousmane, il devra rendre compte des massacres commis par la rébellion dans
l'Ouest et dans certains quartiers d'Abidjan comme Yopougon (quartier
pro-Gbagbo), où on parle déjà de règlements de comptes", affirme le
politologue Michel Galy, spécialiste de la Côte d'Ivoire.
L'image de M. Ouattara, démocrate apprécié de l'Occident et ex-responsable
du Fonds monétaire international, a été gravement ternie par les accusations
visant les FRCI après le massacre de centaines de personnes à Duékoué (ouest),
pendant la prise de la ville le 29 mars.
Une situation délicate car, pour M. Glaser, il est "redevable" à son
Premier ministre Guillaume Soro, chef de l'ex-rébellion des Forces nouvelles
(FN) qui forme le gros des Forces républicaines.
Après la victorieuse bataille d'Abidjan, "Soro sera l'homme fort,
renchérit un expert militaire. Quant aux +com-zones+ (chefs FN), ils vont être
gourmands".
Gbagbo, arrêté lundi, Alassane Ouattara a une nouvelle bataille à mener: il
devra vite mettre fin au chaos que la guerre a installé dans Abidjan, et faire
oublier qu'il doit en partie sa victoire aux forces de l'ONU et de la France.
Plus de quatre mois après le début de la crise post-électorale, il arrive
aux commandes de l'ex-eldorado de l'Afrique de l'Ouest, plongé dans la pire
tourmente de son histoire: des centaines de personnes ont été tuées, un
million ont été déplacées, le système sanitaire est dévasté, et des jeunes en
armes pillent et sement la terreur dans Abidjan.
Alassane Ouattara est dans une position d'autant plus difficile que, si
son élection a été reconnue par la communauté internationale, c'est à une
guerre, aux combattants qui l'ont faite pour lui, ainsi qu'à la France et
l'ONU qui ont frappé les bastions pro-Gbagbo, qu'il doit en dernier ressort de
pouvoir bientôt accéder au palais présidentiel.
"Pour Ouattara, la situation est catastrophique", jugeait récemment
Antoine Glaser, ancien rédacteur en chef de la Lettre du Continent,
publication spécialisée sur l'Afrique.
"Il sera finalement arrivé au pouvoir par les armes et avec l'appui de
forces étrangères. Il était déjà perçu par une partie des Ivoiriens comme le
candidat de l'étranger, voire comme un étranger lui-même (après 15 ans de
polémiques sur sa nationalité), et il aura du mal à réaliser l'union ou à
proposer une réconciliation nationale", explique-t-il à l'AFP.
Il devra aussi, d'urgence, "rétablir la loi et l'ordre à Abidjan et dans
l'ouest du pays", déclare Rinaldo Depagne, de l'organisation International
Crisis Group (ICG).
"Les gens doivent retrouver très rapidement leur vie normale. Ouattara
doit apporter la sécurité aux gens (...) pour qu'ils puissent sortir de chez
eux et aller au marché", souligne-t-il.
Depuis l'entrée le 31 mars au soir des forces pro-Ouattara dans la
capitale économique ivoirienne, l'appareil sécuritaire du régime Gbagbo s'est
effondré.
Des milliers de policiers, de gendarmes ou de militaires se sont évanouis
dans la nature, ne voulant ni se rallier ni défendre le président sortant au
côté des derniers irréductibles.
Alors que la métropole a sombré dans un vide sécuritaire vertigineux,
depuis peu les Forces républicaines (FRCI) de M. Ouattara ont commencé à
patrouiller pour assurer un maintien de l'ordre, et dans certains quartiers la
vie a timidement repris.
Mais le nouveau président est déjà appelé à faire le ménage au sein même
de ses troupes.
"Arrivé par les armes, avec des chefs de guerre comme Wattao ou Chérif
Ousmane, il devra rendre compte des massacres commis par la rébellion dans
l'Ouest et dans certains quartiers d'Abidjan comme Yopougon (quartier
pro-Gbagbo), où on parle déjà de règlements de comptes", affirme le
politologue Michel Galy, spécialiste de la Côte d'Ivoire.
L'image de M. Ouattara, démocrate apprécié de l'Occident et ex-responsable
du Fonds monétaire international, a été gravement ternie par les accusations
visant les FRCI après le massacre de centaines de personnes à Duékoué (ouest),
pendant la prise de la ville le 29 mars.
Une situation délicate car, pour M. Glaser, il est "redevable" à son
Premier ministre Guillaume Soro, chef de l'ex-rébellion des Forces nouvelles
(FN) qui forme le gros des Forces républicaines.
Après la victorieuse bataille d'Abidjan, "Soro sera l'homme fort,
renchérit un expert militaire. Quant aux +com-zones+ (chefs FN), ils vont être
gourmands".